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Rapport mondial sur la violence et la santé

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184 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉles ateliers ont aidé les hommes qui y participaient àassumer davantage <strong>la</strong> responsabilité de leurs actes, àentr<strong>et</strong>enir de meilleures re<strong>la</strong>tions avec autrui, àrespecter davantage les femmes <strong>et</strong> à mieux communiquer.Grâce au programme, des communautésdu Cambodge, de Gambie, d’Afrique du Sud,d’Ouganda <strong>et</strong> de République-Unie de Tanzaniefont état d’une diminution de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> contre lesfemmes. Cependant, les évaluations faites à ce jourutilisent généralement des méthodes qualitatives, <strong>et</strong>des recherches plus approfondies sont nécessairespour éprouver réellement l’efficacité de ce programme(185).Approches axées <strong>sur</strong> le développementLa recherche montre combien il est important, sil’on veut prévenir <strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexuelle, d’encouragerdes rapports parents-enfants stimu<strong>la</strong>nts où lerôledupère <strong>et</strong> de <strong>la</strong> mère sont plus équilibrés (124, 125).Parallèlement, Schwartz (186) a mis au point unmodèle de prévention qui adopte une approchedéveloppementale, avec des interventions avant <strong>la</strong>naissance, pendant l’enfance, à l’adolescence <strong>et</strong> dansles premières années de l’âge adulte. Dans cemodèle, l’élément prénatal comprend des entr<strong>et</strong>iens<strong>sur</strong> le rôle parental, <strong>sur</strong> les stéréotypes concernant lerôle des hommes <strong>et</strong> des femmes, <strong>sur</strong> le stress, <strong>sur</strong> lesconflits <strong>et</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong>. Pendant l’enfance, lesintervenants en matière de santé poursuivent cessuj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> ajoutent <strong>la</strong> <strong>violence</strong> sexuelle contre lesenfants <strong>et</strong> l’exposition à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> dans les médias à<strong>la</strong> liste des suj<strong>et</strong>s de discussion, tout en encourageantl’utilisation de matériel pédagogique non sexiste.Plus tard dans l’enfance, <strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> santécomprend les éléments suivants : modeler descomportements <strong>et</strong> des attitudes qui évitent desstéréotypes, encourager les enfants à faire <strong>la</strong>distinction entre des « bons » <strong>et</strong> des « mauvais »attouchements, <strong>et</strong> renforcer leur confiance <strong>et</strong> leurcapacité de prendre le contrôle de leur propre corps.C<strong>et</strong>te intervention perm<strong>et</strong> aussi de parler desagressions sexuelles. A l’adolescence <strong>et</strong> pendant lespremières années de l’âge adulte, les discussionscouvrent les mythes qui entourent le viol, les limitesde l’activité sexuelle, <strong>et</strong> <strong>la</strong> distinction entre rapportssexuels, <strong>violence</strong> <strong>et</strong> coercition. Le modèle deSchwartz a été conçu pour les pays industrialiés,mais certains de ses principes pourraient êtreappliqués dans les pays en développement.Interventions des services de santéServices médico-légauxDans bien des pays où les actes de <strong>violence</strong> sexuellesont signalés, le secteur de <strong>la</strong> santé a le devoir derecueillir des preuves médicales <strong>et</strong> juridiques afinde corroborer le récit des victimes ou d’aider àidentifier l’agresseur. La recherche effectuée auCanada donne à penser que <strong>la</strong> documentationmédico-légale peut augmenter les chances d’arrestation,d’inculpation ou de condamnation del’agresseur (187, 188). Ainsi, une étude constateque les lésions corporelles documentées, notammentdu type modéré à grave, sont associées auxchefs d’inculpation, indépendamment du niveau derevenu de <strong>la</strong> patiente ou du fait qu’elle connaîtl’agresseur, qui est une connaissance ou unpartenaire intime (188). Cependant, une étudeportant <strong>sur</strong> des femmes patientes d’un hôpital deNairobi, au Kenya, à <strong>la</strong> suite d’un viol, m<strong>et</strong> enlumière le fait que, dans de nombreux pays, lesvictimes de viol ne sont pas examinées par ungynécologue ou un examinateur expérimenté de <strong>la</strong>police <strong>et</strong> qu’il n’existe pas de protocoles ou delignes directrices normalisés en <strong>la</strong> matière (189).L’utilisation de protocoles <strong>et</strong> de lignes directricesnormalisés peut n<strong>et</strong>tement améliorer le traitement<strong>et</strong> le soutien psychologique aux victimes, de mêmeque <strong>la</strong> qualité des preuves recueillies (190). Desprotocoles <strong>et</strong> des lignes directrices détaillés encequi concerne les femmes victimes d’agressionsdevraient comprendre :— l’enregistrement d’une description complètede l’incident, avec une énumération d<strong>et</strong>outes les preuves réunies ;— un rapport <strong>sur</strong> le dossier gynécologique <strong>et</strong>contraceptif de <strong>la</strong> victime ;— <strong>la</strong> documentation normale des résultats d’unexamen physique compl<strong>et</strong> ;— une évaluation du risque de grossesse ;— le dépistage de ma<strong>la</strong>dies sexuellement transmissibles,y compris, si nécessaire le test duVIH, <strong>et</strong> le traitement de ces ma<strong>la</strong>dies ;

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