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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 6. LA VIOLENCE SEXUELLE . 187ENCADRE 6.3Services intégrés dans les hôpitaux ma<strong>la</strong>isiens pour lesvictimes de violEn 1993 était ouvert le premier « centre polyvalent d’aide aux victimes » pour femmes battuesdans le service des urgences <strong>et</strong> des accidentés de l’hôpital de Kua<strong>la</strong> Lumpur, en Ma<strong>la</strong>isie. Il avaitpour objectif de fournir une réponse interorganismes coordonnéeà<strong>la</strong> <strong>violence</strong> contre les femmes,de manièreàperm<strong>et</strong>tre aux victimes d’agressions de résoudre au même endroit leurs problèmesmédicaux, légaux, psychologiques <strong>et</strong> sociaux. Au départ, le centre s’occupait exclusivement de<strong>violence</strong> familiale, mais depuis, il a é<strong>la</strong>rgi ses services <strong>et</strong> prévoit, notamment, des démarchesparticulières pour les victimes de viol.A l’hôpital de Kua<strong>la</strong> Lumpur, une équipe d’intervention d’urgence s’occupe d’une trentaine decas de viol <strong>et</strong> d’environ soixante-dix cas de <strong>violence</strong> familiale par mois. C<strong>et</strong>te équipe apporte lescompétences de l’hôpital même ainsi que celles de divers groupes de femmes, de <strong>la</strong> police, duservice des travailleurs sociaux hospitaliers, du bureau d’aide juridique <strong>et</strong> du Bureau religieuxis<strong>la</strong>mique.En 1996, le ministère de <strong>la</strong> Santé ma<strong>la</strong>isien a décidé d’é<strong>la</strong>rgir c<strong>et</strong>te stratégie de soins de santénovatrice <strong>et</strong> de créer des centres simi<strong>la</strong>ires dans tous les hôpitaux publics du pays. En trois ans,trente-quatre centres ont étéouverts. Des psychiatres, des conseillers socio-psychologiques <strong>et</strong> destravailleurs sociaux hospitaliers y entourent les victimes de viol, <strong>et</strong> certains clients deviennent despatients externes du service psychiatrique de l’établissement. Des travailleurs sociaux qualifiéssont de garde 24 heures <strong>sur</strong> 24.Quand le programme des « centres polyvalents d’aide aux victimes » a pris de l’ampleur, diversproblèmes sont apparus. Ainsi, il est devenu évident que le personnel hospitalier devait être mieuxformé pour faire face à des problèmes de <strong>violence</strong> sexuelle avec sensibilité. Certains travailleurshospitaliers rendaient les victimes de viol responsables de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> qu’elles avaient subie, tandisque d’autres manifestaient une curiosité malsaine à l’égard des victimes au lieu de chercher avanttout à les aider. Les hôpitaux manquaient également de spécialistes de <strong>la</strong> médecine légale <strong>et</strong> lesp<strong>la</strong>ces dans les lieux d’accueil sûrs pour les victimes de viol n’étaient pas assez nombreuses. Cernerces problèmes était une première étape importante vers l’amélioration du programme <strong>et</strong> <strong>la</strong>prestation de services de meilleure qualité aux victimes de viol.Un proj<strong>et</strong> interinstitutions des Nations Uniesvisant à combattre <strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexospécifique estmené dans seize pays d’Amérique <strong>la</strong>tine <strong>et</strong> desCaraïbes (201). La campagne a pour but de :— sensibiliser davantage aux coûts humains,économiques <strong>et</strong> sociaux de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> contreles femmes <strong>et</strong> les filles ;— renforcer <strong>la</strong> capacité des pouvoirs publicsd’adopter <strong>et</strong> d’appliquer des lois contre <strong>la</strong><strong>violence</strong> sexospécifique ;— renforcer les réseaux d’organisations publiques<strong>et</strong> privées <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce desprogrammes de prévention de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>contre les femmes <strong>et</strong> les filles.Initiatives locales prises par des hommesIl est important, pour prévenir <strong>la</strong> <strong>violence</strong> physique<strong>et</strong> sexuelle contre les femmes, que les hommesprennent une initiative collective. En Australie, enAfrique, en Amérique <strong>la</strong>tine, dans les Caraïbes <strong>et</strong> enAsie, ainsi que dans bien des régions d’Amériquedu Nord <strong>et</strong> d’Europe, il existe des groupesd’hommes qui luttent contre <strong>la</strong> <strong>violence</strong> familiale<strong>et</strong> le viol. Le point de départ sous-jacent de ce typed’initiative est que les hommes devraient, à titreindividuel, prendre des me<strong>sur</strong>es pour moinsrecourir à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> (202). Parmi les activitéstypiques, citons des discussions de groupe, descampagnes d’éducation <strong>et</strong> des rassemblements, du

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