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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 6. LA VIOLENCE SEXUELLE . 181VIH <strong>et</strong> autres ma<strong>la</strong>dies sexuellement transmissiblessont probablement trèsélevés. Les liens entre le VIH<strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexuelle, <strong>et</strong> les stratégies de préventionpertinentes, sont examinés àl’encadré 6.2.Santé mentaleLa <strong>violence</strong> sexuelle est associée à un certainnombre de problèmes de ma<strong>la</strong>die mentale <strong>et</strong> decomportement dans l’adolescence <strong>et</strong> à l’âge adulte(17–20, 22, 23, 161). Dans une étude depopu<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> prévalence de symptômes ou designes évoquant des troubles psychiatriques était de33 % chez les femmes victimes de <strong>violence</strong>ssexuelles à l’âge adulte, de 15 % chez les femmesvictimes de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> physique d’un partenaireintime <strong>et</strong> de 6 % chez les femmes jamais maltraitées(162). La <strong>violence</strong> sexuelle perpétrée par unpartenaire intime aggrave les eff<strong>et</strong>s de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>physique <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé mentale.Les femmes maltraitées qui ont été contraintesd’avoir des rapports sexuels risquent beaucoup plusde souffrir de dépression <strong>et</strong> de stress posttraumatiqueque les femmes non maltraitées (14,18, 22, 23). Le syndrome du stress post-traumatiquerisque plus de se manifester après un viol si <strong>la</strong>victime est blessée pendant le viol <strong>et</strong> si elle souffreou a déjà souffert de dépression ou d’alcoolisme(24). Une étude française portant <strong>sur</strong> des adolescentesconclut également à un lien entre le faitd’avoir été violée <strong>et</strong> des troubles du sommeil, dessymptômes de dépression, des p<strong>la</strong>intes somatiques,<strong>la</strong> consommation de tabac <strong>et</strong> des troubles ducomportement courants, comme le fait d’avoir uncomportement agressif, de comm<strong>et</strong>tre des vols <strong>et</strong> defaire l’école buissonnière (163). En l’absence d<strong>et</strong>hérapie post-traumatique, les eff<strong>et</strong>s psychologiquesnégatifs persisteraient pendant un an au moinsaprès le viol, les problèmes <strong>et</strong> les symptômesphysiques s’atténuant parallèlement (164). Mêmeavec une thérapie, <strong>la</strong> moitié des femmes continuentde présenter des symptômes de stress (165–167).Comportement suicidaireLes femmes victimes d’agressions sexuelles dansleur enfance ou à l’âge adulte risquent plus de sesuicider ou de tenter de se suicider que les autres(21, 168–173). L’association demeure, mêmeaprès avoir vérifié s’il existe d’autres facteurs liésau sexe, à l’âge, à l’éducation, à des symptômes destress post-traumatique <strong>et</strong> à <strong>la</strong> présence de troublespsychiatriques (168, 174). L’expérience du viol oude l’agression sexuelle peut entraîner un comportementsuicidaire dès l’adolescence. En Ethiopie,6 % des écolières <strong>et</strong> collégiennes violées déc<strong>la</strong>rentavoir tenté de se suicider (154). Une étudebrésilienne portant <strong>sur</strong> des adolescents conclutque des <strong>violence</strong>s sexuelles antérieures constituentun prédicteur clé pour plusieurs comportements àrisque pour <strong>la</strong> santé, y compris les penséessuicidaires <strong>et</strong> les tentatives de suicide (161).Des expériences de harcèlement sexuel péniblepeuvent également entraîner des troubles émotionnels<strong>et</strong> un comportement suicidaire. Il ressort d’uneétude canadienne portant <strong>sur</strong> des adolescentes que15 % de celles qui avaient fréquemment descontacts sexuels non désirés avaient manifesté uncomportement suicidaire dans les six mois précédents,contre 2 % chez celles qui ne subissaientpas un tel harcèlement (72).Exclusion socialeDans bien des cultures, on estime que les hommessont incapables de maîtriser leurs pulsions sexuelles<strong>et</strong> que ce sont les femmes qui provoquent leur désir(144). La réaction des familles <strong>et</strong> des communautésaux actes de viol dans ces cultures est régie par lesidées prédominantes en matière de sexualité <strong>et</strong> decondition de <strong>la</strong> femme.Dans certaines sociétés, <strong>la</strong> « solution » culturelleau viol veut que <strong>la</strong> femme épouse le violeur, ce quipréserve l’intégrité de <strong>la</strong> femme <strong>et</strong> de sa famille enlégitimant l’union (175). Ce genre de « solution »inspire les lois de certains pays, qui autorisent unhomme qui comm<strong>et</strong> un viol à ne pas répondre deson crime s’il épouse <strong>la</strong> victime (100). En dehors dumariage, les familles insistent parfois auprès de<strong>la</strong>femme pour qu’elle ne dénonce pas le viol oun’engage pas de poursuites ou pour qu’elle cherche àobtenir une « indemnisation » financière de <strong>la</strong> partde <strong>la</strong> famille du violeur (42, 176). Certains hommesrej<strong>et</strong>teront leur épouse si elle a été violée (27) <strong>et</strong>,dans certains pays, comme nous le disions aupa-

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