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344 FLEURS CLÉISTOGAMES^ CHAP. VIII.
de développement. Plusieurs parties ont été, en effet, modifiées
spécialement en vue de venir en aide à l'autofécondation
et de protéger le pollen ; par exemple, le pistil
coudé dans les Viola et dans quelques autres genres où
le stigmate est rapproché des anthères fertiles; la corolle
rudimentaire du Specularia transformée en une membrane
parfaitement fermée, et la gaine des Monochoria modifiée
de façon à devenir un sac; les enveloppes excessivement
fines des grains polliniques; les anthères frappées d'un
degré d'avortement inégal; et autres cas semblables. Du
reste, M. Bennett a montré que dès la première période
du développement il existe des différenciations profondes
entre les boutons des fleurs cléistogames et ceux des fleurs
parfaites.
Le degré de réduction ou même d'oblitération dont sont
frappés les plus importants organes de ces fleurs dégradées,
constitue une de leurs plus remarquables particularités
et nous rappelle les animaux parasites. Dans
quelques cas, il ne reste plus qu'une seule anthère et
encore ne contient-elle que quelques grains polliniques de
dimensions fort réduites; dans d'autres cas, le stigmate
a disparu en laissant un simple passage conduisant dans
l'ovaire. Il est également intéressant de noter la disparition
complète de certaines parties douées d'une faible importance
dans la structure ou dans la fonction de certains
organes, et qui, quoique utiles dans les fleurs parfaites,
ne rendaient auqun service dans les fleurs cléistogames ;
par exemple, les poils collecteurs dans le pistil du Specularia,
les glandes calicinales des Malpighiacées, les appendices
nectarifères des étamines de Viola, la sécrétion du
nectar dans d'autres parties, l'émission d'odeurs suaves, et
apparemment l'élasticité des valves dans les capsules enfouies
du Viola odorata. Nous voyons ici, comme dans
l'ensemble de la nature, que toute partie ou tout caractère
tend à disparaître tôt ou tard dès qu'il devient inutile,