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Rapport mondial sur la violence et la santé

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114 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉenregistrés <strong>et</strong> que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification de 41 % des décèsenregistrés est erronée. Le meurtre commis par unpartenaire est également cité comme cause importantede décès maternels au Bang<strong>la</strong>desh (119) <strong>et</strong> auxEtats-Unis (120, 121).La <strong>violence</strong> à l’encontre des partenaires aégalement de nombreux liens avec l’épidémiecroissante de SIDA. Dans six pays d’Afrique, parexemple, les femmes enceintes refusent de sesoum<strong>et</strong>tre au test VIH ou ne reviennent pasdemander leurs résultats notamment par peur del’exclusion <strong>et</strong> de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> auxquelles des résultatspositifs les exposeraient à <strong>la</strong> maison (122). Demême, dans une étude récente <strong>sur</strong> <strong>la</strong> transmissiondu VIH entre hétérosexuels dans l’Ouganda rural,les femmes qui déc<strong>la</strong>raient avoir été forcées d’avoirdes re<strong>la</strong>tions sexuelles contre leur volonté au coursde l’année précédente risquaient huit fois plus queles autres d’être infectées par le VIH (123).Santé physiqueDe toute évidence, <strong>la</strong> <strong>violence</strong> peut causer destraumatismes qui vont de coupures <strong>et</strong> d’ecchymosesà <strong>la</strong> mort en passant par une invalidité permanente.D’après les études démographiques, de 40 % à 72 %des femmes victimes de <strong>violence</strong>s physiques infligéespar un partenaire sont blessées à un moment de leurvie (5, 9, 19, 62, 79, 124). Au Canada, 43 % desfemmes ainsi blessées reçoivent des soins médicaux <strong>et</strong>50 % ont besoin d’un arrêt de travail (19).Cependant, les bles<strong>sur</strong>es ne constituent pas lerésultat le plus courant <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n physique de <strong>la</strong><strong>violence</strong> exercée par le partenaire. Le plus souvent,les femmes maltraitées présentent des « troublesfonctionnels », c’est-à-dire quantité de mauxauxquels on ne trouve fréquemment pas de causemédicale identifiable, comme le syndrome ducôlon irritable, <strong>la</strong> fibromyalgie, les troubles gastro-intestinaux<strong>et</strong> divers syndromes de douleurchronique. Les études relient constamment cestroubles à des antécédents de <strong>violence</strong> physique ousexuelle (98, 125–127). Les femmes maltraitéesont également des fonctions physiques amoindries,plus de symptômes physiques <strong>et</strong> plus de joursd’alitement que les femmes qui ne sont pasmaltraitées (97, 98, 101, 124, 125, 128).Santé mentaleD’après des études réalisées en Australie, auNicaragua, au Pakistan <strong>et</strong> aux Etats-Unis, lesfemmes maltraitées par leur partenaire souffrentplus de dépression, d’angoisse <strong>et</strong> de phobies que lesautres (129–132). La recherche donne également àpenser que les femmes maltraitées par leurpartenaire risquent plus de se suicider ou de tenterde se suicider que les autres (25, 49, 133–136).Recours aux services de santéÉtant donné l’impact à long terme de <strong>la</strong> <strong>violence</strong> <strong>sur</strong><strong>la</strong> santé des femmes, celles qui ont été ou sontvictimes de <strong>violence</strong> utiliseront probablement plusdes services de santé à long terme, ce qui feraaugmenter les coûts liés aux soins de santé. Il ressortd’études réalisées au Nicaragua, aux Etats-Unis <strong>et</strong> auZimbabwe que les femmes victimes d’agressionphysique ou sexuelle, que ce soit dans l’enfance ouà l’âge adulte, recourent plus souvent aux servicesde santé que les autres (98, 100, 137–140). Enmoyenne, même après avoir vérifié s’il existe desfacteurs de confusion, les victimes de <strong>violence</strong>subissent plus d’interventions chirurgicales,consultent plus les médecins, séjournent plus enmilieu hospitalier, vont plus à <strong>la</strong> pharmacie <strong>et</strong>consultent plus les services de santé mentale dansleur vie que les autres.Incidence économique de <strong>la</strong> <strong>violence</strong>En plus de son coût humain, <strong>la</strong> <strong>violence</strong> fait peserun énorme fardeau économique <strong>sur</strong> les sociétés enperte de productivité <strong>et</strong> en recours accru auxservices sociaux. Ainsi, parmi les femmes quiparticipaient à une enquête menée dans <strong>la</strong> provincede Nagpur, en Inde, 13 % avaient dû renoncer à untravail rémunéré à cause de <strong>violence</strong>s subies. Enmoyenne, elles avaient perdu sept jours de travailpar incident, <strong>et</strong> 11 % d’entre elles avaient étéincapables de s’acquitter de tâches ménagères aprèsavoir été victimes d’actes de <strong>violence</strong> (141).Bien que <strong>la</strong> <strong>violence</strong> familiale n’influe pastoujours <strong>sur</strong> <strong>la</strong> probabilité générale qu’une femmeoccupe un emploi, elle semble bien influer <strong>sur</strong> sesgains <strong>et</strong> <strong>sur</strong> sa capacité de conserver un emploi(139, 142, 143). Il ressort d’une étude réalisée à

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