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Rapport mondial sur la violence et la santé

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146 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉâgé (36, 37). L’image popu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> maltraitancedépeint une victime dépendante <strong>et</strong> un soignant<strong>sur</strong>mené, mais les faits montrent de plus en plusqu’aucun de ces facteurs n’intervient en tant que teldans les cas de maltraitance. Bien que les chercheursne nient pas le rôle du stress, ils le considèrentgénéralement dans le contexte plus vaste danslequel <strong>la</strong> qualité de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion globale est un facteurdéterminant (30, 34, 38). Certaines études où il estquestion du stress des soignants, de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>died’Alzheimer <strong>et</strong> de <strong>la</strong> maltraitance des personnesâgées expliquent que <strong>la</strong> nature de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre lesoignant <strong>et</strong> le soigné avant que <strong>la</strong> maltraitancecommence peut être un prédicteur de maltraitanceimportant (34, 39, 40). Aujourd’hui, donc, onpense que le stress peut contribuer à des cas demaltraitance mais qu’il n’explique pas le phénomèneà lui seul.En revanche, des travaux <strong>sur</strong> des patients atteintsde démence montrent que les actes de <strong>violence</strong>perpétrés par un soigné peuvent « déclencher » chezle soignant une <strong>violence</strong> réciproque (41). Il se peutque <strong>la</strong> <strong>violence</strong> résulte de l’interaction de plusieursfacteurs, dont le stress, les re<strong>la</strong>tions entre soignant <strong>et</strong>soigné, le comportement perturbateur <strong>et</strong> agressif dusoigné,<strong>et</strong><strong>la</strong>dépression du soignant (42).On a établi un rapport entre les conditions delogement, notamment un logement <strong>sur</strong>peuplé <strong>et</strong>l’absence d’espace privé, <strong>et</strong> les conflits familiaux.Bien qu’il puisse y avoir maltraitance quandl’agresseur <strong>et</strong> <strong>la</strong> personne âgée maltraitée ne viventpas sous le même toit, <strong>la</strong> personne âgée court plusde risques lorsqu’elle vit avec le soignant.Les premières théories <strong>sur</strong> le suj<strong>et</strong> cherchaientégalement à établir un lien entre <strong>la</strong> dépendance <strong>et</strong>un risque accru de maltraitance. On a commencépar m<strong>et</strong>tre l’accent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> dépendance de <strong>la</strong> victimeenvers le soignant ou l’agresseur, mais on s’estaperçu par <strong>la</strong> suite, au vu d’interventions, qu’i<strong>la</strong>rrive que les agresseurs dépendent de <strong>la</strong> personneâgée. Il s’agit habituellement d’enfants adultes queleurs parents âgés logent <strong>et</strong> dont ils reçoivent uneaide financière (32). Dans certains de ces cas, le« tissu d’interdépendance » était évident. Ainsi, unvif attachement affectif entre <strong>la</strong> victime <strong>et</strong> l’agresseurgênait souvent les efforts d’intervention.Facteurs communautaires <strong>et</strong> sociétauxDans presque toutes les études des facteurs de risque,le facteur communautaire que constitue l’isolementsocial se révèle être important dans <strong>la</strong> maltraitancedes personnes âgées (17, 29, 43, 44). Comme dansle cas des femmes battues, l’isolement des personnesâgées peut être à <strong>la</strong> fois une cause <strong>et</strong> une conséquencede <strong>la</strong> maltraitance. Beaucoup de personnes âgéessont isolées à cause d’infirmités physiques oumentales. En outre, <strong>la</strong> perte d’amis <strong>et</strong> de parentsréduit les possibilités d’interaction sociale.Bien que l’on ne dispose guère, pour l’instant, depreuves empiriques, les facteurs sociétaux sontactuellement considérés comme des facteurs derisques importants en matière de maltraitance despersonnes âgées dans les pays en développementcomme dans les pays industrialisés. Par le passé,onagénéralement vu dans les caractéristiques individuellesou interpersonnelles des facteurs déterminantséventuels de ce type de <strong>violence</strong>. On reconnaîtmaintenant que les normes <strong>et</strong> les traditions culturelles– comme l’âgisme, le sexisme <strong>et</strong> une culture de<strong>la</strong> <strong>violence</strong> – jouent un rôle sous-jacent important.Les personnes âgées sont souvent dépeintes commedes êtres fragiles, faibles <strong>et</strong> dépendants, ce qui lesrend moins dignes apparemment d’investissementspublics voire de soins familiaux que d’autresgroupes, <strong>et</strong> en fait dans le même temps comme despersonnes faciles à exploiter.En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne enparticulier, les facteurs communautaires <strong>et</strong> sociétauxsont notamment les suivants (12):— les régimes de succession <strong>et</strong> les droitsfonciers patrilinéaires <strong>et</strong> matrilinéaires, quiinfluent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> répartition du pouvoir ;— le rôle que les sociétés accordent auxfemmes ;— <strong>la</strong> désagrégation des liens étroits entre lesgénérations d’une même famille, à cause desmigrations rurales-urbaines <strong>et</strong> de l’importanceprise par l’éducation institutionnelle ;— <strong>la</strong> perte, due à <strong>la</strong> modernisation, des rôlesrituels <strong>et</strong> d’arbitre familial joués par lespersonnes âgées.D’après l’étude sud-africaine susmentionnéeportant <strong>sur</strong> des groupes de discussion, <strong>la</strong> <strong>violence</strong>,

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