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Rapport mondial sur la violence et la santé

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212 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉIl ressort d’une étude transnationale continue <strong>sur</strong>le comportement suicidaire non fatal menée danstreize pays qu’entre 1989 <strong>et</strong> 1992, c’est à Helsinki, enFin<strong>la</strong>nde, que le taux de tentative de suicidemasculine moyen standardisé pour l’âge était le plusélevé (314 pour 100 000), <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> province deGuipúzcoa, en Espagne, qu’il était le plus faible (45pour 100 000) <strong>et</strong>, en fait, sept fois inférieur (35). Parailleurs, c’est à Cergy-Pontoise, en France, que le tauxde tentatives de suicide féminines moyen standardisépour l’âge (462 pour 100 000) est le plus élevé <strong>et</strong>, làencore, dans <strong>la</strong> province de Guipúzcoa qu’il est le plusfaible (69 pour 100 000). A une exception près, celled’Helsinki, les taux de tentatives de suicide étaientplus élevés chez les femmes que chez les hommes.Dans <strong>la</strong> majorité des centres, c’est dans les groupesd’âge plus jeunes que l’on relevait les taux les plusélevés, alors que, parmi les personnes âgées de 55 ans<strong>et</strong> plus, ils étaient généralement les plus faibles.L’empoisonnement était <strong>la</strong> méthode <strong>la</strong> plus utilisée,suivie par les tail<strong>la</strong>des. Plus de <strong>la</strong> moitié des personnesqui essayaient de se suicider le faisaient plusieurs fois,<strong>la</strong> deuxième tentative intervenant dans l’annéesuivant <strong>la</strong> première dans près de 20 % des cas.L’étude d’un échantillon longitudinal représentatifnorvégien de près de 10 000 adolescents âgésde 12 à 20 ans conclut que 8 % ont essayé de sesuicider une fois <strong>et</strong> 2,7 %, au cours des deux annéesprécédant <strong>la</strong> période visée par l’étude. Les analysesdes données par régression logistique montrent que<strong>la</strong> probabilité de tentative de suicide est plus grandesi <strong>la</strong> personne a déjà attenté à ses jours, si elle est desexe féminin, qu’elle est autour de l’âge de <strong>la</strong>puberté, qu’elle a des idéations suicidaires, qu’elle aconsommé de l’alcool, qu’elle ne vit pas avec sesdeux parents ou qu’elle se dévalorise (36).L’idéation suicidaire est plus courante que lestentatives de suicide <strong>et</strong> les suicides aboutis (8).Cependant, on en connaît mal l’ampleur. Il ressortd’un examen d’études portant <strong>sur</strong> des popu<strong>la</strong>tionsadolescentes (<strong>et</strong>, plus particulièrement, des élèvesdu secondaire) publiées après 1985 que de 3,5 % à52,1 % des adolescents déc<strong>la</strong>rent avoir des penséessuicidaires (31). Ces différences de pourcentagestiennent sans doute au fait que l’on a utilisédifférentes définitions de l’idéation suicidaire <strong>et</strong>que les études portaient <strong>sur</strong> des <strong>la</strong>ps de tempsdifférents. Il semble que les femmes, y comprispendant <strong>la</strong> vieillesse, aient plus tendance à avoir despensées suicidaires que les hommes (37). Dansl’ensemble, on estime que <strong>la</strong> prévalence del’idéation suicidaire chez les adultes âgés des deuxsexes se situe entre 2,3 % (pour ceux qui ont eu despensées suicidaires dans les deux dernières semaines)<strong>et</strong> 17 % (pour ceux qui ont parfois des penséessuicidaires) (38). Cependant, comparé à d’autresformes de comportement suicidaire, comme lestentatives de suicide, l’idéation suicidaire n’est sansdoute pas un bon indicateur pour savoir quelsadolescents ou quels adultes ont le plus besoin deservices préventifs.Quels sont les facteurs de risque?Il y a de nombreuses causes sous-jacentes aucomportement suicidaire. Les facteurs qui exposentune personne au risque de suicide sont complexes <strong>et</strong>étroitement liés les uns aux autres. Il est essentiel,pour prévenir les suicides, de cerner ces facteurs <strong>et</strong>de comprendre leur rôle dans le comportementsuicidaire fatal <strong>et</strong> non fatal. Les épidémiologistes <strong>et</strong>les spécialistes du suicide décrivent un certainnombre de caractéristiques particulières qui sontétroitement liées à un risque accru de comportementsuicidaire. En dehors des facteurs démographiques,tels que l’âge, le sexe, tous deux susmentionnés, ils’agit notamment de facteurs psychiatriques, biologiques,sociaux <strong>et</strong> environnementaux, ainsi que defacteurs liésà<strong>la</strong> vie de <strong>la</strong> personne.Facteurs psychiatriquesL’essentiel de ce que l’on sait <strong>sur</strong> le risque de suicidevient d’études où des chercheurs ont interrogé unparent <strong>sur</strong>vivant, un autre membre de <strong>la</strong> famille ouun ami afin de savoir quels événements <strong>et</strong> quelssymptômes psychiatriques particuliers se sontmanifestés dans <strong>la</strong> vie d’une personne qui s’estsuicidée dans les semaines ou les mois précédantson décès. On parle, pour ce type de travail,d’« autopsie psychologique ». C<strong>et</strong>te approche apermis de démontrer que bon nombre d’adultesqui m<strong>et</strong>tent fin à leurs jours présentent dans lesmois, voire les années, qui précèdent leur décès, des

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