hésiode - Notes du mont Royal

IDYLLES ET EPIGRAIfMKS. l65
KORTDÔN.
Non, certainement. Tantôt je la mène paître sur l'Aisaros,
et je lui donne une ample botte d'herbe tendre ;
tantôt elle bondit autour du Latymnos aux ombres
épaisses.
BATTOS.
Ce taureau rouge est tout aussi maigre. Puissent les
hommes du Dème Lampriadas n'en avoir que de pareils
quand ils sacrifient à Hèra, car c'est un misérable Dème.
KORTDÔN.
Et, cependant, je le mène vers l'embouchure du lac,
aux approches du Physkos, et vers le Nèaithos, où toutes
les plantes poussent abondamment, l'égipyre et la knyse
et la mélisse odorante.
BATTOS.
Hélas ! hélas! Tes vaches, ô malheureux Aigôn, vont
descendre dans le Hadès, tandis que tu rêves une fausse
victoire et que la syrinx que tu avais faite se couvre de
moisissure 1
KORYDÔN.
Non pas cette syrinx, par les Nymphes 1 puisqu'en partant
pour Pisa, il me l'a laissée en don. Et je suis un musicien
d'un certain mérite. Je joue fort bien les chants
de Glauka et ceux de Pyrrhos. Krotôna, la belle ville,
m'applaudit, et Zakynthos, et le Lakinion oriental, où le
lutteur Aigôn mangea seul quatre-vingts gâteaux. Ce fut
là aussi qu'il traîna par le sabot un taureau du haut de la