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Rapport mondial sur la violence et la santé

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216 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉvérifiait <strong>la</strong> présence de troubles liésàl’âge <strong>et</strong> au sexeainsi que de troubles mentaux, conclut que lesconflits interpersonnels défavorables sont associésindépendamment aux suicides (69). Dans unexamen de tous les suicides enregistrés <strong>sur</strong> unepériode de deux ans à Bal<strong>la</strong>rat, en Australie, leschercheurs ont constaté que des difficultés sociales <strong>et</strong>personnelles étaient associées au suicide dans plusd’un tiers des cas (70). La recherche fait égalementapparaître une plus grande possibilité de dépression<strong>et</strong> de tentative de suicide chez les victimes de<strong>violence</strong>s entre partenaires intimes (71–74).Le fait d’avoir été victime de <strong>violence</strong> physique ousexuelle dans l’enfance peut faire augmenter le risquede suicide à l’adolescence <strong>et</strong> à l’âge adulte (75–77).Les victimes de <strong>violence</strong> sexuelle se sentent souventhumiliées <strong>et</strong> honteuses (2). Les personnes maltraitéespendant l’enfance <strong>et</strong> à l’adolescence se méfientsouvent dans les re<strong>la</strong>tions interpersonnelles <strong>et</strong> ontdu mal à maintenir de telles re<strong>la</strong>tions. Ellesconnaissent des difficultés sexuelles persistantes <strong>et</strong>se sentent profondément inadaptées <strong>et</strong> inférieures.Aux Pays-Bas, des chercheurs se sont penchés <strong>sur</strong> <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexuelle <strong>et</strong> le comportementsuicidaire chez 1 490 adolescents sco<strong>la</strong>risés <strong>et</strong> ils ontconclu que ceux qui avaient été victimes de ce type de<strong>violence</strong> manifestaient un comportement n<strong>et</strong>tementplus suicidaire que les autres ainsi que d’autresproblèmes affectifs <strong>et</strong> comportementaux (78). Ilressort d’une étude longitudinale américaine continuemenée <strong>sur</strong> 17 ans auprès de 375 suj<strong>et</strong>s que 11 %d’entre eux avaient fait état de <strong>violence</strong> physique ousexuelle avant l’âge de 18 ans. Les suj<strong>et</strong>s âgésde15à21 ans qui avaient été victimes de <strong>violence</strong> déc<strong>la</strong>raientplus de comportements suicidaires, de dépressions,d’angoisses, de troubles psychiatriques <strong>et</strong>d’autres problèmes affectifs <strong>et</strong> comportementaux queles autres (79).L’orientation sexuelle peut également avoir unlien avec un risque accru de suicide chez lesadolescents <strong>et</strong> les jeunes adultes (80, 81). Lesestimations de <strong>la</strong> prévalence du suicide parmi lesjeunes homosexuels, garçons <strong>et</strong> filles, par exemple,vont de 2,5 % à 30 % (82, 83). La discrimination, lestress dans les re<strong>la</strong>tions interpersonnelles, lesstupéfiants <strong>et</strong> l’alcool, l’angoisse au suj<strong>et</strong> du VIH/SIDA <strong>et</strong> des sources de soutien limitées sont autantde facteurs qui peuvent contribuer aux suicides <strong>et</strong>aux tentatives de suicide (84, 85).En revanche, le fait d’être dans une re<strong>la</strong>tionmaritale stable semblerait généralement constituerun facteur de « protection » contre le suicide. Laresponsabilité d’élever des enfants confère un autreélément protecteur (86). Des études <strong>sur</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionentre <strong>la</strong> situation de famille <strong>et</strong> le suicide montrentdes taux de suicide élevés chez les personnescélibataires ou jamais mariées dans les culturesoccidentales, des taux encore plus élevés chez lesveufs, <strong>et</strong> certains des taux les plus élevés qui soientparmi les personnes séparées ou divorcées (87, 88).Ce dernier phénomène est particulièrement évidentchez les hommes, notamment dans les tout premiersmois après leur perte ou leur séparation (89).Exception à l’eff<strong>et</strong> généralement protecteur dumariage, les personnes qui se marient jeunes, c’est-àdireavant l’âge de 20 ans, présentent des taux plusélevés de comportement suicidaire que leurs pairscélibataires, d’après certaines études (90, 91). Enoutre, le mariage n’est pas protecteur dans toutes lescultures. Des taux plus élevés de comportementsuicidaire fatal <strong>et</strong> non fatal sont signalés chez lesfemmes mariées du Pakistan, par rapport auxhommes mariés <strong>et</strong> aux femmes célibataires (92,93). Ce<strong>la</strong> peut tenir à une discrimination sociale,économique <strong>et</strong> juridique qui crée un stress psychologiqueprédisposant ces femmes à avoir uncomportement suicidaire (92). Des taux de suicideplus élevés sont également signalés chez les femmesmariées âgées de plus de 60 ans de <strong>la</strong> RAS de HongKong, en Chine, comparés aux taux chez les veuves<strong>et</strong> les divorcées de ce même groupe d’âge (90).Il arrive que, chez certaines personnes, desproblèmes dans les re<strong>la</strong>tions interpersonnellesaccroissent le risque de comportement suicidaire,mais l’isolement social peut également être unfacteur précipitant en l’occurrence. C’est l’isolementsocial qui se cache derrière les concepts de suicide«égoïste » <strong>et</strong> « anomique » avancés par Durkheim(94) <strong>et</strong> qui sont tous deux liés àl’idée de re<strong>la</strong>tionssociales inadéquates. Beaucoup de publicationsdonnent à penser que les personnes qui se sententisolées sont plus fragiles face au suicide que celles

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