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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 4. LA VIOLENCE EXERCÉE PAR DES PARTENAIRES INTIMES . 99ContexteLa <strong>violence</strong> exercée contre les femmes par un épouxou un partenaire intime de sexe masculin est unedes formes les plus courantes de <strong>violence</strong>. Lecontraste est frappant avec les hommes qui, engénéral, risquent beaucoup plus d’être attaqués parun étranger ou une connaissance que par quelqu’unqui appartient au cercle de leurs proches re<strong>la</strong>tions(1–5). Le fait que les femmes aient souvent des liensaffectifs avec leurs agresseurs, dont elles dépendentaussi économiquement, a des répercussions importantes<strong>sur</strong> <strong>la</strong> dynamique de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> <strong>et</strong> <strong>sur</strong> lesapproches choisies face à elle.La <strong>violence</strong> exercée par le partenaire intimeexiste dans tous les pays <strong>et</strong> dans tous les groupessociaux, économiques, religieux <strong>et</strong> culturels. I<strong>la</strong>rrive que les femmes soient violentes dans leursre<strong>la</strong>tions avec les hommes, <strong>et</strong> les re<strong>la</strong>tions homosexuellesne sont pas exemptes de <strong>violence</strong>, maisdans l’immense majorité des cas, ce sont desfemmes qui sont victimes de <strong>violence</strong> de <strong>la</strong> partde leur partenaire masculin (6, 7). C’est pourquoice chapitre sera consacré à <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>exercée par les hommes contre leurs partenairesféminines.Dans le monde entier, les organisations fémininesattirent depuis longtemps l’attention <strong>sur</strong> <strong>la</strong><strong>violence</strong> contre les femmes <strong>et</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>violence</strong>familiale en particulier. Grâce à leurs efforts, <strong>la</strong><strong>violence</strong> contre les femmes est maintenant unproblème dont on se préoccupe à l’échelle internationale.La <strong>violence</strong> entre partenaires, que l’on ad’abord traitée <strong>la</strong>rgement comme un problème dedroits de l’homme, est de plus en plus considéréecomme un problème de santé publique important.Ampleur du problèmeOn entend par <strong>violence</strong> entre partenaires intimestout comportement au sein d’une re<strong>la</strong>tion intimequi cause un préjudice ou des souffrances physiques,psychologiques ou sexuelles aux personnesqui sont parties à c<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tion. Il s’agit, entreautres, des comportements suivants :. Actes d’agression physique, comme des gifles,des coups de poing, des coups de pied <strong>et</strong> desvolées de coups.. Violence psychologique, comme le recours àl’intimidation, à l’humiliation <strong>et</strong> au rabaissementconstant.. <strong>Rapport</strong>s sexuels forcés <strong>et</strong> autres formes decoercition sexuelle.. Divers comportements autoritaires ou tyranniques,comme d’isoler une personne de safamille <strong>et</strong> de ses amis, de <strong>sur</strong>veiller ses faits <strong>et</strong>gestes, <strong>et</strong> de limiter son accès àtoute aide ouinformation.Lorsque <strong>la</strong> <strong>violence</strong> se répète dans <strong>la</strong> mêmere<strong>la</strong>tion, on parle souvent de « <strong>violence</strong> grave ».Il ressort de 48 enquêtes de popu<strong>la</strong>tion réaliséesdans le monde que de 10 % à 69 % des femmesdéc<strong>la</strong>rent avoir été agressées physiquement par unpartenaire intime de sexe masculin à un moment deleur vie (voir tableau 4.1). Le pourcentage de femmesagressées par un partenaire dans les douze moisprécédant l’enquête varie de 3 % ou moins enAustralie, au Canada <strong>et</strong> aux Etats-Unis à 27 % desfemmes ayant déjà eu des partenaires, autrement dit,qui ont déjà vécu en couple, à León, au Nicaragua, à38 % des femmes actuellement mariées en Républiquede Corée; <strong>et</strong> à 52 % des Palestiniennesactuellement mariées en Cisjordanie <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> bandede Gaza. Pour beaucoup de ces femmes, l’agressionphysique n’était pas un événement isolé maiss’inscrivait dans un schéma de comportement violent.La recherche donne à penser que <strong>la</strong> <strong>violence</strong>physique dans les re<strong>la</strong>tions intimes s’accompagnesouvent de <strong>violence</strong> psychologique <strong>et</strong>, dans un tiersà plus de <strong>la</strong> moitié des cas, de <strong>violence</strong> sexuelle (3,8–10). Ainsi, <strong>sur</strong> les 613 Japonaises qui avaient étévictimes de <strong>violence</strong> une fois, 57 % avaient subi lestrois types de <strong>violence</strong>, à savoir physique, psychologique<strong>et</strong> sexuelle. Moins de 10 % de cesfemmes n’avaient subi que des <strong>violence</strong>s physiques(8). De même, à Monterrey, au Mexique, 52 % desfemmes victimes d’agression physique avaientégalement été agressées sexuellement par leurpartenaire (11). La figure 4.1 illustre par ungraphique le chevauchement entre les types de<strong>violence</strong> subis par les femmes qui ont déjà eu despartenaires à León, au Nicaragua (9).La plupart des femmes qui sont <strong>la</strong> cibled’agressions physiques vivent de multiples actes

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