Mélanges de GLMs et nombre de composantes : application ... - Scor
Mélanges de GLMs et nombre de composantes : application ... - Scor
Mélanges de GLMs et nombre de composantes : application ... - Scor
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Chapitre 2. Crises <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s comportements<br />
certain seuil ∆r = x 0 . McNeil <strong>et</strong> al. (2005) détaillent précisément les problèmes <strong>de</strong> corrélation<br />
<strong>et</strong> leurs impacts sur la queue <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong> probabilité dans un contexte général.<br />
2.2.2 Interprétation<br />
La courbe en S du taux <strong>de</strong> rachat en fonction <strong>de</strong> ∆r <strong>de</strong> la figure 2.3 signifie que moins<br />
le contrat est attractif <strong>et</strong> plus l’assuré a <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> le rach<strong>et</strong>er. La moyenne du taux <strong>de</strong><br />
rachat est basse en régime économique <strong>de</strong> croisière (région 1, p<strong>et</strong>it ∆r sur la figure 2.3), <strong>et</strong><br />
augmente significativement quand ∆r croît. C’est la traduction d’une opportunité d’arbitrage<br />
que l’investisseur peut saisir : un contrat nouvellement acquis offre les mêmes garanties à un<br />
prix inférieur en cas <strong>de</strong> hausse <strong>de</strong>s taux (toujours dans un contexte <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment contractuel<br />
fixe), ce qui mécaniquement améliore la rentabilité. Si à l’inverse les taux d’intérêt chutent,<br />
alors l’assureur peut aussi choisir d’abaisser le taux crédité à l’assuré (suivant les modalités<br />
du contrat) pour inciter les assurés à rach<strong>et</strong>er avant que ces <strong>de</strong>rniers ne chutent davantage).<br />
Par conséquent la région 1 <strong>de</strong> la figure 2.3 correspond à la zone dans laquelle les décisions<br />
<strong>de</strong>s assurés sont indépendantes (la corrélation tend vers 0), alors que la région 2 est celle <strong>de</strong>s<br />
comportements corrélés (la corrélation tend vers 1). En fait la corrélation entre les comportements<br />
<strong>de</strong>s assurés est quasi-nulle aussi longtemps que l’économie est en “bonne santé”, le taux<br />
<strong>de</strong> rachat peut donc être modélisé par une loi normale dont la moyenne <strong>et</strong> l’écart-type sont<br />
observés. C’est pourquoi la gaussienne (figure 2.4) est la distribution adaptée en région 1.<br />
Inversement, la forte pente <strong>de</strong> la hausse du taux <strong>de</strong> rachat pour un certain niveau ∆r en<br />
figure 2.3, suivie d’un plateau qui est le taux <strong>de</strong> rachat maximal atteignable (borne issue d’un<br />
jugement d’expert puisque jamais observée en pratique par principe), reflète la détérioration<br />
<strong>de</strong>s conditions économiques. Le point crucial consiste à réaliser que l’hypothèse d’indépendance<br />
est largement erronée dans un tel contexte : la corrélation entre les décisions <strong>de</strong>s assurés<br />
fait changer la distribution du taux <strong>de</strong> rachat. C’est la conséquence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux comportements<br />
extrêmement risqués dans lesquels presque tout le mon<strong>de</strong> rachète ou quasiment personne ne<br />
rachète. La distribution la plus adaptée pour l’expliquer est la loi bimodale, illustrée en figure<br />
2.4. La différence majeure avec le modèle gaussien est que la moyenne du taux résulte <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux pics <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité placés aux extrémités du domaine <strong>de</strong> définition du taux.<br />
Remarquons qu’un comportement irrationnel <strong>de</strong>s assurés peut également mener à <strong>de</strong>s crises<br />
<strong>de</strong> corrélation même dans le cas où ∆r est p<strong>et</strong>it, ce qui (nous le verrons en section 2.2.5) est<br />
d’ailleurs la situation qui a le plus d’impact sur les besoins en capitaux ou augmentation <strong>de</strong>s<br />
réserves <strong>de</strong> l’assureur. Un comportement irrationnel désigne ici un comportement atypique<br />
Surren<strong>de</strong>r rate VS <strong>de</strong>lta_r<br />
0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 %<br />
Region 1<br />
Region 2<br />
0 % 1 % 2 % 3 % 4 %<br />
Figure 2.3 – Taux <strong>de</strong> rachat versus ∆r.<br />
50