L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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cHAPITre PreMIer<br />
34<br />
GRAPHIQUE 1.5: coMParaison <strong>de</strong>s recettes tirées <strong>de</strong>s Frais<br />
<strong>de</strong>s services et <strong>de</strong>s taXes Foncières <strong>de</strong>s PrinciPales villes<br />
d’aFriQue du sud en 2009/10<br />
2009/10 Recette budgétisée (R’000)<br />
18,000,000<br />
16,000,000<br />
14,000,000<br />
12,000,000<br />
10,000,000<br />
8,000,000<br />
6,000,000<br />
4,000,000<br />
2,000,000<br />
0<br />
Frais <strong>de</strong>s services<br />
Taxes foncières<br />
Le Cap<br />
Johannesburg<br />
Tshwane<br />
Nelson Man<strong>de</strong>la<br />
eThekwini<br />
Ekurhuleni<br />
Buffalo City<br />
Mangaung<br />
Msunduzi<br />
Source: PDG and Isandla Institute, 2009, Politiques <strong>de</strong>s taxes municipales et citoyens pauvres,<br />
Johannesburg, Réseau <strong>de</strong>s Villes Sud-africaines<br />
Décentralisation <strong>de</strong>s Services Sans Décentralisation<br />
Fiscale: Le financement <strong>de</strong>s mandats <strong>de</strong>s<br />
collectivités locales<br />
La vague <strong>de</strong> politiques d’ajustement structurel <strong>de</strong>s années 1980 et<br />
1990 a entraîné la décentralisation partout en Afrique. Bien souvent,<br />
les gouvernements centraux ressentaient la nécessité <strong>de</strong> transférer la<br />
responsabilité <strong>de</strong>s fonctions publiques aux collectivités locales. L’idée<br />
générale qui sous-tendait la décentralisation était <strong>de</strong>: (a) donner aux<br />
collectivités locales la responsabilité <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions sur les<br />
affaires publiques locales sous leur juridiction, et (b) améliorer la<br />
prestation et la gestion <strong>de</strong>s services offerts à la population locale. 48<br />
Mais la décentralisation effective exige également la décentralisation<br />
<strong>de</strong>s allocations financières et <strong>de</strong>s pouvoirs financiers correspondants,<br />
en vue <strong>de</strong> permettre aux autorités locales <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s revenus<br />
indispensables pour faire face aux responsabilités accrues dans le<br />
cadre <strong>de</strong> la fourniture et <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s services. Cependant, dans<br />
<strong>de</strong> nombreux cas, la décentralisation s’est limitée au transfert <strong>de</strong> la<br />
responsabilité en matière <strong>de</strong> prestation et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s services,<br />
ce qui a abouti à d’importants déséquilibres fiscaux verticaux.<br />
Les réformes visant à régler les relations financières entre les<br />
administrations centrales et les collectivités locales après la<br />
décentralisation <strong>de</strong>s fonctions administratives et <strong>de</strong> prestation <strong>de</strong>s<br />
services ne sont pas encore en place dans <strong>de</strong> nombreux pays africains.<br />
Cela conduit inévitablement à l’échec <strong>de</strong> la décentralisation et à<br />
l’incapacité <strong>de</strong>s collectivités locales à faire face à leurs responsabilités<br />
accrues. La décentralisation ne peut réussir sans l’autonomie financière<br />
<strong>de</strong>s collectivités locales et sans la rétrocession, à ces <strong>de</strong>rnières, du<br />
pouvoir <strong>de</strong> mobiliser <strong>de</strong>s ressources financières supplémentaires à<br />
l’échelon local. Pour réduire le déséquilibre entre les responsabilités<br />
fonctionnelles et les ressources financières, les pays africains<br />
doivent améliorer les capacités financières <strong>de</strong>s collectivités locales<br />
et renforcer les instruments locaux <strong>de</strong> mobilisation <strong>de</strong>s ressources 49 .<br />
Bon nombre <strong>de</strong> municipalités cherchent à accroître leurs sources<br />
<strong>de</strong> revenus propres. Toutefois, dans certains pays, le gouvernement<br />
central tente d’accroître son contrôle sur les municipalités. Par<br />
exemple, en Tanzanie, les transferts gouvernementaux ont augmenté<br />
<strong>de</strong> 81 pour cent en 2002 à 89,9 pour cent du total <strong>de</strong>s recettes<br />
municipales en 2005 / 6. Les sources locales <strong>de</strong> revenus ont diminué,<br />
passant <strong>de</strong> 18,9 pour cent en 2002 à 9,8 pour cent en 2005 / 6.<br />
Les collectivités locales n’ont pratiquement pas le pouvoir d’emprunt<br />
GRAPHIQUE 1.6: déPenses <strong>de</strong>s collectivités locales dans<br />
certains Pays aFricains (et coMParaison avec le royauMeuni)<br />
(2003)<br />
Dépenses par habitant (US$, PPP)<br />
3,000<br />
2,500<br />
2,000<br />
1,500<br />
1,000<br />
500<br />
0<br />
Afrique du Sud<br />
Namibie<br />
Maurice<br />
Ouganda<br />
Gambie<br />
Tanzanie<br />
Ghana<br />
Kenya<br />
Zambie<br />
Source: Dirie, I, Finances municipales, Coventry, Forum <strong>de</strong>s<br />
Collectivités locales du Commonwealth, 2005<br />
Swaziland<br />
Gran<strong>de</strong> Bretagne<br />
et ne représentaient que 0,3 pour cent cent (Tableau 1.4). En<br />
raison <strong>de</strong> la mainmise exercée par le gouvernement central sur les<br />
administrations locales, les collectivités locales n’ont souvent pas <strong>de</strong><br />
pouvoir réel et <strong>de</strong>viennent, <strong>de</strong> fait, <strong>de</strong> simples organes d’exécution,<br />
dans <strong>de</strong> nombreux cas.<br />
Les collectivités locales qui veulent mieux servir leurs rési<strong>de</strong>nts<br />
doivent chercher à accroître leurs capacités financières. Cependant,<br />
les villes où les taxes foncières constituent la principale source<br />
<strong>de</strong> recettes répercutent souvent injustement les frais <strong>de</strong> la ville<br />
aux propriétaires fonciers. Les villes qui comptent sur les taxes<br />
d’affaires peuvent accroître la charge financière <strong>de</strong>s entreprises. Par<br />
conséquent, il est important <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s procédés convenables<br />
<strong>de</strong> génération <strong>de</strong>s recettes. La diversification <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> revenus<br />
peut éviter la concentration <strong>de</strong> la charge sur un groupe <strong>de</strong> personnes.<br />
Comment les Gouvernements Font-ils Face?<br />
En dépit du fait que la décentralisation politique et administrative<br />
ait été une pratique généralisée en Afrique, la décentralisation fiscale<br />
accuse souvent du retard. En d’autres termes, les responsabilités <strong>de</strong><br />
mise en œuvre ont été refilées aux instances administratives inférieures,<br />
sans les moyens financiers correspondants. Cette situation comporte<br />
<strong>de</strong>s implications évi<strong>de</strong>ntes. D’une part, les collectivités locales sont<br />
confrontées à <strong>de</strong>s exigences accrues en matière d’infrastructures<br />
et <strong>de</strong> services, alors que <strong>de</strong> l’autre, les autorités administratives<br />
hiérarchiques supérieures ne leur allouent pas les fonds et diverses<br />
ressources nécessaires pour répondre à ces besoins accrus.<br />
Le graphique 1.6 montre l’écart énorme <strong>de</strong>s dépenses par personne<br />
que les villes africaines <strong>de</strong>vraient combler pour atteindre les<br />
normes <strong>de</strong>s pays avancés. En 2003, au Royaume-Uni, les dépenses<br />
par habitant <strong>de</strong>s administrations locales étaient <strong>de</strong> 2798 Dollars<br />
américains. En Afrique, le pays qui dispose <strong>de</strong>s meilleures ressources<br />
financières au niveau <strong>de</strong>s collectivités locales est l’Afrique du Sud.<br />
Il faudrait néanmoins signaler que leurs dépenses ne correspon<strong>de</strong>nt<br />
qu’à un quart, environ, <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong>-Bretagne. Au Swaziland,<br />
les collectivités locales, en 2003, n’ont dépensé que 2,3 Dollars<br />
américains par habitant, correspondant à moins d’un millième du<br />
chiffre Royaume-Uni. Les villes africaines telles que Banjul, Harare<br />
et Windhoek, pour ne citer que quelques-unes, ne reçoivent aucun<br />
financement du gouvernement central et ne comptent entièrement<br />
que sur leurs propres ressources financières. Comment ces villes afri-