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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 8. LA VIOLENCE COLLECTIVE . 241un génocide, <strong>et</strong> l’entente en vue de comm<strong>et</strong>tre ungénocide, l’incitation directe <strong>et</strong> publique àcomm<strong>et</strong>tre un génocide, <strong>et</strong> <strong>la</strong> tentative de génocide.Après le conflit de 1994 au Rwanda, le Conseil desécurité des Nations Unies a exprimé dans diversesrésolutions sa grave préoccupation devant lesrapports faisant état de génocide, <strong>et</strong> il a décidé decréer un tribunal pénal international spécial pour leRwanda. Le tribunal a déjà prononcé plusieurscondamnations pour génocide, qu’il a confirméesen appel. En août 2001, <strong>la</strong> Chambre de premièreinstance du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougos<strong>la</strong>vie a prononcé sa première condamnationpour génocide dans le contexte du conflit en Bosnie-Herzégovine, à propos du massacre de musulmansbosniaques perpétré Srebeniça, en juill<strong>et</strong> 1995.Données <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> collectiveSources de donnéesDivers instituts de recherche recueillent <strong>et</strong> analysentdes données <strong>sur</strong> les victimes de conflits internationaux<strong>et</strong> de conflits intérieurs. C’est le cas del’Institut international de recherches <strong>sur</strong> <strong>la</strong> paix deStockholm (SIPRI), qui a mis au point une formulestandard détaillée pour ses rapports annuels <strong>sur</strong>l’impact des conflits, <strong>et</strong> du proj<strong>et</strong> Corre<strong>la</strong>tes of Warde l’Université du Michigan, aux Etats-Unis, sourcesouvent citée pour ce qui est de l’ampleur <strong>et</strong> descauses des conflits du XIX ème siècle à nos jours.Tout un éventail d’organismes nationaux dedéfense des droits de l’homme ainsi qu’un nombrecroissant d’organisations non gouvernementalesinternationales, dont African Rights, Amnistie Internationale<strong>et</strong> Human Rights Watch, recueillent plusprécisément des données <strong>sur</strong> <strong>la</strong> torture <strong>et</strong> les atteintesaux droits de l’homme. Aux Pays-Bas, l’InterdisciplinaryResearch Programme on Root Causes ofHuman Rights Vio<strong>la</strong>tions suit les décès <strong>et</strong> autresrésultats des atteintes à ces droits dans le monde.Problèmes re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> collecte de donnéesLa plupart des pays pauvres n’ont pas de registres desanté fiables, d’où <strong>la</strong> difficulté de déterminer lesproportions de décès, de ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> de handicapsliées aux conflits. De plus, des situations d’urgencecomplexes ne manquent jamais de perturber lessystèmes de <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce <strong>et</strong> d’information existants(7). Cependant, quelques techniques novatrices ontété mises au point afin de <strong>sur</strong>monter ces difficultés.Au Guatema<strong>la</strong>, trois ensembles de données ainsique des données fournies par des témoins <strong>et</strong> desvictimes ont été combinés pour arriver à uneestimation du nombre total de morts imputables à <strong>la</strong>guerre civile, soit 132 000 environ. Le chiffreofficiel était n<strong>et</strong>tement inférieur, puisqu’il oubliaitquelque 100 000 morts (8).Les pertes subies par les forces armées, qui sontgénéralement enregistrées selon certaines procéduresmilitaires, sont probablement assez exactes.Les chiffres re<strong>la</strong>tifs aux génocides sont évidemmentsuj<strong>et</strong>s à plus de manipu<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> donc plus difficilesà confirmer. Les différences entre les estimationsconcernant les massacres de civils peuvent aller deun à dix. Dans le génocide rwandais de 1994,certaines par<strong>la</strong>ient de 500 000 morts <strong>et</strong> d’autres,d’un million. Au Timor oriental, des dizaines demilliers de personnes ont été portées disparuesaussitôt après le conflit, en 1999, <strong>et</strong> plusieurs moisplus tard, on ne savait pas encore très bien si lesestimations originales étaient correctes. On n’avaitguère de précisions quant aux pertes en vieshumaines dans le conflit qui a ravagé <strong>la</strong> Républiquedémocratique du Congo entre 1998 <strong>et</strong> 2001, maisdes estimations évoquent le chiffre de plus de2,5 millions de tués (9).La collecte de données présente de nombreusesdifficultés. Ainsi, il est difficile d’évaluer <strong>la</strong> santé <strong>et</strong><strong>la</strong> mortalité dans des popu<strong>la</strong>tions qui changentrapidement, on ne peut accéder aux services quidétiennent des données, <strong>et</strong> diverses erreurs seglissent dans celles-ci. Souvent, les parties à unconflit essaient de manipuler les données re<strong>la</strong>tivesau nombre de victimes <strong>et</strong> aux ressources. Il est doncprobable que l’information soit faussée en ce quiconcerne le calcul du nombre de victimes. C’estpourquoi les organisations de <strong>la</strong> société civile ontun rôle important à jouer dans <strong>la</strong> documentationdes cas de <strong>violence</strong> collective. Les données re<strong>la</strong>tivesaux atteintes aux droits de l’homme sont souventdifficiles à vérifier, car les auteurs de ces actes fonttout leur possible, al<strong>la</strong>nt jusqu’à enlever, fairedisparaître <strong>et</strong> comm<strong>et</strong>tre des assassinats politiques,

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