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Rapport mondial sur la violence et la santé

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242 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉpour cacher toute preuve s’y rapportant. Plusieursorganisations, dont Amnistie Internationale, HumanRights Watch <strong>et</strong> Médecins pour les droits del’homme, ont mis au point des techniques détailléespour recueillir, évaluer <strong>et</strong> vérifier les donnéesre<strong>la</strong>tives aux atteintes aux droits de l’homme.Ampleur du problèmeL’Organisation <strong>mondial</strong>e de <strong>la</strong> Santé estime qu’enl’an 2000, environ 310 000 personnes sontdécédées des suites de bles<strong>sur</strong>es de guerre (voirannexe statistique). Ces décèssontrépertoriés selonles codes de <strong>la</strong> C<strong>la</strong>ssification statistique internationaledes ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> des problèmes de santéconnexes (CIM) pour les bles<strong>sur</strong>es résultantd’opérations de guerre (CIM-9 1 E990–E999 ouCIM-10 2 Y36). Les taux de décès imputables à uneguerre varient de moins de 1 pour 100 000habitants dans les pays à revenu élevé à 6,2 pour100 000 habitants dans les pays à revenu faible <strong>et</strong>moyen. Dans le monde, les taux les plus élevésencequi concerne ces décès sont relevés dans <strong>la</strong> RégionAfricaine de l’OMS (32,0 pour 100 000). Puisviennent les pays à revenu faible <strong>et</strong> moyen de <strong>la</strong>Région OMS de <strong>la</strong> Méditerranée orientale(8,2 pour100 000) <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Région européenne de l’OMS (7,6pour 100 000).Victimes des conflits collectifsEntre le XVI ème <strong>et</strong> le XX ème siècle, le nombre total dedécès imputables à un conflit par siècle était,respectivement, de 1,6 million, 6,1 millions,7,0 millions, 19,4 millions <strong>et</strong> 109,7 millions(12, 13). Évidemment, ces chiffres ne disent pasdans quelles circonstances ces personnes sontmortes. Ainsi, on estime à six millions <strong>sur</strong> quatresiècles le nombre des personnes qui ont perdu <strong>la</strong> viedans <strong>la</strong> capture <strong>et</strong> le transport d’esc<strong>la</strong>ves <strong>et</strong> à dixmillions le nombre des autochtones des Amériquestués par les colons européens.D’après une estimation (14), quelque 191 millionsde personnes ont perdu <strong>la</strong> vie directement ou1 C<strong>la</strong>ssification internationale des ma<strong>la</strong>dies, neuvième révision (10).2 C<strong>la</strong>ssification statistique internationale des ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> desproblèmes de santé connexes, dixième révision (11).indirectement dans les 25 plus grands cas de<strong>violence</strong> collective du XX ème siècle, <strong>et</strong> 60 % d’entreelles ne participaient pas aux affrontements. Endehors des deux guerres <strong>mondial</strong>es, <strong>la</strong> Terreurstalinienne <strong>et</strong> le Grand Bond en Avant chinois(1958–1960) sont les deux périodes les plusmeurtrières de ce siècle. Dans les deux cas, <strong>et</strong>malgré l’incertitude quant aux chiffres, les morts sesont comptés par millions. Les décès imputables àdes conflits dans les 25 plus grands événementscomprennent quelque 39 millions de soldats <strong>et</strong>33 millions de civils. A ce<strong>la</strong> s’ajoutent les 40 millionsde personnes victimes de famines liées à desconflits ou à des génocides du XXème siècle.Il y a un développement re<strong>la</strong>tivement nouveau dansles conflits armés, <strong>et</strong> c’est le nombre croissant de mortsviolentes parmi le personnel civil des Nations Unies <strong>et</strong>les travailleurs d’organisations non gouvernementalesprésentes dans les zones de conflit. Entre 1985 <strong>et</strong>1998, on a dénombré plus de 380 décès parmi lestravailleurs humanitaires (15), <strong>et</strong> les Nations Uniesont perdu plus de civils que de militaires.Torture <strong>et</strong> violLa torture est chose courante dans de nombreuxconflits (voir encadré 8.1). Parce que les victimesont tendance à cacher leur traumatisme <strong>et</strong> que despressions politiques s’exercent pour ne pas reconnaîtrele recours à <strong>la</strong> torture, il est difficile d’enévaluer l’ampleur.Le viol est une arme de guerre elle aussidocumentée dans de nombreux conflits. Bien queles femmes représentent l’immense majorité desvictimes, il arrive aussi que des hommes soientviolés pendant des conflits. On estime que le nombredes femmes violées en Bosnie-Herzégovine pendantle conflit de 1992 à 1995 se situe entre 10 000 <strong>et</strong>60 000 (22), <strong>et</strong> on a aussi rapporté <strong>et</strong> documenté desviols commis en temps de guerre au cours desdernières décennies dans les pays suivants, entreautres : Bang<strong>la</strong>desh, Libéria, Rwanda <strong>et</strong> Ouganda(voir chapitre 6). Le viol est également utilisé pourterroriser <strong>et</strong> saper des communautés, pour forcer desgens à fuir <strong>et</strong> pour briser les structures communautaires.Quant aux eff<strong>et</strong>s physiques <strong>et</strong> psychologiques<strong>sur</strong> les victimes, ils sont considérables (23, 24).

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