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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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ésUMé<br />

2<br />

Les nouvelles configurations urbaines<br />

Les villes-régions, couloirs <strong>de</strong> <strong>de</strong>velopment urbain et megarégions<br />

urbaines continuent <strong>de</strong> faire leur apparition et<br />

<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> plus en plus visibles à travers toute l’Afrique. Leurs<br />

caractéristiques spatiales et fonctionnelles appellant <strong>de</strong> nouvelles<br />

metho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gestion urbaine afin d’assurer une gouvernance<br />

homogène <strong>de</strong> ces terriotires. Des réformes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur<br />

sont également indispensables à la fourniture d’habitat bon<br />

marché, <strong>de</strong> services et d’infrastructures efficaces qui soient à<br />

l’échelle <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> ces concentrations urbaines en pleine<br />

expansion. Des traditions politiques, situations économiques et<br />

conditions géographiques différentes donnent à chaque pays et<br />

chaque ville d’Afrique leur caractère unique. Par consequent, les<br />

réformes et adapatations doivent répondre aux caractériqtiques<br />

locales si elles doivent etre effectives. Cela n’empeche pas que <strong>de</strong>s<br />

situations comparables à travers le mon<strong>de</strong> aient permis <strong>de</strong> dégager<br />

un certain nombre <strong>de</strong> principes généraux en matière <strong>de</strong> gestion<br />

urbaine intégrée et les gouvernments africains ne <strong>de</strong>vraient pas<br />

les ignorer, comme souligné à la Section 1.3, Gouvernement ou<br />

Gouvernance?<br />

Pauvreté urbaine, taudis et bidonvilles<br />

L’Afrique dans son ensemble a démontré, ces <strong>de</strong>rnières années,<br />

que l’on peut s’attaquer aux taudis et bidonvilles <strong>de</strong> manière<br />

efficace, puisque 24 millions d’Africains pauvres ont vu leurs<br />

conditions <strong>de</strong> vie s’améliorer entre l’an 2000 et 2010. Ces progrès<br />

ont toutefois été très inégaux à travers le continent. L’Afrique du<br />

Nord dans son ensemble a réussi à faire reculer <strong>de</strong> 20 à 13 pour<br />

la part <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong>s taudis et bidonvilles dans sa population<br />

urbaine. L’Egypte, le Maroc et la Tunisie ont le mieux réussi à cet<br />

égard. La Tunisie a meme réussi à éliminer entièrement ce type<br />

d’habitat sur tout son territoire. Toutefois, au sud du Sahara, le<br />

nombre d’habitants <strong>de</strong>s taudis et bidonvilles n’a baissé que <strong>de</strong> 5<br />

pour cent (17 millions), le Ghana, l’Ouganda et le Sénégal se<br />

situant au tout premier rang avec <strong>de</strong>s reductions <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20<br />

pour cent. Il reste beaucoup à faire en matière <strong>de</strong> lutte contre<br />

la pauvreté, les taudis et les bidonvilles, notamment au vu <strong>de</strong><br />

la croissance démographique rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s villes africaines, qui<br />

contribute largement à la prolifération <strong>de</strong> l’habitat informel au<br />

sud du Sahara. Les taudis et bidonvilles urbains constituent l’un<br />

<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s menaces qui pèsent sur la stabilité <strong>de</strong>s villes et, par<br />

consequent, sur la stabilité politique d’ensemble.<br />

Les marches fonciers urbains<br />

De par les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement et les règles qui sont<br />

les leurs, les marches fonciers urbains empechent l’accès au<br />

foncier <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s citadins dans toute l’Afrique. Ce sont<br />

donc les marches informels qui compensent cette situation<br />

génératrice d’exclusion, et ce sont eux qui régissent l’immense<br />

majorité <strong>de</strong>s transactions qui se font aujourd’hui dans les<br />

villes africaines. Le present rapport conclut à cet égard que les<br />

gouvernements <strong>de</strong>vraient chercher les meilleurs leviers leur<br />

permettant <strong>de</strong> réformer dans leur ensemble <strong>de</strong>s systèmes officiels<br />

d’administration foncière urbaine aux carences parfois abyssales,<br />

qui se caractérisent par leur inertie, leurs délais excessifs, leurs<br />

procédures pesantes et complexes et la corruption qui leur est<br />

associée. Stigmatiser les marchés urbains informels comme<br />

étant inadaptés, illégaux, illégitimes et indésirables, c’est nier les<br />

réalités qui sont celles du terrain. Les marchés fonciers officiels<br />

auraient beaucoup à apprendre <strong>de</strong> leurs homologues informels.<br />

Tout examen <strong>de</strong> la situation et toute politique publique auquel<br />

il pourrait donner lieu <strong>de</strong>vraient mettre les marchées officiels<br />

en mesure <strong>de</strong> reprendre à leur compte certaines pratiques<br />

informelles afin <strong>de</strong> soulager <strong>de</strong>s services d’administration<br />

foncière particulièrement surchargés. Les pouvoirs publics<br />

<strong>de</strong>vraient aussi rationaliser les barèmes <strong>de</strong>s droits, améliorer les<br />

systèmes d’enregistrement et progressivement éliminer la dualité<br />

débilitante <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> règles et <strong>de</strong> procédures qui caractérise<br />

les marchées fonciers africains, comme détaillé dans les divers<br />

chapitres du présent rapport, qui se concentrent chacun sur une<br />

sous-région du continent.<br />

Les domaines d’intervention recommandés pour<br />

l’ensemble <strong>de</strong> l’Afrique<br />

• La polarisation et les antagonismes se sont intensifiés dans les<br />

villes africaines du fait <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> laisser-faire face à une<br />

expansion démographique accélérée. Les gran<strong>de</strong>s lignes qui se<br />

dégagent sont celles <strong>de</strong> géeographies urbaines incohérentes,<br />

inefficaces et non viables, porteuses d’inégalités et <strong>de</strong><br />

souffrances, avec quelques îlots <strong>de</strong> richesse surnageant dans un<br />

océan <strong>de</strong> pauvreté. La situation socio-économique dans les<br />

villes d’Afrique est telle qu’elles sont désormais les plus inégales<br />

du mon<strong>de</strong>. Cette situation fait peser une menace sur la stabilité<br />

du système, qui affecte non seulement la pérennité <strong>de</strong>s villes en<br />

tant qu’éco-systèmes socio-politiques mais aussi <strong>de</strong>s pays tout<br />

entiers.<br />

• Il ne faut pas considéerer l’urbanisation <strong>de</strong> l’Afrique comme<br />

étant systématiquement problématique. Le défi que représente<br />

la ville “durable” exige que l’on voie plutôt dans les villes<br />

<strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> populqtions avec les potentiels et les<br />

perspectives que cela comporte. Il s’agit donc <strong>de</strong> mobiliser et<br />

non <strong>de</strong> frustrer les éenergies humaines si l’on veut alimenter<br />

la dynamique urbaine, ce que ne saurait faire la montée <strong>de</strong>s<br />

inégalités. Les citadins défavorisés ne <strong>de</strong>vraient pas être punis<br />

pour leur pauvreté. Il faudrait plutôt que l’urbanisme et les<br />

règlements <strong>de</strong> construction reflètent le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> développement<br />

et les capacités institutionnelles du pays tout en maintenant<br />

les coûts à <strong>de</strong>s niveaux abordables pour tous. Les normes <strong>de</strong><br />

construction <strong>de</strong>vraient être fixées <strong>de</strong> manière plus réaliste afin<br />

<strong>de</strong> faciliter, plutôt que <strong>de</strong> restreindre, le développement <strong>de</strong><br />

l’habitat et <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> subsistaence.<br />

• Des régions urbaines et <strong>de</strong>s couloirs <strong>de</strong> développement urbains<br />

<strong>de</strong> plus en plus marqués créent <strong>de</strong>s réalités spatiales complexes<br />

et très flui<strong>de</strong>s, avec leurs enjeux <strong>de</strong> nature règlementaire et<br />

politique. Les systèmes urbains et les flux inter-urbains <strong>de</strong><br />

populations, <strong>de</strong> biens, <strong>de</strong> communications et <strong>de</strong> capitaux<br />

débordant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s frontières nationales, il appartient aux<br />

politiques publiques <strong>de</strong> leur emboiter le pas si elles doivent<br />

avoir <strong>de</strong>s chances réalistes d’influencer ces processus. Les<br />

métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> la ville monocentrique traditionnelle<br />

ne sont pas adaptées aux configurations urbaines multi-nodales<br />

qui sont celles d’aujourd’hui. On ne saurait trop souligner le<br />

caractère indispensable d’une réforme <strong>de</strong> la gouvernance qui<br />

comporte un urbanisme et une gestion integrés à l’échelle<br />

élargie qu’imposent ces nouvelles réalités.<br />

• Il faut prendre en compte l’extension géographique<br />

<strong>de</strong>s territoires administratifs urbains tels qu’ils existent<br />

aujourd’hui. L’extension d’un territoire municipal constitue<br />

certes une opération complexe, mais ses avantages dépassent<br />

<strong>de</strong> loin les inconvénients. Cela permettrait d’améliorer la façon

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