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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 4. LA VIOLENCE EXERCÉE PAR DES PARTENAIRES INTIMES . 109Antécédents de<strong>violence</strong> familialeOn s’est aperçu que, parmi lesfacteurs liés aux antécédents personnels,<strong>la</strong> <strong>violence</strong> dans <strong>la</strong> familled’origine est un facteur de risqueparticulièrement important chezles hommes en ce qui concernel’agressivité envers <strong>la</strong> partenaire. Ilressort de toutes les études réaliséesau Brésil, au Cambodge, auCanada, au Chili, en Colombie, auCosta Rica, au Salvador, en Indonésie,au Nicaragua, en Espagne,aux Etats-Unis <strong>et</strong> au Venezue<strong>la</strong>que les taux de <strong>violence</strong> sont plusélevés parmi les femmes dont lemari a lui-même été frappé enfantou a vu sa propre mère frappée (12, 57, 76, 78–81). Bien que les hommes qui se montrent violentsphysiquement envers leur épouse aient souvent unpassé violent, tous les garçons qui sont témoins de<strong>violence</strong> ou qui sont maltraités ne deviennent pasviolents eux-mêmes en grandissant (82). Laquestion théorique importante à se poser est <strong>la</strong>suivante : qu’est-ce qui distingue les hommes quisont capables de former des re<strong>la</strong>tions saines <strong>et</strong> nonviolentes, en dépit d’une enfance difficile, deshommes qui deviennent violents?Consommation d’alcool chez les hommesApparemment, <strong>la</strong> consommation d’alcool chez leshommes est un autre marqueur de risque de<strong>violence</strong> à l’encontre du partenaire qui revientconstamment dans différents contextes (81, 83–85). Dans <strong>la</strong> méta-analyse de B<strong>la</strong>ck <strong>et</strong> al. susmentionnée,toutes les études qui examinent <strong>la</strong>consommation d’alcool, notamment excessive, entant que facteur de risque en ce qui concerne <strong>la</strong><strong>violence</strong> à l’encontre des partenaires, concluent àun lien important, avec des coefficients de corré<strong>la</strong>tional<strong>la</strong>nt de r = 0,21 à r = 0,57. Les enquêtes depopu<strong>la</strong>tion effectuées au Brésil, au Cambodge, auCanada, au Chili, en Colombie, au Costa Rica, auSalvador, en Inde, en Indonésie, au Nicaragua, enAfrique du Sud, en Espagne <strong>et</strong> au Venezue<strong>la</strong>TABLEAU 4.3Proportion de femmes victimes de <strong>violence</strong> physique qui ont cherché del’aide auprès de différentes sources, sélection d’études démographiquesPays ou régionÉchantillon(N )Proportion de femmes victimes de <strong>violence</strong> physique qui :n’ont jamaisrien dit àpersonne (%)ontcontacté <strong>la</strong>police (%)ont parléà desamis (%)ont parléà leurfamille (%)Australie a 6 300 18 19 58 53Bang<strong>la</strong>desh 10 368 68 — — 30Canada 12 300 22 26 45 44Cambodge 1 374 34 1 33 22Chili 1 000 30 16 14 32 b /21 cEgypte 7 121 47 — 3 44Ir<strong>la</strong>nde 679 — 20 50 37Nicaragua 8 507 37 17 28 34République de 4 790 — 6 30 31MoldavieRoyaume-Uni 430 38 22 46 31Source : reproduit à partir de <strong>la</strong> référence 6 avec l’autorisation de l’éditeur.a Femmes agressées au cours des 12 derniers mois.b Renvoie à <strong>la</strong> proportion de femmes qui ont parléà leur famille.c Renvoie à <strong>la</strong> proportion de femmes qui ont parléà <strong>la</strong> famille de leur partenaire.concluent également à une re<strong>la</strong>tion entre le risquepour une femme d’être victime de <strong>violence</strong> <strong>et</strong> leshabitudes de son partenaire par rapport à <strong>la</strong>consommation d’alcool (9, 19, 79–81, 86, 87).Il s’agit, cependant, d’un débat considérable <strong>sur</strong><strong>la</strong> nature de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> consommationd’alcool <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> <strong>et</strong> <strong>sur</strong> le lien de causalité quiexisterait entre ces deux éléments. Beaucoup dechercheurs pensent que l’alcool est un facteurcirconstanciel qui fait augmenter <strong>la</strong> probabilité de<strong>violence</strong> en atténuant les inhibitions, en faisant agirsans discernement <strong>et</strong> en rendant incapable d’interpréterdes signaux (88). Une consommationexcessive d’alcool peut également accroître <strong>la</strong><strong>violence</strong> familiale en envenimant les disputes dansles couples. D’autres font valoir que le lien entre <strong>la</strong><strong>violence</strong> <strong>et</strong> l’alcool est une question de culture <strong>et</strong>qu’il n’existe que dans les contextes où l’on s’attendcollectivement à ce que <strong>la</strong> boisson cause ou excusecertains comportements (89, 90). En Afrique duSud, par exemple, les hommes parlent de consommerde l’alcool de façon préméditée pour avoir lecourage de rouer de coups leur partenaire, commeils s’y sentent obligés socialement (91).Malgré des opinions contradictoires quant aurôle causal de l’alcoolisme, les faits montrent que lesfemmes qui vivent avec de gros buveurs risquentbeaucoup plus d’être victimes de <strong>violence</strong> physique

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