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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 7. LA VIOLENCE DIRIGÉE CONTRE SOI-MÊME . 209lement encore plus nombreux à m<strong>et</strong>tre fin à leursjours. D’une façon générale, <strong>la</strong> différence entre lessexes en matière de suicide est moindre dans lespays asiatiques (15). Les différences souventimportantes entre les taux d’un pays à l’autre <strong>et</strong>selon le sexe montrent combien il est nécessaire quechaque pays <strong>sur</strong>veille ses tendances épidémiologiquesafin de savoir dans quels groupes depopu<strong>la</strong>tion le risque de suicide est le plus élevé.A l’échelle nationale, <strong>la</strong> prévalence du suicideparmi les B<strong>la</strong>ncs est approximativement deux foissupérieure à celle observée dans les autres races,encore que le taux de suicides augmente depuisquelque temps aux Etats-Unis chez les Afro-Américains (2). Ce schéma de prévalence supérieurechez les B<strong>la</strong>ncs vaut également pour l’Afriquedu Sud <strong>et</strong> le Zimbabwe (16). Les anciennesrépubliques soviétiques d’Arménie, d’Azerbaïdjan<strong>et</strong> de Géorgie sont l’exception au taux généralementélevé parmi les B<strong>la</strong>ncs (17).L’appartenance au même groupe <strong>et</strong>hnique sembleêtre associéeàdes taux de suicide simi<strong>la</strong>ires, commedans l’exemple intéressant de l’Estonie, de <strong>la</strong>Fin<strong>la</strong>nde <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Hongrie, où les taux sont trèsélevés, même si <strong>la</strong> Hongrie est assez éloignéegéographiquement des deux autres pays. Inversement,différents groupes <strong>et</strong>hniques – même s’ilsvivent au même endroit – auront peut-être des tauxde suicides très dissemb<strong>la</strong>bles. A Singapour, parexemple, le taux de suicides est n<strong>et</strong>tement plus élevédans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’origine chinoise <strong>et</strong> indienneque dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’origine ma<strong>la</strong>ise (18).Les taux de suicide sont souvent plus élevés dansles groupes autochtones, comme c’est le cas danscertains groupes en Australie (19), à Taïwan, enChine (20), <strong>et</strong> en Amérique du Nord (21) (voirencadré 7.1).Utilisation prudente des données <strong>sur</strong> le suicideLa façon dont on enregistre tous les types de décèsvarie beaucoup d’un pays à l’autre, ce qui rend trèsdifficiles des comparaisons entre les taux de suicidesnationaux. Même dans les pays qui se sont dotés decritères standard, comme l’Australie, l’application deces critères est très inégale (24). Il arrive que desimples faits faussent les estimations de taux desuicides, comme le fait que le gouvernement imposedes dates limites pour <strong>la</strong> publication des statistiquesofficielles ou que les examens des médecins légistesentraînent des r<strong>et</strong>ards. Dans <strong>la</strong> RAS de Hong Kong, enChine, par exemple, on pense que les suicides sontsous-estimés de5%à18 % uniquement pour desraisons de ce genre (25).Dans un pays donné, les taux de suicides déc<strong>la</strong>réspeuvent également varier selon <strong>la</strong> source desdonnées. Ainsi, en Chine, les estimations varientde 18,3 pour 100 000 (données communiquées àl’Organisation <strong>mondial</strong>e de <strong>la</strong> Santé), à 22 pour100 000 (données du Ministère de <strong>la</strong> Santé), <strong>et</strong>jusqu’à 30 pour 100 000 (statistiques de l’Académiechinoise de médecine préventive) (26).Les données de mortalité re<strong>la</strong>tives au suicidesous-estiment généralement <strong>la</strong> véritable prévalencedu suicide dans une popu<strong>la</strong>tion. Ces données sont leproduit final d’une chaîne d’informateurs, quicomprend les personnes qui trouvent le corps(souvent des membres de <strong>la</strong> famille), les médecins,<strong>la</strong> police, les médecins légistes <strong>et</strong> les statisticiens. I<strong>la</strong>rrive, pour diverses raisons, qu’une de cespersonnes hésite à parler de suicide, notammentdans les endroits où <strong>la</strong> religion <strong>et</strong> <strong>la</strong> culturecondamnent ce geste. Cependant, Cooper & Milroy(27) constatent que, dans certaines régions ang<strong>la</strong>ises,les documents officiels sous-estiment de40 % le nombre des suicides. Parfois, un suicide estcaché pour éviter que l’on stigmatise <strong>la</strong> personne quis’est ôté <strong>la</strong> vie ou sa famille, pour des raisons deconvenances sociales, pour raison politique, pourtoucher des as<strong>sur</strong>ances, ou parce que <strong>la</strong> personne quis’est suicidée, a délibérément maquillé son geste enaccident – par exemple, en accident de <strong>la</strong> route. I<strong>la</strong>rrive également que le suicide soit c<strong>la</strong>ssé à tort sous« causes de décès indéterminées » ou « causes dedécès naturelles », par exemple, lorsqu’une personne,en particulier âgée, oublie de prendre desmédicaments essentiels au maintien de <strong>la</strong> vie.Parfois, le suicide passe inaperçu, si le toxicomanefait une <strong>sur</strong>dose, si une personne se <strong>la</strong>issedélibérément mourir de faim (ce que l’on appelle«érosion suicidaire » (28)), ou si elle meurtquelque temps après une tentative de suicide. Dansces cas, comme dans les cas d’euthanasie ou de

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