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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 2. LES JEUNES ET LA VIOLENCE . 41ENCADRE 2.2L’impact des médias <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> chez les jeunesLes enfants <strong>et</strong> les jeunes sont de gros consommateurs de médias, y compris de divertissements <strong>et</strong>de publicité. Des études réalisées aux Etats-Unis montrent que, souvent, les enfants regardent <strong>la</strong>télévision dès l’âge de 2 ans <strong>et</strong> qu’entre 8 <strong>et</strong> 18 ans, le jeune Américain moyen voit quelque10 000 actes violents par an à <strong>la</strong> télévision. Ces schémas d’exposition aux médias ne sont pasnécessairement évidents dans d’autres régions du monde, notamment dans celles où <strong>la</strong>télévision<strong>et</strong> les films sont moins répandus. Cependant, il ne fait guère de doute que, partout dans le monde,les enfants <strong>et</strong> les jeunes sont beaucoup exposés aux médias <strong>et</strong> que ce phénomène va engrandissant. Il est donc important de voir si c<strong>et</strong>te exposition aux médias constitue un facteur derisque possible en ce qui concerne <strong>la</strong> <strong>violence</strong> interpersonnelle concernant des jeunes.Depuis plus de 40 ans, les chercheurs examinent l’incidence des médias <strong>sur</strong> les comportementsagressifs <strong>et</strong> violents. Plusieurs méta-analyses d’études portant <strong>sur</strong> l’impact des médias <strong>sur</strong>l’agressivité <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> tendent à conclure à un lien positif entre <strong>la</strong> <strong>violence</strong> dans les médias <strong>et</strong>l’agressivité envers autrui. Cependant, on manque d’éléments pour confirmer son incidence <strong>sur</strong> lesformes graves de <strong>violence</strong>, comme les agressions <strong>et</strong> les homicides.Une méta-analyse de 1991 portant <strong>sur</strong> 28 études re<strong>la</strong>tives à des enfants <strong>et</strong> à des adolescentsexposésà<strong>la</strong> <strong>violence</strong> dans les médias <strong>et</strong> observés dans une libre interaction sociale, concluait quel’exposition à ce type de <strong>violence</strong> faisait augmenter les comportements agressifs envers les amis, lescamarades de c<strong>la</strong>sse <strong>et</strong> les étrangers (132). Une autre méta-analyse, effectuée en 1994, visait217 études publiées entre 1957 <strong>et</strong> 1990 qui étaient consacréesàl’incidence de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> dans lesmédias <strong>sur</strong> les comportements agressifs, 85 % de l’échantillon appartenant au groupe d’âge des 6 à21 ans. Les auteurs concluaient à une n<strong>et</strong>te corré<strong>la</strong>tion positive entre l’exposition à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> dansles médias <strong>et</strong> les comportements agressifs, quel que soit l’âge(133).Bon nombre des études comprises dans ces examens analytiques étaient soit des expériencesaléatoires (<strong>la</strong>boratoire <strong>et</strong> terrain), soit des enquêtes transversales. Les conclusions des étudesexpérimentales montrent qu’une exposition de courte duréeà<strong>la</strong> <strong>violence</strong> à <strong>la</strong>télévision ou dansdes films, <strong>et</strong> particulièrement à des représentations spectacu<strong>la</strong>ires de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>, produit uneintensification à court terme des comportements agressifs. En outre, les eff<strong>et</strong>s semblent plusmarqués chez les enfants <strong>et</strong> les jeunes qui ont des tendances agressives <strong>et</strong> chez ceux qui ont étéexcités ou provoqués. Cependant, les conclusions ne valent sans doute pas pour des situationsréelles. De fait, dans <strong>la</strong> vie, il existe des influences « incontrô<strong>la</strong>bles », comme dans les expériences,qui peuvent atténuer les comportements agressifs <strong>et</strong> violents.Les conclusions des enquêtes transversales font également apparaître une corré<strong>la</strong>tion positiveentre <strong>la</strong> <strong>violence</strong> dans les médias <strong>et</strong> différents types d’agressivité, comme les attitudes, lesconvictions, les comportements <strong>et</strong> des émotions telles que <strong>la</strong> colère. Toutefois, l’incidence de <strong>la</strong><strong>violence</strong> dans les médias <strong>sur</strong> les formes plus graves de comportement violent, comme lesagressions <strong>et</strong> les homicides, est, somme toute, assez infime (r = 0,06) (133). De plus, contrairementaux études expérimentales <strong>et</strong> longitudinales, où il est plus facile d’établir <strong>la</strong> causalité, les enquêtestransversales ne perm<strong>et</strong>tent pas de conclure que l’exposition à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> dans les médias entraînedes comportements agressifs <strong>et</strong> violents.D’autres études longitudinales examinent le lien entre <strong>la</strong> télévision <strong>et</strong> l’agressivité interpersonnellequelques années plus tard. Une étude longitudinale de trois ans portant <strong>sur</strong> des enfants âgésde7à9 ans qui a étéréalisée en Australie, en Fin<strong>la</strong>nde, en Israël, en Pologne <strong>et</strong> aux Etats-Unis donnedes résultats contradictoires (134), <strong>et</strong> une étude réalisée en 1992 aux Pays-Bas auprès d’enfants dumême groupe d’âge ne démontre aucune incidence <strong>sur</strong> les comportements agressifs (135).Cependant, d’autres études qui suivent des enfants aux Etats-Unis <strong>sur</strong> des périodes

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