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Rapport mondial sur la violence et la santé

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42 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉENCADRE 2.2 (suite)plus longues (de 10 à 15 ans), font apparaître une corré<strong>la</strong>tion positive entre le fait d’avoir regardé <strong>la</strong>télévision dans l’enfance <strong>et</strong> une agressivité manifestée dans les premières années de l’âge adulte (3).Des études dans lesquelles on examine <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre les taux d’homicides <strong>et</strong> l’arrivée de <strong>la</strong>télévision – principalement en étudiant les taux d’homicides dans les pays avant <strong>et</strong> après l’arrivéede <strong>la</strong> télévision – concluent également à une corré<strong>la</strong>tion positive entre les deux (127–131).Cependant, les auteurs de ces études n’ont pas vérifié des variables confusionnelles telles que lesdifférences économiques, l’évolution politique <strong>et</strong> sociale, <strong>et</strong> divers autres facteurs qui peuventinfluer <strong>sur</strong> les taux d’homicides.Les conclusions scientifiques en ce qui concerne <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> <strong>violence</strong> dans les médias <strong>et</strong> <strong>la</strong><strong>violence</strong> chez les jeunes sont donc concluantes pour ce qui est de l’augmentation de l’agressivité àcourt terme. Toutefois, les conclusions ne sont pas définitives en ce qui a trait aux eff<strong>et</strong>s à plus longterme <strong>et</strong> aux formes plus graves de comportement violent, ce qui donne à penser que desrecherches plus approfondies sont nécessaires. En plus de déterminer dans quelle me<strong>sur</strong>e <strong>la</strong><strong>violence</strong> dans les médias est une cause directe de <strong>violence</strong>s physiques graves, <strong>la</strong> recherche doitégalement se pencher <strong>sur</strong> l’influence des médias <strong>sur</strong> les re<strong>la</strong>tions interpersonnelles <strong>et</strong> <strong>sur</strong> des traitsindividuels, comme l’hostilité, l’insensibilité, l’indifférence, le manque de respect <strong>et</strong> l’inaptitude àfaire preuve de compassion.La gouvernance peut donc avoir une incidence<strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong>, notamment en ce qu’elle concerneles jeunes. Dans leur étude de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> qui frappedivers groupes <strong>et</strong>hniques à Salvador de Bahia, auBrésil, Noronha <strong>et</strong> al. (122) concluent que lemécontentement à l’égard de <strong>la</strong> police, du systèmejudiciaire <strong>et</strong> des prisons a fait augmenter le recours àune justice parallèle. A Rio de Janeiro, au Brésil, deSouza Minayo (105) conclut que les policiersfigurent parmi les principaux auteurs de <strong>violence</strong>contre les jeunes. Dans les interventions policières –notamment contre les jeunes gens des c<strong>la</strong>sses socioéconomiquesinférieures –, il a relevé des <strong>violence</strong>sphysiques <strong>et</strong> sexuelles, des viols <strong>et</strong> l’exigence depots-de-vin. Sanjuán (123) explique que l’impressionque <strong>la</strong> justice dépend de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse socioéconomiqueà <strong>la</strong>quelle on appartient, occupe unep<strong>la</strong>ce importante dans l’apparition d’une culture de<strong>la</strong> <strong>violence</strong> parmi les jeunes marginalisés deCaracas, au Venezue<strong>la</strong>. De même, Aitchinson(124) conclut que, dans l’Afrique du Sud del’après-apartheid, l’impunité dont bénéficient despersonnes qui ont porté atteinte aux droits del’homme <strong>et</strong> l’incapacité de <strong>la</strong> police de changersensiblement de méthodes contribuent à unsentiment général d’insécurité <strong>et</strong> fait augmenter lenombre des actions extrajudiciaires violentes.La protection sociale conférée par l’Etat, qui estun autre aspect de <strong>la</strong> gouvernance, est égalementimportante. Dans leur étude, Pampel & Gartner(125) utilisent un indicateur qui me<strong>sur</strong>e ledéveloppement des institutions nationales chargéesde <strong>la</strong> protection sociale collective. Ils se demandentpourquoi différents pays, dont les groupes d’âge de15 à 29 ans ont augmenté au même rythme <strong>sur</strong> un<strong>la</strong>ps de temps donné, n’en montrent pas moins uneprogression différente de leur taux d’homicides.Pampel & Gartner concluent que des institutionsnationales chargées de <strong>la</strong> protection sociale qui sontsolides ont une influence négative <strong>sur</strong> le tauxd’homicides. En outre, de telles institutions pourraientcompenser l’incidence <strong>sur</strong> le taux d’homicidesde <strong>la</strong> croissance du groupe d’âge des 15 à29 ans, qui affiche habituellement des taux élevéstant pour ce qui est des victimes d’homicides quedes auteurs d’homicides.Messner & Rosenfeld (126) ont examinél’incidence des efforts visant à protéger despopu<strong>la</strong>tions vulnérables des forces du marché, ycompris de récessions économiques. Ils ont trouvéun lien entre des dépenses sociales plus importantes<strong>et</strong> une baisse du taux d’homicides, ce qui donne àpenser qu’il y a moins d’homicides dans les sociétésdotées de fil<strong>et</strong>s de protection économique. Dans

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