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Rapport mondial sur la violence et la santé

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CHAPITRE 3. LA MALTRAITANCE DES ENFANTS ET LE MANQUE DE SOINS DE LA PART DES PARENTS OU DES TUTEURS . 71ENCADRE 3.2Châtiments corporelsLes châtiments corporels infligés aux enfants, sous forme de coups de trique ou de fou<strong>et</strong>, sontacceptés dans <strong>la</strong> plupart des pays, que ce soit légalement ou socialement. Dans beaucoup, il s’agitd’un phénomène important dans les écoles, dans d’autres institutions <strong>et</strong> dans le système pénalpour jeunes délinquants.La Convention des Nations Unies re<strong>la</strong>tive aux droits de l’enfant stipule que les Etats doiventprotéger l’enfant contre « toute forme de <strong>violence</strong> physique ou mentale » pendant qu’il est sous <strong>la</strong>garde de ses parents ou d’autres personnes, <strong>et</strong> le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies asouligné que les châtiments corporels sont incompatibles avec <strong>la</strong> Convention.En 1979, <strong>la</strong> Suède a été le premier pays à interdire d’infliger des châtiments corporels auxenfants, sous quelque forme que ce soit. Depuis lors, dix autres Etats au moins les ont égalementinterdits. Des cours constitutionnelles <strong>et</strong> des cours suprêmes ont rendu des décisions condamnantle recours aux châtiments corporels dans les écoles <strong>et</strong> dans le systèmepénal, y compris en Namibie,en Afrique du Sud, en Zambie <strong>et</strong> au Zimbabwe, <strong>et</strong> en l’an 2000, <strong>la</strong> Cour suprême israélienne adéc<strong>la</strong>ré illégaux tous les châtiments corporels. La constitution éthiopienne de 1994 affirme le droitde l’enfant à ne pas subir de châtiments corporels à l’école <strong>et</strong> dans les établissements de soins. Enoutre, <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde, <strong>la</strong> République de Corée, <strong>la</strong> Thaï<strong>la</strong>nde <strong>et</strong> l’Ouganda ont interditd’infliger des corrections à l’école.Cependant, il ressort d’enquêtes que les châtiments corporels restent légaux dans au moinssoixante pays pour les délinquants juvéniles <strong>et</strong> dans au moins soixante-cinq pays dans les écoles <strong>et</strong>autres établissements. Les châtiments corporels infligésàdes enfants à <strong>la</strong> maison sont acceptablesjuridiquement dans tous les pays sauf onze. Les quelques études de prévalence existantes donnentà penser que ces châtiments restent très courants dans les pays où l’on ne s’est pas attaqué auproblème de façon persistante par des réformes juridiques <strong>et</strong> par l’éducation du public.Les châtiments corporels sont dangereux pour les enfants. A court terme, ils tuent des milliersd’enfants par an. Beaucoup d’enfants encore sont blessés <strong>et</strong> nombreux sont ceux qui en gardentdes handicaps. A plus long terme, un grand nombre d’études montrent que c<strong>et</strong>te pratique est unfacteur important dans le développement de comportements violents <strong>et</strong> qu’elle est associée àd’autres problèmes pendant l’enfance <strong>et</strong> plus tard dans <strong>la</strong> vie.comme préjudiciables <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n psychologique. Ilest donc très difficile de définir <strong>la</strong> <strong>violence</strong>psychologique. En outre, ses conséquences, quellequ’en soit <strong>la</strong> définition, varient considérablementselon le contexte <strong>et</strong> l’âge de l’enfant.Il semble courant dans de nombreux pays queles parents crient <strong>sur</strong> les enfants. Le recours auxinsultes <strong>et</strong> aux injures semble varier davantage.Dans les cinq pays de l’étude WorldSAFE, le tauxd’incidence le plus faible pour ce qui est d’avoirinjurié des enfants dans les six mois précédentsétait de 15 % (voir tableau 3.2). Cependant, <strong>la</strong>pratique consistant à menacer les enfants de lesabandonner ou de les enfermer dehors variaitconsidérablement d’un pays à l’autre. Aux Philippines,par exemple, 48 % des mères déc<strong>la</strong>raientmenacer leurs enfants de les abandonner pour lespunir. Au Chili, seules 8 % des mères environdéc<strong>la</strong>raient recourir à des menaces.Les données <strong>sur</strong> l’ampleur du recours à desméthodes disciplinaires non violentes <strong>et</strong> nonabusives par les tuteurs de différentes cultures <strong>et</strong>régions du monde sont très rares. Les donnéeslimitées tirées du proj<strong>et</strong> WorldSAFE <strong>la</strong>issent penserque <strong>la</strong> majorité des parents utilisent des méthodesdisciplinaires non violentes. Ce<strong>la</strong> comprend expliqueraux enfants pourquoi leur comportementétait mauvais <strong>et</strong> leur dire d’arrêter, leur r<strong>et</strong>irer desprivilèges <strong>et</strong> utiliser d’autres méthodes non violentespour remédier au problème de comporte-

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