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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 8. LA VIOLENCE COLLECTIVE . 257long terme. En revanche, les organismes quiadoptent une perspective axée <strong>sur</strong> le développementessaient de tenir compte sans tarder dequestions telles que l’efficacité, <strong>la</strong> viabilité, l’égalité<strong>et</strong> <strong>la</strong> propriété locale, autant d’éléments quidonneront de meilleurs résultats à plus long terme.Dans c<strong>et</strong>te approche, ce qui importe, c’est de créerune capacité locale <strong>et</strong> de faire en sorte que les coûtsrestent modiques. Il est difficile, cependant, deprolonger des interventions à court terme pouressayer de m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce des systèmes à plus longterme.Les organisations doivent travailler en étroitecol<strong>la</strong>boration, si elles veulent maximiser l’utilisationde leurs ressources, éviter le plus possibl<strong>et</strong>out chevauchement des activités <strong>et</strong> parvenir àplus d’efficacité dans les opérations. Le code deconduite des organisations humanitaires proposépar <strong>la</strong> Fédération internationale des Sociétés de<strong>la</strong>Croix-Rouge <strong>et</strong> du Croissant-Rouge (62) énonceun certain nombre de principes clés quebeaucoup d’organisations humanitaires considèrentfondamentaux dans leur travail. L’adhésion àce code est volontaire, toutefois, <strong>et</strong> il n’existeaucune réelle me<strong>sur</strong>e pour en faire appliquer lesprincipes ou pour évaluer leur application, le caséchéant.Aide <strong>et</strong> considérations éthiquesLes interventions en situation d’urgence <strong>et</strong> <strong>la</strong>distribution de l’aide, notamment, soulèvent desproblèmes éthiques. Dans certains cas, comme danscelui de <strong>la</strong> crise somalienne du début des années1990, les organismes d’aide embauchent des gardesarmés afin de pouvoir mener à bien leursopérations, or le procédé semble contestable <strong>sur</strong>le p<strong>la</strong>n éthique. En ce qui concerne <strong>la</strong> distributionde l’aide, on s’attend souvent à ce qu’une partie soitdétournée par les belligérants. En général, lesorganismes d’aide estiment qu’un certain cou<strong>la</strong>geest acceptable, à condition que <strong>la</strong> majeure partie desressources continue d’arriver à destination. Danscertains endroits, cependant, <strong>la</strong> proportion d’aliments<strong>et</strong> d’autres formes d’aide qui est détournéeest telle que les organismes ont choisi de ne plusoffrir leurs services.D’autres préoccupations éthiques concernent lefait qu’en travail<strong>la</strong>nt avec des factions en guerre, onleur confère indirectement, à elles-mêmes <strong>et</strong> à leursactivités, une certaine légitimité. D’aucuns sedemandent si les organismes d’aide devraient s<strong>et</strong>aire au suj<strong>et</strong> des <strong>violence</strong>s observées ou s’ilsdevraient parler, <strong>et</strong> s’ils devraient continuer defournir des services lorsque les <strong>violence</strong>s se poursuivent.Anderson (72), entre autres, analyse unequestion plus générale, à savoir : l’aide d’urgencecontribue-t-elle à <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> paix ou, aucontraire, au prolongement des conflits?Participation communautaireIl arrive que, pendant les conflits, les structures <strong>et</strong>les activités communautaires locales soient sérieusementbouleversées. Les gens ont parfois peur dedébattre de questions telles que <strong>la</strong> politique socialeou de faire campagne en faveur de groupesvulnérables ou marginalisés. C’est probablementencore plus le cas dans des régimes politiquesantidémocratiques où l’on brandit <strong>la</strong> menace de <strong>la</strong><strong>violence</strong> étatique contre ceux qui sont perçuscomme des opposants.Dans certains cas, cependant, <strong>la</strong> réactioncommunautaire peut être positive, si <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce de structures sociales, y compris de services desanté, est facilitée. Ce type de réaction semble êtreplus courant dans les conflits idéologiques, commeceux qu’ont connu le Mozambique, le Nicaragua <strong>et</strong>le Vi<strong>et</strong>nam dans <strong>la</strong> deuxième moitié du XX èmesiècle. Dans le conflit qui a ravagé l’Ethiopie entre1974 <strong>et</strong> 1991, les mouvements politiques communautairesérythréens <strong>et</strong> tigréens se sont beaucoupinvestis dans <strong>la</strong> création de structures décisionnelleslocales participatives <strong>et</strong> dans l’é<strong>la</strong>boration destratégies de promotion de <strong>la</strong> santé (73).Rétablir les services après les conflitsOn s’interroge beaucoup <strong>sur</strong> <strong>la</strong> meilleure façon derétablir des services quand les pays sortent de longsconflits (74–76). Quand des régions inaccessibless’ouvrent au lendemain de situations d’urgencecomplexes, elles font apparaître des besoins de santépublique accumulés auxquels il n’a pas été répondupendant longtemps <strong>et</strong> que signalent généralement

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