L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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d’aménagement et <strong>de</strong> conversion rurale-urbaine dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />
normes d’urbanisme, d’utilisation <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong> construction; et<br />
• terrains vendus par les aménageurs privés qui peuvent être<br />
aménagés ou bâtis, ou non. Dans tous les cas, les droits fonciers<br />
ont été ou vont être enregistrés, à titre soit <strong>de</strong> propriété soit <strong>de</strong><br />
bail à long terme. Le titre <strong>de</strong> propriété a été ou va être délivré<br />
lorsque les aménagements sont achevés (c’est-à-dire, fourniture<br />
<strong>de</strong> services, ou construction dans le cas d’aménagements privés<br />
pour l’habitat). Le terrain est vendu au prix du marché.<br />
Les marchés fonciers coutumiers et informels<br />
• L’accès au foncier à travers les canaux (néo)coutumiers fournit<br />
60 à 80 pour cent <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> l’habitat urbain dans la sousrégion.<br />
Cette formule allie la coutume à la pratique formelle<br />
et informelle; cela se fait à travers les individus qui se sont vu<br />
octroyer <strong>de</strong>s droits fonciers au titre d’un système coutumier,<br />
mais qui traitent ces droits comme <strong>de</strong>s marchandises à échanger.<br />
Cette formule donne une certaine légitimité à la coutume<br />
(PRUD, 2005; Durand-Lasserve, ITDG).<br />
• L’accès par occupation illégale (squat) n’est pas prédominant<br />
dans les villes d’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, mais ce type d’établissement<br />
s’y est beaucoup répandu ces 10 <strong>de</strong>rnières années. Cette forme<br />
d’accès au foncier est elle aussi <strong>de</strong>venu une marchandise, comme<br />
tous les autres canaux d’accès informel, et se fait donc moyennant<br />
paiement. Dans bien <strong>de</strong>s villes où la tenure coutumière n’est pas<br />
formellement reconnue, les pouvoirs publics ne distinguent pas<br />
entre lotissement informel et occupations illégales, les <strong>de</strong>ux étant<br />
qualifiés d’ “établissements informels”. Les propriétaires d’unités<br />
d’habitat dans les lotissements coutumiers et informels peuvent,<br />
en principe <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r la régularisation <strong>de</strong> la tenure et une forme<br />
plus sûre <strong>de</strong> tenure, comme les permis d’occuper.<br />
Ces systèmes dominants <strong>de</strong> fourniture <strong>de</strong> terrains comportent leurs<br />
propres mécanismes d’attribution et d’estimation <strong>de</strong> la valeur, mais<br />
ceux-ci n’empêchent pas une forte articulation entre marchés fonciers<br />
formels et informels, publics et privés. Pris dans leur ensemble, les<br />
ENCAdRé 3.4: le PriX du MarcHe <strong>de</strong>Pend du<br />
tyPe <strong>de</strong> tenure<br />
A dialakorodji, village <strong>de</strong> banlieue à15 km du centre <strong>de</strong> Bamako (Mali),<br />
une parcelle <strong>de</strong> 400 à 900 m2 cédée sur le marché par un propriétaire<br />
coutumier s’échange contre 150 000 à 300 000 francs CFA (XOF) (soit<br />
US $320 à 640). L’acte <strong>de</strong> vente est authentifié par le chef <strong>de</strong> village<br />
et <strong>de</strong>ux membres du conseil municipal. La vente étant ainsi légalisée,<br />
et après paiement d’un droit <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong> XOF50 000 (soit US<br />
$160), la valeur <strong>de</strong> marché <strong>de</strong> la parcelle augmente pour atteindre un<br />
<strong>de</strong>mi à un million <strong>de</strong> francs (US $1,060 à 2,120). Lorsque le propriétaire<br />
peut acquérir un titre <strong>de</strong> propriété pleine et entière, le prix <strong>de</strong> la parcelle<br />
va se situer entre 2,5 et trois millions <strong>de</strong> francs (US $5,300 à 6,400).<br />
La différence <strong>de</strong> prix est parfois partagée entre le ven<strong>de</strong>ur, les autorités<br />
municipales, les fonctionnaires et les responsables qui ont participé au<br />
processus <strong>de</strong> régularisation, ainsi que la direction <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> l’Etat<br />
et le service du cadastre. Une partie <strong>de</strong>s montants paie les droits et<br />
taxes administratifs et autres. Le reste est partagé à l’amiable entre le<br />
propriétaire et ceux qui ont facilité la régularisation.<br />
marchés fonciers forment un seul système. Par conséquent, toute<br />
modification dans un compartiment <strong>de</strong> ce marché a <strong>de</strong>s répercussions<br />
sur les autres. Par exemple, la baisse <strong>de</strong>s attributions d’un certain<br />
type induit un accroissement dans d’autres. Ainsi, la forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s aménageurs privés à Dakar ces cinq <strong>de</strong>rnières années a augmenté<br />
la pression sur les marchés fonciers informels dans les pourtours<br />
urbains. On peut assister aussi à la situation inverse: au Burkina Faso<br />
ces 10 <strong>de</strong>rnières années, l’attribution massive <strong>de</strong> terrains publics a<br />
allégé les pressions exercées par la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur les marchés fonciers<br />
informels/coutumiers.<br />
Lorsque l’accès aux marchés fonciers officiels est impossible ou trop<br />
onéreux, les opérateurs se tournent vers les marchés où la sécurité <strong>de</strong><br />
la tenure n’est pas garantie, et on revend les parcelles sur le marché<br />
official <strong>de</strong>s terrains titrés (voir Encadré 3.4). Certains opérateurs<br />
sont bien placés pour acquérir ou se voir attribuer un terrain dans<br />
un segment du marché où les prix sont abordables mais la tenure<br />
toujours peu fiable (marchés fonciers coutumiers ou informels, ou<br />
attribution <strong>de</strong> permis administratifs d’occuper); ils espèrent ainsi<br />
faire améliorer ou régulariser la tenure sous une forme ou une autre<br />
avant <strong>de</strong> revendre la parcelle, l’objectif étant <strong>de</strong> capter une partie<br />
non-négligeable <strong>de</strong> la plus-value ainsi attachée au terrain. L’accès<br />
aux pouvoirs politique et administratif est l’une <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> la<br />
réussite <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> transaction spéculative.<br />
La dynamique <strong>de</strong>s marchés fonciers urbains en Afrique <strong>de</strong><br />
l’Ouest<br />
Ces 10 <strong>de</strong>rnières années, les modifications apportées aux cadres<br />
juridiques et règlementaires <strong>de</strong> la gestion et <strong>de</strong> l’administration<br />
foncières ont accéléré la libéralisation <strong>de</strong>s marchés. Les reformes,<br />
lois et nouveaux co<strong>de</strong>s ont introduit le droit à la propriété foncière<br />
privée dans la plupart <strong>de</strong>s pays d’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, même là où la<br />
terre avait longtemps été considérée comme l’affaire exclusive <strong>de</strong>s<br />
pouvoirs publics. Et pourtant, cette propriété privée ne procure pas<br />
une protection complète, puisque les pouvoirs publics recourent<br />
fréquemment à leur droit d’expropriation afin d’acquérir <strong>de</strong>s terrains<br />
ENCAdRé 3.5: Quand le sénéGal veut<br />
reGulariser la tenure<br />
En 1991, le Sénégal 1 a décidé d’institutionnaliser le processus <strong>de</strong><br />
régularisation <strong>de</strong> la tenure lancé en 1989 et <strong>de</strong> mettre au point<br />
un Programme <strong>de</strong> Restructuration <strong>de</strong> l’<strong>Habitat</strong> Spontané). En juillet<br />
1991, un décret a fourni le cadre règlementaire <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong>s<br />
établissements et la régularisation <strong>de</strong> la tenure. Dans une première<br />
étape, l’objectif était <strong>de</strong> régulariser le statut <strong>de</strong> quelque 410 000<br />
individus, ce qui représentait 30 pour cent total (estimé) <strong>de</strong> la population<br />
vivant dans les établissements informels. Le programme se concentrait<br />
sur la région <strong>de</strong> la capitale dakar et sur Pikine, et portait sur 41 000<br />
parcelles étalées sur plus <strong>de</strong> 1 400 ha (soit une moyenne <strong>de</strong> 341m 2 par<br />
parcelle). Entre 1995 et 2002, toutefois, en raison du manque <strong>de</strong> moyens<br />
financiers et humains, outre l’obstruction <strong>de</strong>s institutions responsables<br />
<strong>de</strong> l’enregistrement et <strong>de</strong> l’administration fonciers, l’objectif initial <strong>de</strong><br />
40 960 parcelles a été réduit <strong>de</strong> 90 pour cent (soit seulement 4 800<br />
parcelles). Le nombre <strong>de</strong> titres délivrés a mémé été encore plus réduit:<br />
entre 1991 et septembre 2007, moins <strong>de</strong> 1 600 titres matérialisant <strong>de</strong>s<br />
droits fonciers ont été octroyés dans la région <strong>de</strong> dakar (y compris Pikine<br />
et Rufisque).<br />
L’éTAT <strong>de</strong>s <strong>VILLes</strong> d’AFrIQUe <strong>de</strong> L’OUesT<br />
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