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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 2. LES JEUNES ET LA VIOLENCE . 35Quels sont les facteurs de risque?Facteurs individuelsAu niveau individuel, les facteurs qui influent <strong>sur</strong> lerisque de comportement violent sont, notamment,biologiques, psychologiques <strong>et</strong> comportementaux.Il arrive qu’ils se manifestent dans l’enfance ou àl’adolescence. En outre, <strong>la</strong> famille, les pairs <strong>et</strong>d’autres facteurs sociaux <strong>et</strong> culturels peuvent avoirune certaine incidence <strong>sur</strong> eux.Caractéristiques biologiquesEn ce qui concerne les facteurs biologiques possibles,des études ont été consacrées aux traumatismes<strong>et</strong> aux complications liés à <strong>la</strong> grossesse <strong>et</strong> àl’accouchement, ceux-ci pouvant être à l’originede dommages neurologiques, eux-mêmes causeséventuelles de <strong>violence</strong>. Dans une étude réalisée àCopenhague, au Danemark, Kandel & Mednick (67)ont suivi plus de 200 enfants nés entre 1959 <strong>et</strong> 1961.Leur recherche montre que des complications àl’accouchement constituent un facteur de prévisiond’arrestation pour <strong>violence</strong> jusqu’à l’âge de 22 ans.Quelque 80 % des jeunes arrêtés pour infractionavec <strong>violence</strong> avaient connu des complicationsà l’accouchement, comparé à 30 % parmi ceuxarrêtés pour des infractions contre des biens <strong>et</strong>47 % parmi les jeunes sans casier judiciaire. Enrevanche, les complications pendant <strong>la</strong> grossesse neperm<strong>et</strong>taient pas vraiment de prédire <strong>la</strong> <strong>violence</strong>.Fait intéressant, les complications pendant l’accouchementétaient fortement liées à une <strong>violence</strong>future lorsqu’un des parents avait souffert de troublespsychiatriques (68). Dans ces cas, 32 % des garçonsdont <strong>la</strong> naissance avait présenté des complicationsimportantes étaient arrêtés pour <strong>violence</strong>, comparé à5 % chez ceux dont <strong>la</strong> naissance avait présenté peu oupas de complications. Malheureusement, ces résultatsn’ont pas été reproduits par Denno dans le Proj<strong>et</strong>biosocial de Phi<strong>la</strong>delphie (69), étude portant <strong>sur</strong> prèsde 1 000 enfants afro-américains de c<strong>et</strong>te ville dePennsylvanie (Etats-Unis) qui ont été suivis de <strong>la</strong>naissance à 22 ans. Il se peut donc que lescomplications pendant <strong>la</strong> grossesse <strong>et</strong> à l’accouchementperm<strong>et</strong>tent de prédire <strong>la</strong> <strong>violence</strong> seulement ouprincipalement lorsqu’elles s’ajoutent à d’autresproblèmes au sein de <strong>la</strong> famille.Une faible fréquence cardiaque, étudiée principalementchez les garçons, est associéeà<strong>la</strong> recherchede sensations <strong>et</strong> à <strong>la</strong> prise de risques, deuxcaractéristiques qui peuvent prédisposer les garçonsà l’agressivité <strong>et</strong> à <strong>la</strong> <strong>violence</strong>, le but étant de stimuler<strong>et</strong> de faire monter l’excitation (70–73). Cependant,des fréquences cardiaques élevées, notamment chezles nourrissons <strong>et</strong> les jeunes enfants, sont liées àl’angoisse, à <strong>la</strong> peur <strong>et</strong> aux inhibitions (71).Caractéristiques psychologiques<strong>et</strong> comportementalesL’hyperactivité, l’impulsivité, <strong>la</strong> mauvaise maîtrisedu comportement <strong>et</strong> des problèmes d’attentionfigurent parmi les grands facteurs liés à <strong>la</strong>personnalité <strong>et</strong> au comportement qui perm<strong>et</strong>tentde prévoir <strong>la</strong> <strong>violence</strong> chez les jeunes. Toutefois, <strong>la</strong>nervosité <strong>et</strong> l’angoisse ont également une incidencenégative <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong>. Dans une étude de suivimenée <strong>sur</strong> plus de 1 000 enfants, à Dunedin, enNouvelle-Zé<strong>la</strong>nde, les garçons déjà condamnéspour des actes violents avant l’âge de 18 ansrisquaient beaucoup plus d’avoir mal su maîtriserleur comportement (par exemple, impulsivité <strong>et</strong>manque de persévérance) entre 3 à 5 ans, comparéaux garçons sans condamnation ou condamnéspour des infractions sans <strong>violence</strong> (74). Dans <strong>la</strong>même étude, il y avait une n<strong>et</strong>te corré<strong>la</strong>tion inverseentre les facteurs liés à<strong>la</strong> personnalité, comme <strong>la</strong>r<strong>et</strong>enue (par exemple, <strong>la</strong> prudence <strong>et</strong> le fait d’éviterde s’agiter) <strong>et</strong> l’émotivité négative (par exemple, <strong>la</strong>nervosité <strong>et</strong> l’aliénation) à l’âge de 18 ans <strong>et</strong> lescondamnations pour <strong>violence</strong> (75).Des études longitudinales réalisées à Copenhague,au Danemark (68), à Örebro, en Suède (76), àCambridge, en Angl<strong>et</strong>erre (77) <strong>et</strong>àPittsburgh, enPennsylvanie (Etats-Unis) (77), font égalementapparaître des liens entre ces traits de personnalité,d’une part, <strong>et</strong> les condamnations pour <strong>violence</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong><strong>violence</strong> déc<strong>la</strong>rée par l’intéressé, d’autre part.L’hyperactivité, une grande audace ou des comportementsà risque, <strong>et</strong> une faible concentration <strong>et</strong> desproblèmes d’attention avant l’âge de 13 ans annonçaienttous n<strong>et</strong>tement de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> jusque dans lespremières années de l’âge adulte. Dans les étudesréalisées à Cambridge <strong>et</strong> aux Etats-Unis, une forte

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