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Rapport mondial sur la violence et la santé

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250 . RAPPORT MONDIAL SUR LA VIOLENCE ET LA SANTÉ— celles qui souffrent de troubles psychiatriquesdébilitants ;— celles qui ont de fortes réactions psychologiquesaux traumatismes ;— celles, majoritaires, qui peuvent s’adapterune fois l’ordre public rétabli.Il est probable que les deux premiers groupesgagnent beaucoup à recevoir des soins de santémentale qui tiennent compte de facteurs socioéconomiques<strong>et</strong> culturels.Incidences <strong>sur</strong> des popu<strong>la</strong>tions particulièresL’eff<strong>et</strong> direct des conflits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé des forcesarmées est généralement noté avec assez deprécision. Cependant, l’eff<strong>et</strong> des conflits <strong>sur</strong> desgroupes particuliers est souvent très difficile àdéterminer. La taille de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> sa densitépeuvent varier considérablement en peu de temps,car les gens partent pour des régions sûres <strong>et</strong> desendroits où les ressources sont plus abondantes. Ilest donc d’autant plus difficile d’évaluer l’impact<strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé.Popu<strong>la</strong>tion civileD’après les Conventions de Genève de 1949, lesforces armées doivent appliquer les principes deproportionnalité <strong>et</strong> de distinction dans le choix deleurs cibles. On entend par proportionnalité le faitd’essayer de minimiser les pertes civiles lorsquel’on vise des objectifs militaires <strong>et</strong> connexes. Quantau principe de distinction, il signifie qu’il faut éviterles cibles civiles dans toute <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e du possible(52). Malgré ces efforts destinés àdélimiter leursconséquences, les conflits armés font beaucoup demorts parmi les civils.Même s’il arrive que le décès de civils résultedirectement d’opérations militaires, l’augmentationdes taux de mortalité parmi les civils pendantles conflits tient généralement à l’eff<strong>et</strong> combiné dece qui suit :— accès plus difficile aux aliments, ce quientraîne une malnutrition ;— risque accru de contracter des ma<strong>la</strong>diestransmissibles ;— accès réduit aux services de santé ;— programmes de santé publique réduits ;— mauvaises conditions ambiantes ;— détresse psychosociale.Réfugiés <strong>et</strong> personnes dép<strong>la</strong>céesàl’intérieur deleur propre paysNormalement, <strong>la</strong> mortalité est élevée chez lesréfugiés <strong>et</strong> les personnes dép<strong>la</strong>cées à l’intérieur deleur propre pays, <strong>sur</strong>tout dans <strong>la</strong> période immédiatementaprès leur migration (55, 56). On aremarqué, en examinant <strong>la</strong> santé des réfugiés <strong>et</strong>des popu<strong>la</strong>tions dép<strong>la</strong>cées, que les taux de mortalitéaugmentent considérablement dans leurs groupes<strong>et</strong> qu’ils sont, dans le pire des cas, jusqu’à soixantefois supérieurs aux taux auxquels on s’attendpendant une phase de dép<strong>la</strong>cement aiguë (55, 57,58). A Monrovia, au Libéria, le taux de mortalitéparmi les civils dép<strong>la</strong>cés pendant le conflit, en1990, était sept fois supérieur à ce qu’il étaitauparavant (57).Les décès imputables à <strong>la</strong> malnutrition, à desdiarrhées <strong>et</strong> à des ma<strong>la</strong>dies infectieuses touchent<strong>sur</strong>tout des enfants, tandis que d’autres ma<strong>la</strong>diesinfectieuses, comme le paludisme, <strong>la</strong> tuberculose <strong>et</strong>l’infection à VIH, ainsi que diverses ma<strong>la</strong>dies nontransmissibles, bles<strong>sur</strong>es <strong>et</strong> formes de <strong>violence</strong>,touchent généralement des adultes. L’état de santéantérieur de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, son accès àdes facteursdéterminants de <strong>la</strong> santé (comme un abri, desaliments, de l’eau, de l’hygiène <strong>et</strong> des services desanté), son exposition à de nouvelles ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong>l’existence de ressources sont autant d’éléments quiinfluent beaucoup <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé des réfugiés pendant<strong>et</strong> après les conflits.Impact démographiqueLe grand nombre de personnes dép<strong>la</strong>cées est unedes conséquences de l’évolution des méthodes de <strong>la</strong>guerre moderne, où des communautés entièressont de plus en plus prises pour cibles. Le nombr<strong>et</strong>otal de réfugiés fuyant leur pays est passé d’environ2,5 millions en 1970 <strong>et</strong> 11 millions en 1983 à23 millions en 1997 (59, 60). Au début des années1990, quelque 30 millions de personnes étaient deplus dép<strong>la</strong>cées à l’intérieur de leur propre pays(60), <strong>la</strong> plupart d’entre elles ayant fui des zones decombat. Ces personnes dép<strong>la</strong>cées à l’intérieur de

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