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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 4. LA VIOLENCE EXERCÉE PAR DES PARTENAIRES INTIMES . 113d’être en mauvaise santé par <strong>la</strong> suite. Tout commeles conséquences du tabagisme <strong>et</strong> de l’alcoolisme,être victime de <strong>violence</strong> peut être considéré commeun facteur de risque pour divers maux <strong>et</strong> ma<strong>la</strong>dies.Les études montrent que des femmes qui ont étévictimes de <strong>violence</strong> physique ou sexuelle, pendantl’enfance ou à l’âge adulte, sont plus souvent ma<strong>la</strong>desque les autres, en ce qui concerne les fonctionsphysiques, le bien-être psychologique <strong>et</strong> l’adoptiond’autres comportements à risque, y compris fumer,ne pas faire d’exercice physique, boire de l’alcool <strong>et</strong>consommer des drogues (85, 97–103). Les femmesqui sont <strong>la</strong> cible de <strong>violence</strong>s risquent plus deprésenter les caractéristiques suivantes :— dépression ;— tentatives de suicide ;— syndrome de douleur chronique ;— troubles psychosomatiques ;— bles<strong>sur</strong>e corporelle ;— troubles gastro-intestinaux ;— syndrome du côlon irritable ;— diverses conséquences pour <strong>la</strong> santé génésique(voir ci-dessous).Voici les conclusions générales qui ressortent destravaux de recherche actuels <strong>sur</strong> les conséquencesde <strong>la</strong> <strong>violence</strong> pour <strong>la</strong> santé :. L’incidence de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> peut persisterlongtemps après que celle-ci s’est arrêtée(103, 104).. Plus <strong>la</strong> <strong>violence</strong> est grave, plus l’impact <strong>sur</strong> <strong>la</strong>santé physique <strong>et</strong> mentale de <strong>la</strong> femme estprofond (98).. Les répercussions dans le temps de différentstypes <strong>et</strong> de multiples épisodes de <strong>violence</strong>semblent être cumu<strong>la</strong>tives (85, 99, 100, 103,105).Santé génésiqueLes femmes qui vivent avec un partenaire violentont du mal à se protéger de grossesses non désiréesou de ma<strong>la</strong>dies. La <strong>violence</strong> peut conduire directementà une grossesse non désiréeouàdes infectionssexuellement transmissibles, y compris l’infectionpar VIH, par le biais de re<strong>la</strong>tions sexuelles forcées,ou indirectement, en empêchant <strong>la</strong> femme d’utiliserdes contraceptifs, y compris des préservatifs (6,106). Les études montrent de façon constante que <strong>la</strong><strong>violence</strong> familiale est plus courante dans les famillesnombreuses (5, 47, 49, 50, 78, 93, 107). Leschercheurs partent donc depuis longtemps duprincipe que le stress provoqué par <strong>la</strong> présence denombreux enfants accroît le risque de <strong>violence</strong>.Cependant, d’après les données récentes provenantdu Nicaragua, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion serait, en fait, inverse. AuNicaragua, <strong>la</strong> <strong>violence</strong> commence <strong>la</strong>rgement avantl’arrivée de nombreux enfants (dans 80 % des cas, <strong>la</strong><strong>violence</strong> commence dans les quatre premièresannées de mariage), ce qui donne à penser qu’elleserait un facteur de risque pour ce qui est d’avoirune famille nombreuse (9).La <strong>violence</strong> <strong>sur</strong>vient aussi pendant <strong>la</strong> grossesse,avec des conséquences non seulement pour <strong>la</strong>femme mais aussi pour le fœtus qui grandit. Ilressort d’études démographiques réalisées auCanada, au Chili, en Egypte <strong>et</strong> au Nicaragua que6%à15 % des femmes qui ont déjà des partenairesont été victimes de <strong>violence</strong> physique ou sexuellealors qu’elles étaient enceintes, l’agresseur étantgénéralement leur partenaire (9, 48, 49, 57, 78).Aux Etats-Unis, on estime le taux de <strong>violence</strong>pendant <strong>la</strong> grossesse de 3 % à 11 % chez les femmesadultes, <strong>et</strong> ce taux atteindrait 38 % chez les mèresadolescentes à faible revenu (108–112).Les études associent <strong>la</strong> <strong>violence</strong> pendant <strong>la</strong>grossesse (6, 110, 113–117):— aux fausses couches ;— au recours tardif aux soins prénatals ;— aux mortinaissances ;— aux accouchements <strong>et</strong> aux naissances prématurés;— aux traumatismes du fœtus ;— à l’insuffisance pondérale à <strong>la</strong> naissance,cause majeure de décès des nourrissons dansles pays en développement.La <strong>violence</strong> familiale est responsable d’une partimportante mais <strong>la</strong>rgement ignorée de <strong>la</strong> mortalitématernelle. Il ressort d’une étude récente réaliséedans 400 vil<strong>la</strong>ges <strong>et</strong> sept hôpitaux du Pune, en Inde,que 16 % des décès <strong>sur</strong>venant pendant <strong>la</strong> grossesseétaient imputables à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> familiale (118).L’étude montre également que, dans c<strong>et</strong>te région,70 % environ des décès maternels ne sont pas

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