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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 7. LA VIOLENCE DIRIGÉE CONTRE SOI-MÊME . 223Gibbons <strong>et</strong> al. (159) comparent l’efficacité d’une« aide psychosociale individualisée axée <strong>sur</strong> lestâches » – méthode de résolution de problèmes oùl’on m<strong>et</strong> l’accent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration entre le patient<strong>et</strong> le travailleur social <strong>sur</strong> des questions liées à <strong>la</strong> viequotidienne – à un traitement standard pour lespatients qui avaient déjà tenté de se suiciderauparavant. Il n’y a pas eu de différence entre lesdeux groupes pour ce qui est du taux de tentativesde suicide répétées, mais le groupe qui a bénéficiéd’une aide psychosociale individualisée axée <strong>sur</strong> lestâches a progressé en ceci qu’il savait mieux réglerdes problèmes sociaux que le groupe témoin.Dans une étude de Hawton <strong>et</strong> al. (158), 80patients qui avaient pris une <strong>sur</strong>dose ont bénéficiéde consultations psychosociales externes ou ont étéorientés vers leur médecin généraliste avec desrecommandations pour <strong>la</strong> suite. Là encore, il n’yavait pas de différence statistique entre les taux d<strong>et</strong>entatives de suicide répétées, mais il semb<strong>la</strong>it bien,à voir les résultats de l’évaluation faite quatre moisplus tard, qu’il y ait eu des r<strong>et</strong>ombées positives pourle groupe des patients externes. Une plus grandeproportion des participants de ce groupe s’étaitaméliorée en ce qui concerne l’adaptation sociale,conjugale <strong>et</strong> re<strong>la</strong>tionnelle dans leur famille. Apparemment,les conseils psychosociaux étaient <strong>sur</strong>toutbénéfiques pour les femmes <strong>et</strong> les patientsayant des problèmes dans une re<strong>la</strong>tion à deux,comme <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion mari-femme, parent-enfant ousupérieur-employé.Interventions communautairesCentres de prévention du suicideParallèlement aux interventions susmentionnées, ilexiste des services de santé mentale communautairespour les personnes qui manifestent descomportements suicidaires. Un centre de préventiondu suicide est conçu pour servir de centre decrise où l’on offre une aide immédiate, habituellementpar téléphone, mais il existe aussi desprogrammes de conseils psychosociaux directs <strong>et</strong>une action sociale.Dew <strong>et</strong> al. (159) ont procédé à une étudedocumentaire quantitative <strong>sur</strong> l’efficacité des centresde prévention du suicide <strong>et</strong> constaté qu’ilsn’avaient globalement aucun eff<strong>et</strong>, que ce soitpositif ou négatif, <strong>sur</strong> les taux de suicide.Cependant, il est difficile, à cause des limitesméthodologiques de leur étude, d’arriver à uneconclusion n<strong>et</strong>te. Les auteurs ont, en fait, constatéque <strong>la</strong> proportion de suicides chez les clients descentres de prévention est supérieure à celle dessuicides dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en général, <strong>et</strong> qu’il yavait plus de probabilité que les personnes qui sesuicidaient, aient été des clients de ces centres. Cesconstatations donnent à penser que les centres deprévention du suicide attirent au moins <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionà haut risque qu’ils sont censés aider.Lester (160) a examiné 14 études qui portaient<strong>sur</strong> l’efficacité des centres de prévention du suicidepar rapport aux taux de suicides. Sept de ces étudescitaient quelques faits indiquant un eff<strong>et</strong> préventif.Une étude <strong>sur</strong> les centres de prévention du suicidedans 25 villes allemandes conclut en fait à uneaugmentation des taux de suicides dans trois desvilles (161).Interventions sco<strong>la</strong>iresDes programmes ont été mis en p<strong>la</strong>ce pour formerle personnel des écoles, les membres de <strong>la</strong>communauté <strong>et</strong> les fournisseurs de soins de santéafin qu’ils sachent repérer les personnes quirisquent de se suicider <strong>et</strong> les dirigent vers lesservices de santé mentale compétents. La portée de<strong>la</strong> formation varie d’un programme à l’autre, maisdans tous les cas, un lien solide avec les services desanté mentale locaux est essentiel.Cependant, Lester (162) incite à plus deprécaution en expliquant que, le personnel desécoles devenant mieux informé, il risque de dirigerplus rarement des élèves vers des professionnels de<strong>la</strong> santé mentale, ce qui peut se traduire par plus desuicides. Il est très important d’informer lepersonnel des écoles, les parents <strong>et</strong> les autresparticipants aux programmes sco<strong>la</strong>ires, mais tousces gens ne peuvent remp<strong>la</strong>cer les professionnels de<strong>la</strong> santé mentale. Néanmoins, les établissements desoins ne peuvent répondre à eux seuls à tous lesbesoins des jeunes, <strong>et</strong> les écoles doivent pouvoircontribuer à <strong>la</strong> prévention du suicide.

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