20.07.2015 Views

Rapport mondial sur la violence et la santé

Rapport mondial sur la violence et la santé

Rapport mondial sur la violence et la santé

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

222 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉs’étaient sensiblement améliorées, contrairement àceux qui avaient reçu le traitement standard, chez quil’amélioration n’était que marginale.Cartes vertesL’intervention dite de <strong>la</strong> « carte verte » est assezsimple. Le client reçoit une carte qui lui donne unaccès immédiat <strong>et</strong> direct à différentes solutions,comme un psychiatre de garde ou une hospitalisation.L’intervention ne s’est pas révélée très efficace,mais <strong>la</strong> carte verte semble avoir des eff<strong>et</strong>s positifspour ceux qui envisagent le suicide pour <strong>la</strong>première fois (152, 153).Dans une étude récente, <strong>la</strong> carte verte a étéutilisée avec des patients qui avaient tenté de sesuicider pour <strong>la</strong> première fois ou qui avaient déjàessayé plusieurs fois (154). Des participants àl’étude ont été répartis au hasard entre des groupestémoins qui n’ont reçu que le traitement standardpour les tentatives de suicide <strong>et</strong> des groupesexpérimentaux qui ont bénéficié du traitementstandard <strong>et</strong> reçu une carte verte. La carte, quidonnait droit à une consultation téléphoniqued’urgence avec un psychiatre à toute heure du jour<strong>et</strong> de <strong>la</strong> nuit, a eu un eff<strong>et</strong> différent <strong>sur</strong> les deuxtypes de groupes expérimentaux. Elle avait un eff<strong>et</strong>protecteur <strong>sur</strong> ceux qui avaient essayé de se suiciderpour <strong>la</strong> première fois (même s’il n’était passignificatif du point de vue statistique) mais aucuneff<strong>et</strong> <strong>sur</strong> ceux qui accumu<strong>la</strong>ient plusieurs tentatives.Il se peut que le soutien téléphonique seul auquel <strong>la</strong>carte verte donnait accès dans l’étude ne suffisait pas<strong>et</strong> qu’elle aurait dû donner facilement accès àd’autres services d’aide en situation de crise.Le service de télé-aide <strong>et</strong> de télécontrôle pourpersonnes âgées mis en p<strong>la</strong>ce en Italie (155) est uneautre intervention fondée <strong>sur</strong> le principe des liens, de<strong>la</strong> facilité d’accès <strong>et</strong> de l’existence d’une aide. Leservice de télé-aide est un système d’a<strong>la</strong>rme que leclient peut activer pour demander de l’aide. Leservice de télécontrôle contacte les clients deux foispar semaine pour vérifier s’ils ont besoin de quelquechose <strong>et</strong> pour leur apporter un soutien affectif. Dansune étude, 12 135 personnes âgées de 65 ans <strong>et</strong> plusont bénéficié des deux services pendant quatre ans(155). Pendant c<strong>et</strong>te période, il n’y a eu qu’unsuicide dans le groupe, comparé à sept auxquels onse serait attendu d’un point de vue statistique (156).Approches re<strong>la</strong>tionnellesOn sait que le risque de suicide est lié aux re<strong>la</strong>tionssociales qu’une personne entr<strong>et</strong>ient. Ainsi, plus cesre<strong>la</strong>tions sont nombreuses, moins on risque de sesuicider en général (156). Plusieurs interventionsvisaient à améliorer les re<strong>la</strong>tions sociales afin delutter contre les comportements suicidaires répétés.L’approche générale consiste à étudier soigneusementles problèmes dans différents domaines de <strong>la</strong>vie sociale du patient <strong>et</strong>, pour le thérapeute, à essayerde leur trouver des solutions. Bien qu’il s’agisseprincipalement de prévenir le r<strong>et</strong>our d’un comportementsuicidaire, l’amélioration des re<strong>la</strong>tionssociales est considérée comme importante en soi.A ce jour, <strong>la</strong> recherche <strong>sur</strong> l’efficacité desapproches re<strong>la</strong>tionnelles n’a pas démontré d’avantagespour ce qui est de faire reculer les comportementssuicidaires. Cependant, elles réussissentparfois à améliorer les re<strong>la</strong>tions sociales.Interventions psychosocialesLitman & Wold (156) se sont intéressés àuneméthode d’intervention particulière appelée« maintien continu des re<strong>la</strong>tions » (MCR). Dansc<strong>et</strong>te méthode, le conseiller psychosocial rechercheles contacts avec <strong>la</strong> personne suicidaire <strong>et</strong> s’efforce demaintenir une re<strong>la</strong>tion constante avec elle. Au total,400 personnes à haut risque de suicide ont suivi ceprogramme pendant dix-huit mois en moyenne.Elles étaient réparties entre le groupe expérimental(MCR) <strong>et</strong> un groupe témoin. Dans ce dernier, lessuj<strong>et</strong>s bénéficiaient de conseils psychosociauxcontinus <strong>et</strong> prenaient eux-mêmes l’initiative decontacter le conseiller. L’intervention n’a pas permisde diminuer l’idéation suicidaire ou de réduire lenombre de tentatives de suicide ou de suicidesaboutis. Cependant, plusieurs objectifs intermédiairesont été atteints, puisque l’on a noté des progrèssensibles dans le groupe MCR par rapport au group<strong>et</strong>émoin. Ainsi, les participants étaient moins seuls,avaient des re<strong>la</strong>tions intimes plus satisfaisantes, sesentaient moins déprimés <strong>et</strong> plus prêts à utiliser lesservices communautaires.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!