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Rapport mondial sur la violence et la santé

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258 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉdes épidémies de rougeole. De plus, les accords decessez-le-feu, même précaires, doivent prévoir uneaide sanitaire spéciale pour les soldats démobilisés,des p<strong>la</strong>ns de déminage <strong>et</strong> des dispositions pour ler<strong>et</strong>our des réfugiés <strong>et</strong> des personnes dép<strong>la</strong>cées àl’intérieur de leur pays. Il est probable que toutesces exigences interviennent à un moment oùl’infrastructure du système de santé local estsérieusement affaiblie <strong>et</strong> où d’autres ressourceséconomiques sont épuisées.Des renseignements plus précis <strong>sur</strong> les interventionsmenées dans différents endroits sontnécessaires, ainsi que <strong>sur</strong> les conditions danslesquelles elles se sont déroulées <strong>et</strong> <strong>sur</strong> leurs eff<strong>et</strong>s<strong>et</strong> leurs limites. Définir théoriquement le momentoù se termine un conflit est un des problèmes quepose <strong>la</strong> collecte de données <strong>sur</strong> les conflits.Normalement, <strong>la</strong> limite entre <strong>la</strong> fin d’un conflit <strong>et</strong>le début de <strong>la</strong> période postérieure au conflit est loind’être c<strong>la</strong>ire, car une insécurité <strong>et</strong> une instabilitéimportantes persistent souvent pendant longtemps.Le tableau 8.5 présente quelques-unes desapproches typiques de <strong>la</strong> reconstruction dessystèmes de santé au lendemain de conflits. Dansle passé, on a beaucoup insisté <strong>sur</strong> <strong>la</strong> reconstructionmatérielle <strong>et</strong> <strong>sur</strong> les programmes de lutte contre lesma<strong>la</strong>dies, mais assez peu <strong>sur</strong> <strong>la</strong> coordination desme<strong>sur</strong>es prises par les donateurs ou <strong>sur</strong> <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce de cadres stratégiques efficaces.Documentation, recherche<strong>et</strong> diffusion de l’informationLa <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce <strong>et</strong> <strong>la</strong> documentation sont desdomaines centraux de l’action de santé publiquere<strong>la</strong>tive aux conflits. Comme nous le mentionnonsplus haut, les données <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> collective sontsouvent insatisfaisantes <strong>et</strong> imprécises, mais il n’estpas bon de se montrer trop rigide quant à <strong>la</strong> précisiondes données dans ce domaine. Il est essentiel,cependant, que les données soient valides.Il est tout aussi important, en matière de santépublique, de fournir des données valides auxdécideurs. Les Nations Unies, les organismesinternationaux, les organisations non gouvernementales<strong>et</strong> les professionnels de <strong>la</strong> santé ont desrôles clés àjouer à c<strong>et</strong> égard. Ainsi, grâce à cesrecherches approfondies <strong>et</strong> à ses campagnes, leComité international de <strong>la</strong> Croix-Rouge (CICR) ajoué un rôle important dans <strong>la</strong> promotion duprocessus d’Ottawa qui a conduit à l’adoption duTraité d’interdiction des mines antipersonnel, entréen vigueur le 1er mars 1999. Comme l’a faitremarquer un membre du personnel du CICR qui aparticipé à ce processus : « L’observation <strong>et</strong> <strong>la</strong>documentation des eff<strong>et</strong>s des armes ne font paschanger les mentalités, les comportements ou <strong>la</strong> loi,si l’on n’en fait pas part de manière convaincanteaux décideurs <strong>et</strong> au public. » (77)Certaines organisations non gouvernementales,comme Amnistie Internationale, ont pour mandatexplicite de parler des vio<strong>la</strong>tions des droits del’homme. C’est aussi le cas de certains organes del’ONU, comme le Haut Commissariat des NationsUnies aux droits de l’homme. Cependant, certainsorganismes hésitent à prendre <strong>la</strong> parole contre lesparties aux conflits, de peur de ne pouvoir ensuiteas<strong>sur</strong>er des services essentiels dans le pays concerné.Dans ces cas, il arrive qu’ils choisissent de diffuserl’information indirectement, par l’intermédiaire d<strong>et</strong>iers ou des médias.Pour que <strong>la</strong> diffusion soit efficace, il estnécessaire d’avoir de bonnes données <strong>et</strong> l’expérienceacquise pendant les interventions doit êtreconvenablement analysée. La recherche est essentiellepour évaluer l’impact des conflits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé<strong>et</strong> <strong>sur</strong> les systèmes de santé. Elle l’est aussi pourdéterminer quelles sont les interventions efficaces.RecommandationsIl faut prendre diverses me<strong>sur</strong>es pour prévenirl’apparition des conflits <strong>et</strong>, s’ils se produisent, pouren atténuer les eff<strong>et</strong>s. Ces me<strong>sur</strong>es relèvent descatégories générales suivantes :— obtenir plus d’informations <strong>et</strong> mieuxcomprendre ce que sont les conflits ;— agir <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n politique pour prévoir <strong>et</strong>prévenir les conflits <strong>et</strong> y réagir ;— mener des activités de maintien de <strong>la</strong> paix ;— faire intervenir le secteur de <strong>la</strong> santé parrapport aux conflits ;— intervenir <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n humanitaire.

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