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Rapport mondial sur la violence et la santé

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186 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉOn ne dispose d’aucune information <strong>sur</strong> <strong>la</strong>faisabilité ou <strong>la</strong> rentabilité de traitements prophy<strong>la</strong>ctiquessystématiques anti-VIH pour les victimesde viol dans des régions manquant de ressources. Entout cas, il est difficile de faire un dépistage du VIHaprès un viol. Aussitôt après l’agression, beaucoupde femmes ne sont pas en état de bien comprendreles renseignements compliqués qu’on leur donne<strong>sur</strong> le dépistage du VIH <strong>et</strong> <strong>sur</strong> les risques qu’ellescourent. Il est difficile aussi de faire un suiviconvenable, car bien des victimes ne se présenterontpas aux rendez-vous fixés, probablement àcause de leur état psychologique consécutif àl’agression. Il arrive aussi que le traitementantirétroviral ait des eff<strong>et</strong>s secondaires importantsqui font que certaines personnes abandonnent encours de route (195, 197), encore que celles quipensent courir des risques élevés suivront beaucoupplus probablement leur traitement (197).Malgré le manque de connaissances <strong>sur</strong> l’efficacitédes traitements prophy<strong>la</strong>ctiques anti-VIH aprèsun viol, bon nombre d’organisations les recommandent.Ainsi, les régimes d’as<strong>sur</strong>ance ma<strong>la</strong>dieproposés dans les pays à revenu élevé les incluent deplus en plus dans leurs forfaits de soins. Il est urgentd’étudier <strong>la</strong> situation dans les pays à revenus faible<strong>et</strong> moyen afin de connaître l’efficacité des traitementsantirétroviraux après un viol <strong>et</strong> de voircomment ces traitements pourraient être inclusdans les soins dispensés aux patients.Centres dispensant des soins compl<strong>et</strong>s auxvictimes d’agression sexuelleA cause de <strong>la</strong> pénurie de médecins dans denombreux pays, dans certains endroits, on demandeà des infirmières qui ont suivi uneformation spéciale d’aider les victimes d’agressionssexuelles (187). Au Canada, des infirmièreschargées d’examiner les victimes d’agressionssexuelles, sont formées afin de dispenser des soinscompl<strong>et</strong>s aux victimes de <strong>violence</strong>s sexuelles. Cesinfirmières orientent les clients vers un médecinquand une intervention médicale est nécessaire.Dans <strong>la</strong> province de l’Ontario, au Canada, lepremier centre d’aide aux victimes d’agressionssexuelles a ouvert ses portes en 1984 <strong>et</strong> depuis,vingt-six autres ont été créés. Ces centres fournissentou coordonnent divers services, y compris desoins médicaux d’urgence <strong>et</strong> de suivi médical, deconseils socio-psychologiques, de collecte depreuves médico-légales d’agression, de soutienjuridique ainsi que de consultation <strong>et</strong> d’informationcommunautaires (198). Beaucoup de pays sedotent maintenant de centres qui offrent un éventailde services aux victimes d’agressions sexuelles <strong>et</strong>qui sont souvent installés dans des endroits commedes hôpitaux ou des postes de police (voir encadré6.3). Des centres spécialisés de ce type ontl’avantage d’employer un personnel expérimentéqui a reçu <strong>la</strong> formation voulue. Dans certainsendroits, en revanche, il existe des centres intégrésqui proposent des services aux victimes dedifférentes formes de <strong>violence</strong>.Interventions communautairesCampagnes de préventionIl arrive qu’on utilise les médias pour essayer dechanger les mentalités par rapport à <strong>la</strong> <strong>violence</strong>sexuelle, en p<strong>la</strong>cardant des affiches <strong>sur</strong> despanneaux publicitaires <strong>et</strong> dans les transports encommun, <strong>et</strong> en diffusant des messages à <strong>la</strong> radio <strong>et</strong> à<strong>la</strong> télévision. C’est ainsi que <strong>la</strong> télévision est utiliséeefficacement en Afrique du Sud <strong>et</strong> au Zimbabwe. Lasérie télévisée sud-africaine Soul City, qui passe àheure de grande écoute, est décrite à l’encadré 9.1du chapitre 9. Au Zimbabwe, l’organisation nongouvernementale Musasa a pris des initiatives desensibilisation qui s’appuient <strong>sur</strong> le théâtre, desréunions <strong>et</strong> des débats publics, ainsi qu’une séri<strong>et</strong>élévisée oùdes victimes de <strong>violence</strong> décrivent cequ’elles ont vécu (199).D’autres initiatives, en dehors des campagnesmédiatiques, sont prises dans de nombreux pays. AMontréal, au Canada, par exemple, l’Institut pour <strong>la</strong>solidarité internationale des femmes a publié unmanuel adapté aux communautés musulmanes quivise à sensibiliser à des questions re<strong>la</strong>tives à l’égalitédes sexes <strong>et</strong> à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> contre les femmes <strong>et</strong> lesfilles, <strong>et</strong> à stimuler le débat (200). Ce manuel a faitl’obj<strong>et</strong> d’un essai-pilote en Egypte, en Jordanie <strong>et</strong> auLiban <strong>et</strong> il est utilisé au Zimbabwe dans uneadaptation pour des contextes non musulmans.

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