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Rapport mondial sur la violence et la santé

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180 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉTendances <strong>mondial</strong>es <strong>et</strong> facteurs économiquesBon nombre de facteurs qui interviennent àl’échelle nationale ont une dimension internationale.Les tendances <strong>mondial</strong>es, par exemple celleau libre-échange, s’accompagnent d’une augmentationde <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion dans le monde de femmes<strong>et</strong> de jeunes filles aux fins de travail, y comprisdans l’industrie du sexe (152). Les programmeséconomiques d’ajustement structurel, définis pardes organismes internationaux, accentuent <strong>la</strong>pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> le chômage dans plusieurs pays <strong>et</strong>,par là-même, le risque de traite des femmes à desfins sexuelles <strong>et</strong> de <strong>violence</strong> sexuelle (153), ce quel’on remarque en particulier en Amérique centrale,dans les Caraïbes (114) <strong>et</strong> dans certaines régionsd’Afrique (113).Les conséquences de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>sexuelleLa force physique n’est pas nécessairement employéedans les viols, raison pour <strong>la</strong>quelle il n’enrésulte pas toujours des traumatismes physiques. I<strong>la</strong>rrive que des viols entraînent <strong>la</strong> mort, encore que<strong>la</strong> prévalence de <strong>la</strong> mortalité varie considérablementd’un endroit à l’autre du monde. Les conséquencespour <strong>la</strong> santé génésique, <strong>la</strong> santé mentale <strong>et</strong> le bienêtresocial comptent parmi les conséquences lesplus courantes de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexuelle.Grossesse <strong>et</strong> complications gynécologiquesUn viol peut se solder par une grossesse, encoreque le taux varie d’un endroit à l’autre <strong>et</strong> dépendenotamment de l’emploi de contraceptifs nonobstructifs. Il ressort d’une étude éthiopiennerécente portant <strong>sur</strong> des adolescentes qui avaientdéc<strong>la</strong>ré avoir été violées que 17 % étaient enceintesaprès le viol (154), chiffre simi<strong>la</strong>ire aux 15 % à18 % signalés par les centres d’aide aux victimesd’agressions sexuelles au Mexique (155, 156).Une étude longitudinale américaine portant <strong>sur</strong>plus de 4 000 femmes suivies pendant trois ansconclut que le taux de grossesse national imputableà des viols est de 5,0 % par viol parmi les victimesâgées de 12 à 45 ans, ce qui donne plus de 32 000grossesses par an (7). Dans bien des pays, lesfemmes violées sont obligées de porter l’enfant,l’alternative étant de risquer leur vie dans unavortement c<strong>la</strong>ndestin.L’expérience de rapports sexuels imposés àunjeune âge réduit <strong>la</strong> possibilité pour une femme deconsidérer sa sexualité comme quelque chose qu’ellemaîtrise. En conséquence, il est moins probablequ’une adolescente qui est contrainte à avoir desrapports sexuels utilisera des préservatifs ou d’autresformes de contraception, d’où le risque accru degrossesses (4, 16, 157, 158). Il ressort d’une étudedes facteurs associés à<strong>la</strong> grossesse chez les adolescentesmenée au Cap, en Afrique du Sud, quel’initiation sexuelle imposée est le troisième facteurlié à ce phénomène, par ordre d’importance, après<strong>la</strong>fréquence des rapports <strong>et</strong> l’utilisation de moyens decontraception modernes (4). Il arrive aussi que lesre<strong>la</strong>tions sexuelles forcées se soldent par une grossessechez les femmes adultes. En Inde, une étude portant<strong>sur</strong> des femmes mariées révèle que les hommes quireconnaissent avoir obligé leur épouse à avoir desrapports sexuels risquent 2,6 fois plus de provoquerune grossesse non désirée que les autres (41).On a toujours constaté un lien entre lescomplications gynécologiques <strong>et</strong> les rapportssexuels forcés. Parmi ces complications, citons lessaignements <strong>et</strong> les infections vaginales, lesfibromes, <strong>la</strong> baisse de <strong>la</strong> libido, l’irritation génitale,des rapports sexuels douloureux, des douleurspelviennes chroniques <strong>et</strong> des infections urinaires(8–15). Les femmes qui sont victimes de <strong>violence</strong>physique <strong>et</strong> sexuelle de <strong>la</strong> part de partenairesintimes risquent davantage de connaître desproblèmes de santé de manière générale que cellesqui subissent uniquement des <strong>violence</strong>s physiques(8, 14).Ma<strong>la</strong>dies sexuellement transmissiblesL’infection à VIH <strong>et</strong> d’autres ma<strong>la</strong>dies sexuellementtransmissibles sont des conséquences reconnuesdes viols (159). La recherche portant <strong>sur</strong> desfemmes en foyer d’accueil montre que celles quisubissent des <strong>violence</strong>s physiques <strong>et</strong> sexuelles d’unpartenaire intime risquent beaucoup plus decontracter des ma<strong>la</strong>dies sexuellement transmissibles(160). Dans le cas des femmes qui se r<strong>et</strong>rouventdans l’industrie du sexe, les risques d’infection à

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