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Rapport mondial sur la violence et la santé

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116 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉ<strong>la</strong> forte tendance dans ce pays à recourir à <strong>la</strong> justicecriminelle pour lutter contre <strong>la</strong> <strong>violence</strong> (150). Larecherche re<strong>la</strong>tive aux interventions menées dansles pays en développement est encore plus limitée.Seule une poignée d’études visaient à un examencritique des interventions actuelles, dont unexamen de programmes de prévention de <strong>la</strong><strong>violence</strong> contre les femmes mis en p<strong>la</strong>ce dansquatre Etats de l’Inde. De plus, le Fonds dedéveloppement des Nations Unies pour <strong>la</strong> femmea examiné sept proj<strong>et</strong>s réalisés dans cinq régions <strong>et</strong>financés par le Fonds d’affectation spéciale desNations Unies pour soutenir les actions qui visent àfaire disparaître <strong>la</strong> <strong>violence</strong> à l’égard des femmes,afin de diffuser les enseignements tirés de cesproj<strong>et</strong>s (151).Aide aux victimesDans les pays développés, les centres pour femmes endétresse <strong>et</strong> les refuges pour femmes battues sont <strong>la</strong>pierre angu<strong>la</strong>ire des programmes proposés auxvictimes de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> familiale. En 1995, ondénombrait environ 1 800 de ces programmes auxEtats-Unis, dont 1 200 offraient aux femmes <strong>et</strong> auxenfants des foyers d’accueil d’urgence, en plus d’unsoutien affectif, juridique <strong>et</strong> matériel (152). Cescentres proposent généralement des groupes desoutien <strong>et</strong> des thérapies individuelles, une formationprofessionnelle, des programmes pour les enfants,une aide dans les démarches auprès des servicessociaux <strong>et</strong> les démarches juridiques, <strong>et</strong> des orientationsvers des programmes de désintoxication. EnEurope comme aux Etats-Unis, <strong>la</strong> plupart des refuges<strong>et</strong> des centres de détresse ont été créés par desmilitantes, mais beaucoup sont aujourd’hui gérés pardes professionnels <strong>et</strong> bénéficient de fonds publics.Depuis le début des années 1980, les refuges <strong>et</strong> lescentres d’aide <strong>et</strong> d’écoute pour femmes font leurapparition dans de nombreux pays en développement.Dans <strong>la</strong> plupart des pays, au moins quelquesorganisations non gouvernementales offrent desservices spécialisés aux victimes de <strong>violence</strong> <strong>et</strong> ellesfont campagne en leur nom. Dans certains pays, ilexiste même des centaines d’organisations de c<strong>et</strong>ype. Cependant, il faut beaucoup d’argent pourentr<strong>et</strong>enir des refuges. Donc, beaucoup de pays endéveloppement évitent ce modèle <strong>et</strong> préfèrent m<strong>et</strong>treen p<strong>la</strong>ce des lignes d’appel d’urgence ou des centresd’aide <strong>et</strong> d’écoute sans hébergement qui fournissentune partie des services des foyers d’accueil.Lorsqu’il n’est pas possible d’avoir un refuge entant que tel, les femmes trouvent souvent d’autresmoyens de faire face aux urgences liées à <strong>la</strong> <strong>violence</strong>familiale. Certaines m<strong>et</strong>tent <strong>sur</strong> pied dans levoisinage un réseau informel de « foyers d’hébergement» où les femmes en détresse peuvent trouvertemporairement refuge. Certaines communautésont désigné leur lieu de culte local – un temple ouune église, par exemple – comme refuge où lesfemmes peuvent rester avec leurs enfants pendant <strong>la</strong>nuit pour échapper à un partenaire ivre ou violent.Recours <strong>et</strong> réformes judiciairesCriminaliser <strong>la</strong> <strong>violence</strong>Les années 1980 <strong>et</strong> 1990 ont vu une vague deréformes judiciaires re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> <strong>violence</strong> physique<strong>et</strong> sexuelle commise par un partenaire intime (153,154). Ces dix dernières années, par exemple,24 pays des Caraïbes <strong>et</strong> d’Amérique <strong>la</strong>tine ontadopté des lois précises <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> familiale(154). Les réformes les plus courantes visent àcriminaliser <strong>la</strong> <strong>violence</strong> physique, sexuelle <strong>et</strong>psychologique exercée par des partenaires intimes,soit par de nouvelles lois <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong> familiale,soit en modifiant le code pénal existant.Le message que délivrent de telles lois est lesuivant : <strong>la</strong> <strong>violence</strong> familiale est criminelle <strong>et</strong> nesaurait être tolérée dans <strong>la</strong> société. En parlerouvertement est aussi une façon de dissiper l’idéeque <strong>la</strong> <strong>violence</strong> est une affaire privée <strong>et</strong> familiale.Hormis le fait d’adopter de nouvelles lois ou d’ené<strong>la</strong>rgir d’anciennes, certains pays développés onttenté des expériences, comme de créer destribunaux spéciaux chargés des affaires de <strong>violence</strong>familiale, de former <strong>la</strong> police <strong>et</strong> les fonctionnairesde justice <strong>et</strong> le ministère public, <strong>et</strong> de fournir desconseillers spéciaux pour aider les femmes dansleurs rapports avec <strong>la</strong> justice pénale. Il n’y a guère eud’évaluation rigoureuse de ces me<strong>sur</strong>es jusqu’àprésent, mais <strong>la</strong> United States National Academy ofSciences conclut ceci dans son récent examen desinterventions visant <strong>la</strong> <strong>violence</strong> familiale : « Il

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