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Rapport mondial sur la violence et la santé

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214 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉLa schizophrénie est une autre pathologiepsychiatrique fortement associée au suicide, <strong>et</strong> lerisque de suicide <strong>sur</strong> <strong>la</strong> durée de vie des schizophrènesse situe aux environs de 10 % à 12 % (47).Le risque est particulièrement élevé chez les patientsqui sont de jeunes hommes ; les patients auxpremiers stades de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, en particulier ceuxqui étaient dynamiques, mentalement <strong>et</strong> socialement,avant que <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die se déc<strong>la</strong>re ; les patientsavec des rechutes chroniques ; <strong>et</strong> les patients quiredoutent une « désintégration mentale » (48).D’autres facteurs, comme les sentiments d’impuissance<strong>et</strong> de désespoir, font également augmenterle risque de suicide. Dans une étude longitudinaleaméricaine menée <strong>sur</strong> dix ans, par exemple, Beck <strong>et</strong> al.(49) soulignent l’importance du sentiment dedésespoir en tant que prédicteur majeur d’uncomportement suicidaire. Dans c<strong>et</strong>te étude, l’absencede perspectives d’avenir était un point commun chez91 % des suj<strong>et</strong>s qui se sont ensuite suicidés.L’alcoolisme <strong>et</strong> <strong>la</strong> toxicomanie jouent égalementun rôle important dans le suicide. Aux Etats-Unis, <strong>la</strong>consommation excessive d’alcool serait un facteurdans au moins un quart des suicides (50). Le risquede suicide <strong>sur</strong> <strong>la</strong> durée de vie des personnes qui ontune dépendance alcoolique est n<strong>et</strong>tement inférieurà celui des personnes atteintes de troubles dépressifs(50). Il existe, cependant, beaucoup de liens étroitsentre <strong>la</strong> consommation excessive d’alcool <strong>et</strong> <strong>la</strong>dépression, <strong>et</strong> il est souvent difficile de déterminer<strong>la</strong>quelle des deux l’emporte <strong>sur</strong> l’autre. Ainsi :. La consommation excessive d’alcool peutconduire à <strong>la</strong> dépression directement ouindirectement, à cause du sentiment de déclin<strong>et</strong> d’échec que ressentent <strong>la</strong> plupart des gensqui ont une dépendance alcoolique.. La consommation excessive d’alcool peut êtreune forme d’automédication pour sou<strong>la</strong>ger <strong>la</strong>dépression.. La dépression <strong>et</strong> <strong>la</strong> consommation excessived’alcool peuvent toutes deux résulter de stressparticuliers dans <strong>la</strong> vie de <strong>la</strong> personne.Cependant, si le suicide chez les personnessouffrant de troubles dépressifs se produit assez tôtdans l’évolution de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, notamment dans legroupe d’âge des 30 à 40 ans, chez les personnesqui ont une dépendance alcoolique, il se produitgénéralement tard dans <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. De plus, quandil y a effectivement passage à l’acte, c’est souventlorsque d’autres facteurs interviennent également,comme <strong>la</strong> fin d’une re<strong>la</strong>tion, une marginalisationsociale, <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> le début d’une détériorationphysique résultant de <strong>la</strong> consommation excessive <strong>et</strong>chronique d’alcool. Il semble que l’alcoolisme <strong>et</strong> <strong>la</strong>toxicomanie jouent un moins grand rôle dans lesuicide dans certaines régions d’Asie qu’ailleurs. Ilressort d’une étude <strong>sur</strong> le suicide des adolescentsréalisée dans <strong>la</strong> RAS de Hong Kong, en Chine, queseuls 5 % environ de ceux qui se sont suicidésbuvaient excessivement ou se droguaient (51).C<strong>et</strong>te constatation explique sans doute le tauxre<strong>la</strong>tivement faible de suicides chez les adolescentsen Asie, exception faite de <strong>la</strong> Chine.Une tentative de suicide précédente est, cependant,le plus important des prédicteurs de comportementsuicidaire fatal ultérieur (2). Le risque estplus élevé dans <strong>la</strong> première année <strong>et</strong>, <strong>sur</strong>tout, dansles six premiers mois qui suivent <strong>la</strong> tentative. Prèsde 1 % des personnes qui tentent de se suicidermeurent dans l’année qui suit (52) <strong>et</strong> environ 10 %finissent par comm<strong>et</strong>tre un suicide abouti. Lesestimations concernant l’augmentation du risquequi résulte de tentatives antérieures varient d’uneétude à l’autre. Ainsi, d’après Gunnell & Frankel, lerisque est de 20 à 30 fois supérieur au risque dans <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion en général, ce qui est conforme auxconclusions d’autres rapports (53). L’existenced’une tentative de suicide antérieure fait augmenterle risque qu’une personne se suicide, mais <strong>la</strong>majorité des personnes qui m<strong>et</strong>tent fin à leurs joursle font sans tentative préa<strong>la</strong>ble (24).Marqueurs biologiques <strong>et</strong> médicauxUne histoire familiale de suicide est un marqueurreconnu de risque accru de suicide. Certainschercheurs en viennent à penser qu’une caractéristiquegénétique prédispose peut-être certainespersonnes à avoir un comportement suicidaire. Defait, des données d’études portant <strong>sur</strong> des jumeaux<strong>et</strong> des enfants adoptés confirment <strong>la</strong> possibilité quedes facteurs biologiques jouent sans doute un rôledans certains comportements suicidaires. Des

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