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Rapport mondial sur la violence et la santé

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252 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉde l’approvisionnement en produits essentiels ainsique d’autres formes de mercantilisme perturbent lesmoyens de subsistance des gens.Certains ont essayé de calculer les coûts d’opportunitédu développement auquel on renonce à causedes conflits. Les pays en proie à un conflit progressenttoujours moins dans le prolongement de l’espérancede vie <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> mortalité infantile <strong>et</strong>des taux bruts de mortalité, comparésàd’autres paysdans <strong>la</strong> même région qui sont dans une situationsocio-économique simi<strong>la</strong>ire (66). Cependant, desanalyses de ce type risquent d’être faussées parl’influence simultanée de <strong>la</strong> pandémie de SIDA, quipeut elle-même n<strong>et</strong>tement s’aggraver à cause duconflit <strong>et</strong> de l’instabilité (42, 43).Alimentation <strong>et</strong> agricultureIl arrive souvent que <strong>la</strong> production <strong>et</strong> <strong>la</strong> distributionalimentaires soient expressément visées pendant lespériodes de conflit (67). En Ethiopie, pendant leconflit qui a opposé les forces gouvernementales <strong>et</strong>les forces séparatistes de l’Erythrée <strong>et</strong> du Tigré de1974 à 1991, les agriculteurs étaient empêchés par <strong>la</strong>force de p<strong>la</strong>nter <strong>et</strong> de récolter, <strong>et</strong> les soldats pil<strong>la</strong>ientles semences <strong>et</strong> le cheptel. Dans ces deux régions, lescombattants enrô<strong>la</strong>ient les agriculteurs, minaient leschamps, confisquaient <strong>la</strong> nourriture <strong>et</strong> abattaient lebétail (36). La perte de cheptel prive les agriculteursd’un bien nécessaire pour rendre <strong>la</strong> terre productive,ce qui a un eff<strong>et</strong> négatif immédiat <strong>et</strong> à long terme.InfrastructureL’impact des conflits se ressent à travers <strong>la</strong> destructiond’infrastructures importantes. Dans le cas desinfrastructures hydrauliques <strong>et</strong> sanitaires, les dommagescausés peuvent avoir des incidences directes<strong>et</strong> graves <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé. Dans les conflits qui ontravagé le sud du Soudan <strong>et</strong> l’Ouganda au début <strong>et</strong> aumilieu des années 1980, les troupes gouvernementalesprésentes dans les régions tenues par les forcesrebelles <strong>et</strong> les guéril<strong>la</strong>s infiltrés dans les zonescontrôlées par l’Etat cherchaient tout spécialement àdétruire les pompes manuelles des vil<strong>la</strong>ges (30).Pendant les opérations militaires contre l’Iraq, en1991, l’approvisionnement en eau, l’évacuationdes eaux usées <strong>et</strong> d’autres services sanitaires ont étédurement touchés par les bombardements intenses.Services de santéLes conflits sont lourds de conséquences pour lesservices de santé (voir tableau 8.4). Avant <strong>la</strong> guerredu Golfe de 1991, les services de santé iraquienstouchaient 90 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> l’immensemajorité des enfants de moins de cinq ans étaientrégulièrement vaccinés. Pendant le conflit, beaucoupd’hôpitaux <strong>et</strong> de dispensaires ont étégravement endommagés <strong>et</strong>ontdûfermer, <strong>et</strong> ceuxqui restaient ouverts, voyaient leur zone hospitalièregrandement é<strong>la</strong>rgie. Les dommages considérablescausés aux réseaux d’approvisionnement eneau <strong>et</strong> en électricité <strong>et</strong> au réseau d’évacuation deseaux usées limitaient davantage encore les capacitésde fonctionnement de ce qui restait des services desanté (68). Dans le conflit violent qui a secoué leTimor oriental en 1999, après leréférendum pourl’indépendance, les milices ont détruit pratiquementtous les services de santé. Seul l’hôpitalprincipal de <strong>la</strong> plus grande ville, Dili, a <strong>sur</strong>vécu.Pendant les conflits <strong>et</strong> au lendemain des conflits,l’approvisionnement en médicaments est généralementperturbé, d’où l’augmentation du nombre desma<strong>la</strong>dies que <strong>la</strong> médecine perm<strong>et</strong> d’éviter, ycompris des ma<strong>la</strong>dies qui risquent d’être mortelles,comme l’asthme, le diabète <strong>et</strong> diverses ma<strong>la</strong>diesinfectieuses. Par ailleurs, il arrive qu’il y ait pénuriede personnel médical, d’appareils de diagnostic,d’eau <strong>et</strong> d’électricité, le tout nuisant gravement à <strong>la</strong>qualité des soins offerts.Généralement, les ressources humaines des servicesde santé sont elles aussi sérieusement touchées parles conflits violents. Dans certains cas, comme auMozambique <strong>et</strong> au Nicaragua, le personnel médical aété tout particulièrement pris pour cible. Souvent, lepersonnel qualifié gagne des zones urbaines plussûres ou quitte tout simplement <strong>la</strong> profession. EnOuganda, entre 1972 <strong>et</strong> 1985, <strong>la</strong> moitié desmédecins <strong>et</strong> 80 % des pharmaciens ont quitté le payspour des questions de sécurité personnelle. AuMozambique, seuls 15 % des 550 médecins présentspendant les dernières années de <strong>la</strong> colonie portugaiseétaient encore dans le pays à <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> guerred’indépendance, en 1975 (69).

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