20.07.2015 Views

Rapport mondial sur la violence et la santé

Rapport mondial sur la violence et la santé

Rapport mondial sur la violence et la santé

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

74 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉ<strong>violence</strong> de <strong>la</strong> part de <strong>la</strong> mère que du père (51).Cependant, les hommes sont le plus souvent lesauteurs de traumatismes crâniens parfois mortels,de fractures résultant de <strong>violence</strong> <strong>et</strong> d’autresbles<strong>sur</strong>es entraînant <strong>la</strong> mort (66–68).Les auteurs d’agression sexuelle contre desenfants, que <strong>la</strong> victime soit fille ou garçon, sontmajoritairement des hommes dans de nombreuxpays (46, 69, 70). Il ressort de bien des études que,dans plus de 90 % des cas où <strong>la</strong> victime est de sexeféminin, l’agresseur est de sexe masculin. Lorsque <strong>la</strong>victime est de sexe masculin, l’agresseur est de sexemasculin dans 63 % à 86 % des cas (46, 71, 72).Structure <strong>et</strong> ressources familialesLes parents maltraitants sont plus souvent jeunes,célibataires, pauvres <strong>et</strong> chômeurs, <strong>et</strong> leur niveaud’instruction est inférieur à celui des parents nonmaltraitants. Dans les pays en développementcomme dans les pays industrialisés, les mèresjeunes, célibataires <strong>et</strong> pauvres comptent parmi lesparents qui risquent le plus de se montrer violentsenvers leurs enfants (6, 12, 65, 73). Aux Etats-Unis, par exemple, il est trois fois plus probableque les mères célibataires déc<strong>la</strong>rent recourir à deschâtiments corporels sévères que les mères defamilles biparentales (12). On arrive aux mêmesconclusions en Argentine (73).Il ressort également d’études réalisées au Bang<strong>la</strong>desh,en Colombie, au Kenya, en Italie, en Suède,en Thaï<strong>la</strong>nde <strong>et</strong> au Royaume-Uni qu’un faibleniveau d’instruction <strong>et</strong> des revenus qui ne suffisentpas à répondre aux besoins de <strong>la</strong> famille fontaugmenter le risque de <strong>violence</strong> physique àl’encontre des enfants (39, 52, 62, 67, 74–76),même si l’on note des exceptions à ce schéma dansd’autres pays (14). Il ressort d’une étude <strong>sur</strong> desfamilles palestiniennes que le fait de ne pas avoirassez d’argent pour satisfaire aux besoins de l’enfantest une des principales raisons données par lesparents pour expliquer les <strong>violence</strong>s psychologiquesqu’ils infligent à leurs enfants (77).Taille de <strong>la</strong> famille <strong>et</strong> composition du ménageLa taille de <strong>la</strong> famille peut également faire augmenterle risque de <strong>violence</strong>. Ainsi, il ressort d’une étudemenée auprès de parents au Chili que les famillescomptant quatre enfants <strong>et</strong> plus risquent trois foisplus de se montrer violentes envers les enfants quelorsque les parents ont moins d’enfants (78).Cependant, <strong>la</strong> taille de <strong>la</strong> famille n’a tout simplementpas toujours d’importance. D’après des donnéesprovenant de divers pays, le risque de maltraitanceaugmente dans les ménages <strong>sur</strong>peuplés(17, 41, 52,57, 74, 79). Un milieu familial instable, où <strong>la</strong>composition du ménage change souvent, desmembres de <strong>la</strong> famille <strong>et</strong> d’autres personnes al<strong>la</strong>nt<strong>et</strong> venant, est une caractéristique fréquente des cas deprivation de soins chronique (6, 57).Personnalité <strong>et</strong> caractéristiquescomportementalesDans de nombreuses études, un lien est établientre plusieurs caractéristiques de <strong>la</strong> personnalité<strong>et</strong> du comportement, d’une part, <strong>et</strong> les mauvaistraitements infligés aux enfants <strong>et</strong> <strong>la</strong> privation desoins, d’autre part. Les parents qui risquent le plusde se montrer violents physiquement avec leursenfants ont souvent une faible estime d’euxmêmes,maîtrisent mal leurs impulsions, ont desproblèmes de santé mentale <strong>et</strong> manifestent descomportements antisociaux (6, 67, 75, 76, 79).Les parents négligents présentent bon nombre deces problèmes <strong>et</strong> ont parfois aussi du mal àp<strong>la</strong>nifier des événements importants de <strong>la</strong> vie,comme le mariage, l’arrivée d’enfants <strong>et</strong> <strong>la</strong>recherche d’un emploi. Beaucoup de ces caractéristiques,qui comprom<strong>et</strong>tent l’exercice du rôle deparent, sont associées à des re<strong>la</strong>tions socialesperturbées, à une inaptitude à affronter le stress <strong>et</strong>à une difficulté de s’adresser aux réseaux d’aidesociale (6).Il arrive aussi que les parents maltraitants nesoient pas informés <strong>et</strong> qu’ils aient des attentes peuréalistes par rapport au développement de l’enfant(6, 57, 67, 80). Il ressort de <strong>la</strong> recherche que cesparents sont plus irrités <strong>et</strong> contrariés par leshumeurs <strong>et</strong> le comportement de leurs enfants,qu’ils se montrent moins encourageants, affectueux,enjoués <strong>et</strong> sensibles avec leurs enfants, <strong>et</strong>qu’ils sont plus autoritaires <strong>et</strong> hostiles à leur égard(6, 39).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!