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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 2. LES JEUNES ET LA VIOLENCE . 39Facteurs communautairesLes communautés dans lesquelles vivent les jeunesexercent une influence importante <strong>sur</strong> leur famille,<strong>la</strong> nature des groupes de pairs <strong>et</strong> <strong>la</strong> façon dont ilspeuvent être exposésàdes situations qui débouchent<strong>sur</strong> de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>. D’une manière générale, lesgarçons qui vivent en milieu urbain risquent plusd’avoir un comportement violent que ceux quivivent en milieu rural (77, 88, 93). Dans les zone<strong>sur</strong>baines, ceux qui vivent dans des quartiers où lestaux de criminalité sont élevés sont plus violents queceux qui vivent dans d’autres quartiers (77, 88).Gangs, armes à feu <strong>et</strong> stupéfiantsLa présence de gangs (voir encadré 2.1), d’armes àfeu <strong>et</strong> de stupéfiants dans une localité est un mé<strong>la</strong>ngedétonant qui fait augmenter <strong>la</strong> probabilité de<strong>violence</strong>. Aux Etats-Unis, par exemple, <strong>la</strong> présencede ces trois éléments dans certains quartiers sembleexpliquer en grande partie pourquoi le tauxd’arrestations de jeunes pour homicide a plus quedoublé entre 1984 <strong>et</strong> 1993, passant de 5,4 à 14,5pour 100 000 (97, 101, 102). D’après Blumstein,c<strong>et</strong>te augmentation est liée à celle que l’on aenregistrée parallèlement dans les ports d’armes,dans le nombre de gangs <strong>et</strong> dans les bagarresentourant <strong>la</strong> vente de crack (103). Dans l’étude dePittsburgh susmentionnée, le fait de commencer àvendre des stupéfiants coïncidait avec une n<strong>et</strong>teaugmentation du port d’armes, 80 % des jeunes de19 ans qui vendaient des drogues dures, comme <strong>la</strong>cocaïne, portant également une arme à feu (104). ARio de Janeiro, au Brésil, où <strong>la</strong> majorité des victimes<strong>et</strong> des auteurs d’homicides sont âgés de 25 ans oumoins, le trafic de stupéfiants est responsable d’uneforte proportion des homicides, des conflits <strong>et</strong> destraumatismes (105). Dans d’autres régions d’Amérique<strong>la</strong>tine <strong>et</strong> des Caraïbes, des gangs de jeunesimpliqués dans le trafic de stupéfiants se montraientplus violents que ceux qui ne l’étaient pas (106).Intégration socialeLe degré d’intégration sociale au sein de <strong>la</strong> communautéinflue également <strong>sur</strong> le taux de <strong>violence</strong> chez lesjeunes. Le capital social est un concept qui vise àme<strong>sur</strong>er c<strong>et</strong>te intégration dans <strong>la</strong> communauté. Ilrenvoie, grosso modo, aux règles, aux normes, auxobligations, à <strong>la</strong> réciprocité <strong>et</strong> à <strong>la</strong> confiance quiexistent dans les re<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> les institutions sociales(107). Les jeunes qui vivent dans des endroits où lecapital social fait défaut ont tendance à avoir demauvais résultats sco<strong>la</strong>ires <strong>et</strong> risquent plus d’abandonnercomplètement l’école (108).Moser & Hol<strong>la</strong>nd (109) ont étudié cinqcommunautés urbaines pauvres en Jamaïque. Ilsont conclu à une re<strong>la</strong>tion cyclique entre <strong>la</strong> <strong>violence</strong><strong>et</strong> <strong>la</strong> destruction du capital social. Quand des<strong>violence</strong>s communautaires éc<strong>la</strong>taient, <strong>la</strong> mobilité àl’intérieur de <strong>la</strong> localité concernée était limitée, lespossibilités d’emploi <strong>et</strong> d’éducation se réduisaient,les entreprises hésitaient à investir dans <strong>la</strong> région <strong>et</strong>il était plus improbable que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion localeconstruise de nouvelles maisons ou répare ouaméliore des propriétés existantes. C<strong>et</strong>te réductiondu capital social – <strong>la</strong> méfiance accrue décou<strong>la</strong>nt de <strong>la</strong>destruction de l’infrastructure, des aménagements<strong>et</strong> des possibilités – a fait augmenter le risque decomportement violent, notamment chez les jeunes.Il ressort d’une étude des re<strong>la</strong>tions entre le capitalsocial <strong>et</strong> les taux de criminalité dans divers payspour <strong>la</strong> période al<strong>la</strong>nt de 1980 à 1994, que le degréde confiance entre les membres de <strong>la</strong> communautéinfluait fortement <strong>sur</strong> l’incidence de crimes violents(107). Wilkinson, Kawachi & Kennedy (110) ontdémontré qu’il existe un rapport entre des indicesde capital social reflétant une faible cohésion sociale<strong>et</strong> une grande méfiance interpersonnelle, d’unepart, <strong>et</strong> des taux d’homicides supérieurs <strong>et</strong> une plusgrande inégalité économique, d’autre part.Facteurs sociétauxPlusieurs facteurs sociétaux peuvent créer desconditions propices à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> chez les jeunes.Toutefois, une bonne partie des faits liés à cesfacteurs reposent <strong>sur</strong> des études transversales ouécologiques <strong>et</strong> ils servent plus à repérer desassociations importantes que des causes directes.Évolution démographique <strong>et</strong> socialeUne évolution démographique rapide dans <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion des jeunes, <strong>la</strong> modernisation, l’émigration,l’urbanisation <strong>et</strong> un changement dans les

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