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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 6. LA VIOLENCE SEXUELLE . 183ravant, pour <strong>la</strong>ver l’honneur, <strong>la</strong> femme doit êtrechassée ou, dans des cas extrêmes, tuée(26).Que peut-on faire pour prévenir <strong>la</strong><strong>violence</strong> sexuelle?Le nombre de me<strong>sur</strong>es prises pour prévenir <strong>la</strong><strong>violence</strong> sexuelle est limité <strong>et</strong> peu de ces me<strong>sur</strong>essont évaluées. La plupart des interventions sontdéfinies <strong>et</strong> mises en œuvre dans des pays industrialisés.On ne sait pas vraiment si elles conviendraientdans d’autres contextes. Les interventionsmises <strong>sur</strong> pied entrent dans les catégories suivantes.Approches individuellesSoins <strong>et</strong> soutien psychologiquesDes conseils, une thérapie <strong>et</strong> des groupes de soutiens’avèrent utiles après des agressions sexuelles,<strong>sur</strong>tout lorsque des facteurs liés à<strong>la</strong> <strong>violence</strong> ellemêmeou au processus de rétablissement compliquent<strong>la</strong> situation. Certains faits montrent qu’unprogramme de courte durée alliant thérapiecognitive <strong>et</strong> comportementale suivi peu aprèsl’agression peut contribuer à atténuer plus rapidementle traumatisme psychologique subi (177,178). Comme nous le mentionnions déjà, lesvictimes de <strong>violence</strong> sexuelle se sentent souventresponsables de ce qui leur arrive <strong>et</strong> il est démontréqu’il est important pour leur rétablissement d<strong>et</strong>raiter ce suj<strong>et</strong> en psychothérapie (179). Il estnécessaire, cependant, d’évaluer bien plus en détailles programmes de thérapie <strong>et</strong> de traitement decourte durée proposés après des actes de <strong>violence</strong>sexuelle.C’est dans une <strong>la</strong>rge me<strong>sur</strong>e le secteur nongouvernemental <strong>et</strong>, en particulier, les centres d’aideaux victimes d’agressions sexuelles <strong>et</strong> diversesorganisations féminines qui apportent un soutienpsychologique formel aux personnes victimes de<strong>violence</strong>s sexuelles. Inévitablement, peu de victimesde <strong>violence</strong>s sexuelles ont accèsàces services.Pour remédier à c<strong>et</strong>te situation, des servicesd’assistance téléphonique, gratuits si possible, sontmis en p<strong>la</strong>ce. Ainsi, en Afrique du Sud, un service dece type, baptisé « Stop Woman Abuse », a réponduà 150 000 appels au cours de ses cinq premiersmois d’existence (180).Programmes pour les agresseursLes quelques programmes existants qui sont ciblés<strong>sur</strong> les auteurs de <strong>violence</strong>s sexuelles sont généralementdestinés àdes hommes condamnés pouragression. On les trouve principalement dans despays industrialisés <strong>et</strong> on ne les évalue que depuispeu (voir chapitre 4 pour une analyse de cesprogrammes). Souvent, les hommes qui comm<strong>et</strong>tentdes <strong>violence</strong>s sexuelles nient leur responsabilité<strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> même des actes commis(146, 181). Pour être efficaces, les programmesqui travaillent avec les agresseurs doivent lesamener à reconnaître leur responsabilité <strong>et</strong> à êtreconsidérés publiquement comme responsables deleurs actes (182). Une des façons d’y parvenirconsiste à établir une col<strong>la</strong>boration entre les programmesciblés <strong>sur</strong> les hommes auteurs de <strong>violence</strong>ssexuelles <strong>et</strong> les services d’aide aux victimes ainsi queles campagnes menées contre ce type de <strong>violence</strong>.Programmes éducatifs <strong>et</strong> de préparationà <strong>la</strong> vie quotidienneDepuis quelques années, plusieurs programmes depromotion de <strong>la</strong> santé sexuelle <strong>et</strong> génésique <strong>et</strong>, enparticulier, ceux qui encouragent <strong>la</strong> prévention duVIH, abordent <strong>la</strong> problématique homme-femme <strong>et</strong>s’attaquent au problème de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> physique <strong>et</strong>sexuelle contre les femmes. « Stepping Stones » <strong>et</strong>« Men As Partners », mis <strong>sur</strong> pied pour l’Afriquemais utilisés dans de nombreuses régions endéveloppement, constituent deux exemples d’interventionsnotables (183, 184). Ces programmes,qui ont été conçus pour être utilisés dans desgroupes de pairs composés d’hommes <strong>et</strong> defemmes, sont exécutés <strong>sur</strong> plusieurs réunions enp<strong>et</strong>it groupe de travail s’appuyant <strong>sur</strong> des approchesd’apprentissage actif. Leur démarche globale aideles hommes, qui pourraient hésiter autrement àparticiper à des programmes ne portant que <strong>sur</strong> <strong>la</strong><strong>violence</strong> contre les femmes, à s’investir <strong>et</strong> à parler dediverses questions re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> <strong>violence</strong>. En outre,même si les hommes sont les auteurs de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>sexuelle, les programmes évitent soigneusement deles étiqu<strong>et</strong>er comme tels.Il ressort d’une étude de l’incidence du programmeStepping Stones en Afrique <strong>et</strong> en Asie que

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