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CHAP. Vil. DIOÏQUES. 289
la perfection par la priorité de développement. Il affirme
aussi que partout où il existe une séparation des sexes dans
une plante hermaphrodite dont les fleurs sont portées sur
un simple épi, ce sont les femelles qui s'épanouissent les premières,
et il attribue aussi ce fait à ce que le sexe mâle n'est
pas le plus parfait des deux, mais il ne nous explique pas
pour quelle raison il apprécie ainsi la valeur des femelles.
Sous l'influence de la culture ou d'un changement dans
les conditions vitales, les plantes deviennent fréquemment
stériles, et les organes mâles sont plus souvent affectés
que les femelles, bien que ces derniers le soient quelquefois
seuls. Là stérilité des étamines est généralement accompagnée
d'une réduction dans leurs dimensions, et nous pouvons
être sûrs, d'après une large analogie, que les organes mâles
et femelles, tout à la fois, deviendraient rudimentaires dans
le cours de quelques générations, s'ils cessaient complètement
d'accomplir leurs propres fonctions. D'après Gartner 1 ,
si les anthères d'une plante sont contabescentes (et quand
cet arrêt de développement se produit c'est toujours à une
période primitive de croissance), les organes femelles prennent
quelquefois un accroissement précoce. Je mentionne
ce fait parce qu'il paraît être dû à la loi de compensation.
Il est aussi bien connu que, lorsqu'une plante s'accroît
largement par stolons ou autres moyens semblables, elle
est souvent complètement stérile, et qu'une grande proportion
de son pollen devient alors absolument sans valeur.
Hildebrand a montré que dans les plantes hermaphrodites
fortement protérandres, les étamines avortent quelquefois
dans les fleurs qui s'épanouissent les premières, et
ce fait paraît résulter de ce que ces organes sont inutiles,
puisque, à ce moment, aucun pistil n'est prêt à être fé-
1 Beitrâge zur Kenntniss, etc., p. 117 et suiv. Le sujet entier de la
stérilité dans lés plantes, sous l'influence de causes diverses, a été discuté
dans mes Variations des animaux et des plantes sous l'influence
dé la domestication, chap. XVIII (traduction française Moulinié), vol. II,
pp. 154 et suiv.
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