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Rapport mondial sur la violence et la santé

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174 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉd’endroits dans le monde. Or, c<strong>et</strong>te coutume, qui estlégale dans beaucoup de pays, est une forme de<strong>violence</strong> sexuelle, puisque les enfants concernés sontincapables de donner ou de refuser leur consentement.La majorité d’entre eux savent peu de chose ourien <strong>sur</strong> le sexe avant d’être mariés. Ils redoutent doncsouvent ce moment (97) <strong>et</strong> leurs premières re<strong>la</strong>tionssexuelles sont souvent forcées (98).Les mariages précoces sont très courants enAfrique <strong>et</strong> en Asie du Sud-Est, mais le phénomèneexiste aussi au Moyen-Orient <strong>et</strong> dans certainesrégions d’Amérique <strong>la</strong>tine <strong>et</strong> d’Europe de l’Est (99,100). En Ethiopie <strong>et</strong> dans certaines régionsd’Afrique occidentale, par exemple, il n’est pasrare de marier des enfants de sept ou huit ans. AuNigéria, l’âge moyen du premier mariage est17 ans, mais dans l’Etat de Kebbi, dans le nord dupays, il est d’à peine plus de onze ans (100). Onsignale également des taux élevés de mariagesd’enfants en République démocratique du Congo,au Mali, au Niger <strong>et</strong> en Ouganda (99, 100).En Asie du Sud, les mariages d’enfants sont<strong>sur</strong>tout courants dans les zones rurales, mais il y ena aussi dans les zones urbaines (100–102). AuNépal, l’âge moyen du premier mariage estdix-neuf ans. Cependant, 7 % des fill<strong>et</strong>tes sontmariées avant l’âge de dix ans <strong>et</strong> 40 % avant l’âge dequinze ans (100). En Inde, l’âge médian du premiermariage est de 16,4 ans pour les femmes. Il ressortd’un sondage mené auprès de 5 000 femmes dansl’Etat indien du Rajasthan que 56 % des femmess’étaient mariées avant l’âge de quinze ans <strong>et</strong> que,<strong>sur</strong> ce pourcentage, 17 % étaient mariées avantd’avoir dix ans. Une autre enquête, effectuée dansl’Etat du Madhya Pradesh, conclut que 14 % desfilles sont mariées entre l’âge de dix <strong>et</strong> de quatorzeans (100).Ailleurs, en Amérique <strong>la</strong>tine, par exemple, onsignale des premiers mariages à un âge précoce àCuba, au Guatema<strong>la</strong>, au Honduras, au Mexique <strong>et</strong>au Paraguay (99, 100). En Amérique du Nord <strong>et</strong> enEurope occidentale, moins de 5 % des mariées ontmoins de dix-neuf ans (par exemple, 1 % auCanada, en Suisse <strong>et</strong> au Royaume-Uni, 2 % enBelgique <strong>et</strong> en Allemagne, 3 % en Espagne <strong>et</strong> 4 %aux Etats-Unis) (103).Autres coutumes propices à <strong>la</strong> <strong>violence</strong>Dans beaucoup d’endroits, des coutumes autres quecelle des mariages d’enfants sont sources de<strong>violence</strong>s sexuelles à l’encontre des femmes. AuZimbabwe, par exemple, <strong>la</strong> coutume du ngoziautorise à donner une fille à une famille pour <strong>la</strong>dédommager de <strong>la</strong> mort d’un de ses membres causéepar un parent de <strong>la</strong> fille en question. A <strong>la</strong> puberté,ons’attend à ce qu’elle ait des rapports sexuels avec lefrère ou le père du défunt, afin de produire un filsqui le remp<strong>la</strong>cera. Il y a aussi <strong>la</strong> coutume du chimutsamapfiwa – héritage de l’épouse – en vertu de<strong>la</strong>quelle, lorsqu’une femme mariéedécède, sa sœurest obligée de <strong>la</strong> remp<strong>la</strong>cer au domicile conjugal.Quels sont les facteurs de risque?A cause de ses multiples formes <strong>et</strong> contextes, il estdifficile d’expliquer <strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexuelle exercéecontre les femmes. Les formes de <strong>violence</strong> sexuelle<strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> perpétrée par les partenaires intimes serecoupent très souvent, <strong>et</strong> bon nombre des causessont simi<strong>la</strong>ires à celles déjà analysées au chapitre 4.Certains facteurs font qu’une personne risque plusd’être contrainte d’avoir des re<strong>la</strong>tions sexuelles, <strong>et</strong>d’autres, qu’un homme risque plus d’obliger uneautre personne à avoir des re<strong>la</strong>tions sexuelles.D’autres facteurs encore dans le milieu social – ycompris les pairs <strong>et</strong> <strong>la</strong> famille – influent <strong>sur</strong> <strong>la</strong>probabilité de viol <strong>et</strong> les réactions à c<strong>et</strong> acte. D’après<strong>la</strong> recherche, les divers facteurs ont un eff<strong>et</strong> additif,de sorte que plus les facteurs sont nombreux, plus <strong>la</strong>probabilité de <strong>violence</strong> sexuelle augmente. De plus,l’importance d’un facteur particulier peut varierselon le stade de <strong>la</strong> vie.Facteurs qui rendent les femmesplus vulnérablesUne des formes les plus courantes de <strong>violence</strong>sexuelle dans le monde est celle perpétrée par unpartenaire intime, d’où <strong>la</strong> conclusion que le faitd’être mariées ou de cohabiter avec un partenaireest un des facteurs de risque les plus importantspour les femmes pour ce qui est d’être exposées àdes agressions sexuelles. Voici d’autres facteurs quiinfluent <strong>sur</strong> le risque de <strong>violence</strong> sexuelle :— le fait d’être jeune ;

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