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Rapport mondial sur la violence et la santé

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84 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉsont maîtres de leur corps <strong>et</strong> qu’il existe différentstypes de contact physique. On apprend aux enfantscomment dire à un adulte que quelqu’un leurdemande de faire quelque chose qui les m<strong>et</strong> mal àl’aise. Les programmes sco<strong>la</strong>ires varient considérablementpar leur contenu <strong>et</strong> leur présentation, <strong>et</strong>beaucoup font également appel aux parents ou auxpersonnes qui ont <strong>la</strong> charge des enfants.Les chercheurs s’entendent pour dire que lesenfants peuvent acquérir des connaissances <strong>et</strong> destechniques par rapport à <strong>la</strong> <strong>violence</strong>, mais ils sedemandent s’ils r<strong>et</strong>iennent ces techniques avec l<strong>et</strong>emps <strong>et</strong> si elles peuvent protéger un enfant dansune situation de <strong>violence</strong>, notamment si l’agresseurest quelqu’un qu’il connaît bien <strong>et</strong> en qui il aconfiance. Ainsi, il ressort d’une évaluation duprogramme ir<strong>la</strong>ndais susmentionné que les enfantsqui l’ont suivi ont sensiblement amélioré leursconnaissances <strong>et</strong> leurs techniques (146). De plus, ils’est avéré lors du suivi effectué trois mois plus tardqu’ils ont conservé ces techniques.Une méta-analyse (147)récente conclut que lesprogrammes visant à prévenir <strong>la</strong> victimisationréussissent assez bien à apprendre aux enfants desconcepts <strong>et</strong> des techniques pour se protéger contre<strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexuelle. Il semble aussi qu’ils r<strong>et</strong>iennentbien ces informations. Cependant, les auteursdéc<strong>la</strong>rent que, pour prouver <strong>la</strong> réelle efficacité deces programmes, il faudrait démontrer que lestechniques apprises sont utilisées avec succès dansdes situations concrètes.Campagnes de prévention <strong>et</strong> de sensibilisationDes campagnes de prévention <strong>et</strong> de sensibilisationgénérales constituent une autre approche de <strong>la</strong>maltraitance. Ces interventions reposent <strong>sur</strong> <strong>la</strong>conviction qu’en sensibilisant davantage le grandpublic au phénomème <strong>et</strong> en le lui faisant mieuxcomprendre, on parviendra à le faire reculer. Ce<strong>la</strong>peut se produire directement – les agresseursreconnaissant qu’ils se comportent de manièreabusive <strong>et</strong> cherchant à se faire soigner – ouindirectement, les <strong>violence</strong>s étant davantage repérées<strong>et</strong> dénoncées par les victimes ou par des tiers.En 1991-1992, une campagne multimédia a étémenée aux Pays-Bas (148, 149). L’objectif en étaitd’arriver à faire davantage dénoncer <strong>la</strong> maltraitance,que ce soit par les victimes ou par des personnes encontact étroit avec les enfants, comme les enseignants.La campagne comprenait un documentaire, descourts métrages <strong>et</strong> des annonces télévisées, uneémission de radio <strong>et</strong> des imprimés tels que desaffiches, des autocol<strong>la</strong>nts, des brochures <strong>et</strong> des articlesde presse. Des séances de formation régionales étaientproposées aux enseignants. Dans une évaluation dec<strong>et</strong>te intervention, Hoefnagels & Baartman (149)concluent que <strong>la</strong> campagne médiatique a entraîné uneaugmentation du nombre de cas signalés, si l’oncompare le nombre d’appels téléphoniques reçus <strong>sur</strong><strong>la</strong> ligne nationale de l’aide à l’enfance avant <strong>et</strong> après<strong>la</strong>campagne. D’autres études sont cependant nécessairespour connaître l’incidence de l’augmentation dunombre de cas signalés <strong>sur</strong> les taux de maltraitance <strong>et</strong><strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé mentale des victimes.Interventions visant à changer les attitudes<strong>et</strong> les comportements communautairesUne autre approche pour prévenir <strong>la</strong> maltraitanceconsiste à m<strong>et</strong>tre <strong>sur</strong> pied des interventionscoordonnées visant à changer les attitudes <strong>et</strong> lescomportements communautaires <strong>et</strong> ce, dans diverssecteurs. Les me<strong>sur</strong>es globales prises au Kenya pourlutter contre <strong>la</strong> maltraitance en sont un exemple(voir encadré 3.3).Au Zimbabwe, le Centre de formation <strong>et</strong> d’aide à<strong>la</strong> recherche a mis en p<strong>la</strong>ce un programme participatifmultisectoriel destiné à lutter contre <strong>la</strong> <strong>violence</strong>sexuelle à l’encontre des enfants (8). Le Centre aréuni un groupe de personnes diverses comprenantquelques professionnels des zones urbaines <strong>et</strong> ruralesdu pays. Des jeux de rôle, des pièces de théâtre, destableaux <strong>et</strong> des séances de discussion ont été utiliséspour amener à exprimer les expériences <strong>et</strong> lesperceptions de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexuelle à l’encontre desenfants afin de réfléchir à ce que l’on pourrait fairepour détecter le problème <strong>et</strong> le prévenir.Après c<strong>et</strong>te première étape, le groupe departicipants a mis <strong>sur</strong> pied deux programmesd’action. Le premier, qui était un programmesco<strong>la</strong>ire préparé en col<strong>la</strong>boration avec les ministèresde l’Education <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Culture, couvrait <strong>la</strong>formation, le renforcement des capacités <strong>et</strong> <strong>la</strong>

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