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Certes elle avait vu ce visage ! Était-ce autrefois ? Était-ce<br />

récemment ? Elle n’en savait rien, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te obsession l’agitait,<br />

l’énervait. Elle se leva doucement pour regarder de plus près la<br />

dormeuse, <strong>et</strong> elle s’approcha sur la pointe des pieds. C’était la<br />

femme qui l’avait relevée au cim<strong>et</strong>ière, puis couchée. Elle se<br />

rappelait cela confusément.<br />

Mais l’avait-elle rencontrée ailleurs, à une autre époque de<br />

sa <strong>vie</strong> ? Ou bien la croyait-elle reconnaître seulement dans le<br />

souvenir obscur de la dernière journée ? Et puis comment étaitelle<br />

là, dans sa chambre ? Pourquoi ?<br />

La femme souleva sa paupière, aperçut Jeanne <strong>et</strong> se dressa<br />

brusquement. Elles se trouvaient face à face, si près que leurs<br />

poitrines se frôlaient. L’inconnue grommela : « Comment ! vous<br />

v’là d’bout ! Vous allez attraper du mal à c’t’heure. Voulez-vous<br />

bien vous r’coucher ! »<br />

Jeanne demanda : « Qui êtes-vous ? »<br />

Mais la femme, ouvrant les bras, la saisit, l’enleva de<br />

nouveau, <strong>et</strong> la reporta sur son lit avec la force d’un homme. Et<br />

comme elle la reposait doucement sur ses draps, penchée,<br />

presque couchée sur Jeanne, elle se mit à pleurer en<br />

l’embrassant éperdument sur les joues, dans les cheveux, sur les<br />

yeux, lui trempant la figure de ses larmes, <strong>et</strong> balbutiant : « Ma<br />

pauvre maîtresse, mam’zelle Jeanne, ma pauvre maîtresse, vous<br />

ne me reconnaissez donc point ? »<br />

Et Jeanne s’écria : « Rosalie, ma fille. » Et, lui j<strong>et</strong>ant les<br />

deux bras au cou, elle l’étreignit en la baisant ; <strong>et</strong> elles<br />

sanglotaient toutes les deux, enlacées étroitement, mêlant leurs<br />

pleurs, ne pouvant plus desserrer leurs bras.<br />

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