L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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cHAPITre PreMIer<br />
30<br />
s<br />
Kibera, à Nairobi. ©Manoocher <strong>de</strong>ghati/irin<br />
financière dans <strong>de</strong> nombreux cas est précaire. En conséquence, la<br />
situation financière <strong>de</strong>s municipalités est généralement dérisoire,<br />
en raison du fait que la plupart d’entre elles s’appuient sur les<br />
subventions du gouvernement central pour combler les recettes<br />
fiscales insuffisantes. A cette situation financière précaire viennent<br />
s’ajouter la décentralisation croissante <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> prestation<br />
<strong>de</strong> services au niveau <strong>de</strong>s autorités locales et la forte centralisation<br />
persistante <strong>de</strong>s ressources financières au niveau du gouvernement<br />
central. 37 La décentralisation <strong>de</strong> la prestation <strong>de</strong>s services au niveau<br />
local, sans la décentralisation fiscale correspondante a contribué à<br />
conférer <strong>de</strong> nombreuses responsabilités à beaucoup <strong>de</strong> municipalités<br />
sans une augmentation proportionnelle <strong>de</strong>s ressources financières<br />
indispensables ou le renforcement <strong>de</strong>s structures/mécanismes<br />
<strong>de</strong> génération <strong>de</strong>s ressources financières au niveau local. Cela a<br />
entraîné une accélération rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dégradation du milieu urbain<br />
et <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong>s taudis qui abritaient, en 2001, 71,9<br />
pour cent <strong>de</strong> la population urbaine en Afrique sub-saharienne. 38<br />
TABLEAU 1.3: investisseMents Privés dans les inFrastructures<br />
<strong>de</strong> base et le secteur <strong>de</strong>s services en aFriQue sub-saHarienne<br />
(en Millions <strong>de</strong> us $)<br />
investment<br />
year<br />
energy telecom transport Water and total<br />
sewerage investment<br />
1990 40 0 0 0 40<br />
1991 0 0 0 0 0<br />
1992 0 20 0 0 20<br />
1993 0 1 31 0 31<br />
1994 76 553 18 0 647<br />
1995 77 677 63 0 817<br />
1996 744 961 28 20 1,753<br />
1997 754 1,713 469 0 2,936<br />
1998 716 1,150 336 0 2,201<br />
1999 537 1,160 1,087 82 2,867<br />
2000 463 1,460 183 31 2,137<br />
2001 655 2,812 484 3 3,955<br />
2002 484 2,751 101 0 3,335<br />
2003 1,597 3,982 335 9 5,923<br />
2004 240 3,563 187 0 3,990<br />
2005 789 4,565 504 0 5,859<br />
Grand Total 7,171 25,369 3,826 146 36,510<br />
Source: Jerome, A., Participation du secteur privé dans les infrastructures en Afrique. 2008<br />
Les Investissements du Secteur Privé Dans les<br />
Infrastructures<br />
Entre 1990 et 2005, l’Afrique sub-saharienne a attiré 36,5 milliards<br />
<strong>de</strong> dollars américains ($EU) en investissements du secteur privé. La<br />
moitié <strong>de</strong> ces investissements privés ont été réalisés en Afrique du Sud<br />
où les investissements du secteur privé dans les infrastructures et les<br />
services ont connu une augmentation considérable (voir tableau 1.3).<br />
Les Investissements du Secteur Privé Dans le<br />
Logement<br />
Les marchés africains <strong>de</strong> financement du foncier et <strong>de</strong><br />
l’habitat urbains sont plutôt sous-développés, et comportent <strong>de</strong><br />
profon<strong>de</strong>s répercussions sur l’ensemble <strong>de</strong> l’aménagement urbain.<br />
L’accès à la propriété foncière en milieu urbain<br />
Dans les villes africaines, il est souvent rare <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s terrains<br />
normalement topographiés et officiellement immatriculés. Au fur et<br />
à mesure <strong>de</strong> la croissance rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s villes africaines, la valeur du<br />
terrain au centre urbain et dans les nouveaux quartiers augmente<br />
rapi<strong>de</strong>ment, en même temps que les terrains officiellement<br />
immatriculés voient leur valeur foncière grimper en raison <strong>de</strong> la rareté.<br />
La plupart <strong>de</strong>s ménages africains disposent <strong>de</strong> revenus insuffisants<br />
pour accé<strong>de</strong>r à la propriété foncière régulière en milieu urbain, ce<br />
qui explique clairement la raison pour laquelle <strong>de</strong>s pans entiers <strong>de</strong><br />
population urbaine <strong>de</strong> l’Afrique sub-saharienne vit dans <strong>de</strong>s taudis.<br />
En outre, parmi les 28 pour cent <strong>de</strong> la population urbaine africaine<br />
qui ne vit pas dans <strong>de</strong>s taudis, beaucoup vivent dans <strong>de</strong>s structures<br />
non-permanentes ou sans titres <strong>de</strong> propriété en bonne et due forme.<br />
L’accès au financement du logement<br />
En raison du manque <strong>de</strong> revenus réguliers ou prévisibles pour<br />
la majorité <strong>de</strong> citadins - et <strong>de</strong>s suites <strong>de</strong> l’absence d’instruments<br />
financiers répondant aux revenus informels et au pouvoir d’emprunt<br />
<strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s citadins à faible revenu - seuls quelque 15 pour cent<br />
<strong>de</strong> la population urbaine d’Afrique peut prétendre au financement<br />
formel du logement. 39 Force est <strong>de</strong> constater que le financement<br />
formel du logement ne peut profiter qu’aux 15 pour cent <strong>de</strong> la<br />
population urbaine la plus riche et exclut, par conséquent, les autres<br />
85 pour cent.<br />
Principaux instruments <strong>de</strong> prêt : Les instruments formels <strong>de</strong><br />
financement du logement comprennent le financement hypothécaire<br />
et le financement <strong>de</strong> la construction. Ces types <strong>de</strong> prêts sont<br />
généralement offerts par les banques commerciales et les sociétés<br />
<strong>de</strong> construction, qui exigent un privilège sur les terres (le droit <strong>de</strong>