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Rapport mondial sur la violence et la santé

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68 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉMalgré des erreurs de c<strong>la</strong>ssement apparemmentfort nombreuses, on s’entend pour dire que lesmauvais traitements à enfant se révèlent mortelsbien plus souvent que les dossiers officiels lesuggèrent dans tous les pays où des études <strong>sur</strong> <strong>la</strong>mort des nourrissons ont été menées (20–22).Chez les victimes de maltraitance, les traumatismescrâniens, suivis par les traumatismes à l’abdomen,sont les causes les plus fréquentes de décès(18, 23,24). La suffocation intentionnelle est égalementsouvent citée comme cause de décès (19, 22).Mauvais traitements n’entraînant pas <strong>la</strong> mortLes données re<strong>la</strong>tives aux mauvais traitementsinfligés aux enfants <strong>et</strong> à <strong>la</strong> privation de soinsn’entraînant pas <strong>la</strong> mort proviennent de diversessources, y compris les statistiques officielles, lesrecueils d’arrêts <strong>et</strong> les enquêtes de popu<strong>la</strong>tion.Cependant, ces sources perm<strong>et</strong>tent plus ou moinsde décrire pleinement l’ampleur du problème.Les statistiques officielles sont peu révé<strong>la</strong>trices desschémas de maltraitance. Ce<strong>la</strong> tient en partie au faitque, dans bien des pays, aucun organisme juridiqueou social n’est expressément chargé d’enregistrer desrapports de mauvais traitements à enfant <strong>et</strong> deprivation de soins, <strong>et</strong> à fortiori d’y réagir (7). Deplus, <strong>la</strong> définition légale <strong>et</strong> culturelle des mauvaistraitements <strong>et</strong> de <strong>la</strong> privation de soins varie d’un pays àl’autre. Il semble aussi que seule une faible proportiondes cas de maltraitance soient signalés aux autorités,même lorsqu’il est obligatoire de rapporter les cas de<strong>violence</strong> infligée àdes enfants (25).Des séries de cas ont été publiées dans denombreux pays. Elles jouent un rôle important enceci qu’elles guident dans les me<strong>sur</strong>es priseslocalement pour lutter contre <strong>la</strong> maltraitance <strong>et</strong>qu’elles perm<strong>et</strong>tent de sensibiliser davantage lepublic <strong>et</strong> les professionnels (26–32). Les séries decas peuvent révéler des similitudes entre lesexpériences de différents pays <strong>et</strong> suggérer denouvelles hypothèses. Cependant, elles n’aidentpas à calculer l’importance re<strong>la</strong>tive de facteurs derisque ou de protection possibles dans différentscontextes culturels (33).Les enquêtes de popu<strong>la</strong>tion sont essentielles pourdéterminer l’ampleur véritable des mauvais traitementsà enfant n’entraînant pas <strong>la</strong> mort. Des enquêtesde ce type ont été réalisées dernièrement dansplusieurs pays, dont l’Australie, le Brésil, le Canada,le Chili, <strong>la</strong> Chine, le Costa Rica, l’Egypte, l’Ethiopie,l’Inde, l’Italie, le Mexique, <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde, leNicaragua, <strong>la</strong> Norvège, les Philippines, <strong>la</strong> Républiquede Corée, <strong>la</strong> Roumanie, l’Afrique du Sud, lesEtat-Unis <strong>et</strong> le Zimbabwe (12, 14–17, 26, 34–43).Violence physiqueLes estimations de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> physique contre lesenfants établies à partir d’enquêtes de popu<strong>la</strong>tionvarient considérablement. Dans une enquête réaliséeen 1995 aux Etats-Unis, il était demandé auxparents comment ils réprimandaient leurs enfants(12). On a calculé à partir de c<strong>et</strong>te enquête que l<strong>et</strong>aux de <strong>violence</strong> physique était d’environ 49 pour1 000 enfants en tenant compte des comportementssuivants : frapper l’enfant avec un obj<strong>et</strong>,ailleurs que <strong>sur</strong> les fesses ; donner des coups de piedà l’enfant ; battre l’enfant ; <strong>et</strong> menacer l’enfant avecun couteau ou une arme à feu.D’après les études dont on dispose, les taux nesont pas inférieurs dans beaucoup d’autres pays <strong>et</strong> ilse peut, en fait, qu’ils soient supérieurs auxestimations de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> physique aux Etats-Unis.Dernièrement, on en est arrivé entre autres auxconclusions suivantes dans le monde :. Dans une enquête transversale réalisée auprèsd’enfants en Egypte, 37 % des enfants ontdéc<strong>la</strong>ré être battus ou attachés par leurs parents<strong>et</strong> 26 % ont fait état de bles<strong>sur</strong>es telles que desfractures, de perte de connaissance ou dehandicap permanent consécutif au fait d’avoirété battu ou attaché (17).. Dans une étude réalisée dernièrement enRépublique de Corée, on interrogeait les parents<strong>sur</strong> leur comportement à l’égard de leursenfants. Les deux tiers des parents ont déc<strong>la</strong>réfou<strong>et</strong>ter leurs enfants <strong>et</strong> 45 % ont confirméqu’ils les avaient frappés ou battus <strong>et</strong> qu’ils leuravaient donné des coups de pied (26).. Il ressort d’une enquête auprès des ménagesmenée en Roumanie que 4,6 % des enfantsdéc<strong>la</strong>raient subir fréquemment des <strong>violence</strong>sphysiques graves, y compris être battus avec

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