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Tout à coup Julien entra. Jeanne stupéfaite ne le<br />

reconnaissait plus. Il s’était rasé. Il était beau, élégant <strong>et</strong><br />

séduisant comme aux jours de leurs fiançailles. Il serra la patte<br />

velue du comte qui sembla réveillé par sa venue, <strong>et</strong> baisa la<br />

main de la comtesse dont la joue d’ivoire rosit un peu, <strong>et</strong> dont<br />

les paupières eurent un tressaillement.<br />

Il parla. Il fut aimable comme autrefois. Ses larges yeux,<br />

miroirs d’amour, étaient redevenus caressants ; <strong>et</strong> ses cheveux,<br />

tout à l’heure ternes <strong>et</strong> durs, avaient repris soudain, sous la<br />

brosse <strong>et</strong> l’huile parfumée, leurs molles <strong>et</strong> luisantes ondulations.<br />

Au moment où les Fourville repartaient, la comtesse se<br />

tourna vers lui : « Voulez-vous, mon cher vicomte, faire jeudi<br />

une promenade à cheval ? »<br />

Puis, pendant qu’il s’inclinait en murmurant : « Mais<br />

certainement, madame », elle prit la main de Jeanne <strong>et</strong>, d’une<br />

voix tendre <strong>et</strong> pénétrante, avec un sourire affectueux : « Oh !<br />

quand vous serez guérie, nous galoperons tous les trois par le<br />

pays. Ce sera délicieux ; voulez-vous ? »<br />

D’un geste aisé elle releva la queue de son amazone ; puis<br />

elle fut en selle avec une légèr<strong>et</strong>é d’oiseau, tandis que son mari,<br />

après avoir gauchement salué, enfourchait sa grande bête<br />

normande, d’aplomb là-dessus comme un centaure.<br />

Quand ils eurent disparu au tournant de la barrière, Julien,<br />

qui semblait enchanté, s’écria : « Quelles charmantes gens !<br />

Voilà une connaissance qui nous sera utile. »<br />

Jeanne, contente aussi sans savoir pourquoi, répondit :<br />

« La p<strong>et</strong>ite comtesse est ravissante, je sens que je l’aimerai ;<br />

mais le mari a l’air d’une brute. Où les as-tu donc connus ? »<br />

– 143 –

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