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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 2. LES JEUNES ET LA VIOLENCE . 27ContexteLa <strong>violence</strong> chez les jeunes est une des formes de<strong>violence</strong> les plus visibles dans <strong>la</strong> société. Dans lemonde entier, <strong>la</strong> presse écrite <strong>et</strong> parlée fait tous lesjours état des actes de <strong>violence</strong> des gangs, de <strong>la</strong><strong>violence</strong> dans les écoles ou de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> perpétréepar des jeunes dans les rues. Presque partout, lesprincipales victimes <strong>et</strong> les principaux auteurs de c<strong>et</strong>ype de <strong>violence</strong> sont eux-mêmes des adolescents <strong>et</strong>des jeunes adultes (1). Les homicides <strong>et</strong> les agressionsnon mortelles auxquels des jeunes sont partiescontribuent beaucoup au fardeau <strong>mondial</strong> des décèsprématurés, des traumatismes <strong>et</strong> de l’invalidité (1, 2).En plus de marquer psychologiquement sesauteurs, <strong>la</strong> <strong>violence</strong> des jeunes nuit considérablementnon seulement à ses victimes, mais aussi à leurfamille, à leurs amis <strong>et</strong> à leur communauté. Onenvoit les eff<strong>et</strong>s non seulement <strong>sur</strong> les décès, <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> l’invalidité,maiségalement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> qualitéde vie. La <strong>violence</strong> dans <strong>la</strong>quelle sont impliqués desjeunes fait n<strong>et</strong>tement augmenter les coûts desservices de santé <strong>et</strong> des services sociaux, réduit <strong>la</strong>productivité, entraîne une dépréciation des biens,perturbe divers services essentiels <strong>et</strong>, de manièregénérale, sape le tissu social.On ne peut considérer le problème de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>chez les jeunes séparément des autres problèmes decomportement. Les jeunes violents ont tendance àcomm<strong>et</strong>tre divers délits. Souvent, ils manifestentaussi d’autres problèmes, comme l’absentéisme,l’abandon sco<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> <strong>la</strong> toxicomanie, le fait dementir constamment, de conduire dangereusement<strong>et</strong> de présenter de forts pourcentages de ma<strong>la</strong>diessexuellement transmissibles. Cependant, tous lesjeunes violents n’ont pas de problèmes importantsen dehors de leur <strong>violence</strong> <strong>et</strong> tous les jeunes àproblèmes ne sont pas nécessairement violents (3).Il existe des liens étroits entre <strong>la</strong> <strong>violence</strong> chez lesjeunes <strong>et</strong> d’autres formes de <strong>violence</strong>. Des enfantsou des adolescents témoins de <strong>violence</strong> familiale ouvictimes de <strong>violence</strong> physique ou sexuelle, parexemple, risquent de considérer qu’il est acceptablede recourir à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> pour régler des problèmes(4, 5). Une exposition prolongée àdes conflitsarmés peut également contribuer à une culturegénérale de <strong>la</strong> terreur qui fait augmenter l’incidencede <strong>la</strong> <strong>violence</strong> chez les jeunes (6–8). Il est essentiel,pour é<strong>la</strong>borer des politiques <strong>et</strong> des programmes deprévention de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> efficaces, de comprendreles facteurs qui font que les jeunes risquent plusd’être les victimes ou les auteurs de <strong>violence</strong>.Aux fins du présent rapport, on entend parjeunes <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion des 10 à 29 ans. Cependant,on trouve souvent des taux élevés de victimes <strong>et</strong>d’auteurs de <strong>violence</strong> jusque dans <strong>la</strong> tranche des 30à 35 ans, <strong>et</strong> ce groupe de jeunes adultes plus âgésdevrait également être pris en considération, si l’onveut essayer de comprendre <strong>et</strong> de prévenir <strong>la</strong><strong>violence</strong> chez les jeunes.Ampleur du problèmeTaux d’homicides chez les jeunesOn estime qu’en l’an 2000, quelque 199 000 jeunesont été victimes d’homicides dans le monde (9,2pour 100 000 habitants). Autrement dit, <strong>la</strong> <strong>violence</strong>interpersonnelle tue en moyenne, par jour, 565 enfants,adolescents <strong>et</strong> jeunes adultes âgés de10à29 ans. Les taux d’homicides varient considérablementd’une région à l’autre, al<strong>la</strong>nt de 0,9 pour100 000 dans les pays à revenu élevé d’Europe <strong>et</strong>dans certaines régions d’Asie <strong>et</strong> du Pacifique, à 17,6pour 100 000 en Afrique <strong>et</strong> 36,4 pour 100 000 enAmérique <strong>la</strong>tine (voir figure 2.1).On note aussi des variations importantes entreles pays en ce qui concerne le taux d’homicides chezles jeunes (voir tableau 2.1). Parmi les pays pourlesquels l’OMS dispose de données, c’est enAmérique <strong>la</strong>tine que les taux sont les plus élevés(par exemple, 84,4 pour 100 000 en Colombie <strong>et</strong>50,2 pour 100 000 au Salvador), ainsi que dans lesCaraïbes (par exemple, 41,8 pour 100 000 à PortoRico), dans <strong>la</strong> Fédération de Russie (18,0 pour100 000) <strong>et</strong> dans quelques pays de l’Europe du Sud-Est (par exemple, 28,2 pour 100 000 en Albanie).En dehors des Etats-Unis d’Amérique, où le tauxs’élève à 11,0 pour 100 000, <strong>la</strong> plupart des pays oùle taux d’homicides chez les jeunes est supérieur à10,0 pour 100 000 sont, soit des pays endéveloppement, soit des pays qui connaissent deschangements socio-économiques rapides.Les pays où le taux d’homicides chez les jeunesest faible se trouvent principalement en Europe

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