L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

CARTE 5.2: carte de la conurbation de brazzaville- KinsHasa
mutuellement par des échanges commerciaux et culturels. Au
courant de ces dernières années, la coopération entre Kinshasa et
Brazzaville s’est renforcée de plusieurs manières et les conditions de
vie des populations subissent, de nos jours, des influences réciproques
qui, dans une large mesure, procèdent des contacts transfrontaliers.
Selon les estimations, près de trois millions de personnes traversent le
fleuve chaque année pour des activités commerciales dans les marchés
informels sur les embarcations, les îles du fleuve et autour des ports.
Les jeunes en provenance de Brazzaville se rendent à Kinshasa à des fins
éducatives et pour jouir de la vie nocturne. Les stations nationales et
locales de radio et les chaînes de télévision couvrent les deux côtés de
la frontière. Cependant, la frontière internationale le long du fleuve
reste mal déterminée, laissant un peu vague le statut de certaines
des îles du Pool Malebo dans le fleuve Congo. Le fait d’être des
territoires qui échappent à toute juridiction leur confère le privilège
de lieu de prédilection des trafics illicites. Les liens économiques et
culturels influent, à bien des égards, sur les deux villes et certaines
entreprises de Kinshasa feraient faillite si la frontière devait fermer,
et vice-versa. Kinshasa et Brazzaville sont devenues interdépendantes
dans la fourniture de denrées alimentaires, de vêtements, de produits
pharmaceutiques et de produits manufacturés. Dans les années
1980, les villes ont été officiellement jumelées et, en 1991, la
construction de ponts routiers et ferroviaires entre elles a été d’abord
envisagée, avant l’avènement des difficultés politiques et financières.
La région urbaine de Kinshasa-Brazzaville est l’une des agglomérations
transfrontières d’Afrique subsaharienne qui connaît le taux de
croissance le plus rapide et qui, à l’heure actuelle, est confrontée à
différents types de changement. La méga-région urbaine est une
véritable plaque tournante où sont concentrées diverses activités
économiques, industrielles, sociales, sanitaires et politiques des deux
pays et les possibilités d’emploi pour un grand nombre de personnes
des deux rives du fleuve. Si la coopération politique, économique
et spatiale entre les deux villes peut s’inscrire dans une perspective
durable et se renforcer, l’agglomération urbaine de Kinshasa-
Brazzaville pourrait très bien devenir l’une des plus importantes
régions urbaines d’Afrique sur le plan économiques et politiques.
Cependant, à l’instar de beaucoup d›autres grandes agglomérations
urbaines à travers le monde, la méga-région urbaine de Kinshasa-
Brazzaville est confrontée à de nombreux problèmes. Les deux villes
subissent les graves répercussions de leur croissance démographique
brazzaville
KinsHasa
©nasa
rapide dans un contexte de gouvernance et de gestion urbaines dont
les normes sont loin d’être à la hauteur des défis sous-jacents. Les
infrastructures sont mal entretenues et nécessitent une modernisation
radicale. Le sous-développement des réseaux routiers urbains, les
routes mal entretenues et le nombre rapidement croissant de véhicules
automobiles en circulation est la cause de pénibles embouteillages et
de graves accidents de circulation. Parmi les autres problèmes figurent
l›approvisionnement énergétique insuffisant et la gestion défaillante
des ordures ménagères et des déchets. Les deux villes consomment
d›énormes quantités d›énergie et produisent de grandes quantités
de déchets qui sont incinérés, enfouis ou simplement déversées
dans le fleuve Congo. Beaucoup d›autres problèmes urbains restent
également non résolue ou non abordés et les deux capitales ont
urgemment besoin d›assainir leurs réglementations municipales.
En dépit de certaines divergences qui perdurent sur le plan politique
en rapport avec la protection des intérêts nationaux, les flux
transfrontalier des personnes, de main d’œuvre, de biens, de services
et de cultures entre Kinshasa et Brazzaville sont révélateurs du
potentiel régional qui s’épanouirait avec la construction d’un réseau
routier régional efficace.
Le corridor du développement Luanda-
N’Djamena
Comme n’importe quelle autre région du monde, l’Afrique
centrale, connaît une migration de plus en plus intense et d’autres
mouvements transfrontaliers de personnes, de biens, de services
et de ressources financières qui découlent de la mondialisation, de
la croissance démographique rapide, de la mobilité croissante et
du développement inégal sur le plan géographique. Au cours des
dernières décennies, ces forces ont stimulé l’émergence de nouvelles
configurations spatiales urbaines. Il s’agit notamment de méga
régions urbaines comme l’agglomération urbaine transfrontalière
de Kinshasa-Brazzaville évoquée plus haut, ainsi que toute une
série de corridors de développement urbains surgis spontanément
et/ou délibérément encouragés le long des lignes des grandes
infrastructures reliant les pôles économiques du continent africain.
En Afrique centrale, l›émergence d›un immense corridor régional
entre Luanda, en Angola, et N’Djamena, au Tchad, est l’une des
réalisations les plus importantes à cet égard.
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