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° HAP - 1V - PONTEDERIA. 193
formes dolicho et mésostylées. Dans les deux premiers cas,
l'inégalité des grains dépend de ce que, dans les deux séries
d'anthères propres à la forme brachystylée, ces cellules
sont plus petites que dans les anthèr.es correspondantes
des deux autres formes, et ce fait constitue un cas parallèle
à celui de la forme mésostylée du Lythrum salicaria.
Dans cette dernière plante, les grains polliniques de
la forme mésostylée sont de plus petite dimension que ceux
qui leur Correspondent dans les deux autres formes, et ils
ont un pouvoir fécondant plus atténué, tandis que l'ovaire,
de quelque manière qu'il soit fécondé, donne un plus grand
nombre de semences : la forme mésostylée est donc tout
à fait d'une nature plus féminine que les deux autres.
Dans le cas du Pontederia, l'ovaire ne renferme jamais
qu'un seul ovule, et je ne puis, dans ces conditions, avoir
la prétention de conjecturer quelle peut être la signification
des différences de dimensions entre les grains polliniques
des séries correspondantes d'anthères.
Les preuves données jusqu'ici en faveur de l'état hétérostylé
et trimorphe de l'espèce qui vient d'être décrite,
deviennent plus appréciables en raison du doute qui existe
relativement au P cor data, indigène aux États-Unis.
M. Leggett soupçonne 1 qu'elle est ou dimorphe ou trimorphe,
parce que les grains polliniques des plus longues étamines
ont « plus de deux fois le diamètre ou plus de huit
fois la masse des grains propres aux plus courtes étamines.
Quoique petits, ces grains réduits paraissent aussi parfaits
que les plus gros ». D'autre part, il dit que, dans toutes
les fleurs mûres, « le style était au moins aussi long que
les plus grandes étamines » ; « tandis que, dans les plus
jeunes fleurs, il est intermédiaire comme longueur entre
les deux séries d'étamines ». S'il en est ainsi, la plante
peut difficilement être considérée comme hétérostylée.
1 Bull, ofthe Turrey botanical Club, 1875, vol. VI, p. 62.
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