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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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cHAPITre QUATre<br />

128<br />

ENCAdRé 4.1: les taudis <strong>de</strong> KHartouM<br />

illustrent le Mo<strong>de</strong>le est-aFricain<br />

Comme les autres gran<strong>de</strong>s villes <strong>de</strong> la sous-région, Khartoum comporte<br />

trois types distincts <strong>de</strong> zones rési<strong>de</strong>ntielles à très bas revenus: (a) les<br />

taudis qui ont été progressivement absorbés par l’expansion urbaine<br />

comme ushash (le village) Fallata; (b) <strong>de</strong>s taudis <strong>de</strong> facto sur le pourtour<br />

urbain, qui avaient été planifiés pour un habitat <strong>de</strong>stiné aux bas revenus<br />

et distribué aux populations sans terres; et (c) <strong>de</strong>s établissements<br />

d’occupation illégale (squats) sur les pourtours urbains et au-<strong>de</strong>là. Les<br />

habitants <strong>de</strong>s taudis <strong>de</strong> Khartoum appartiennent pour la plupart aux<br />

tribus du Sud du pays, comme les dinka, les Nuer et les Shuluk, ou à<br />

celles <strong>de</strong>s régions occi<strong>de</strong>ntales (Kordofan, darfour), comme les Fur, les<br />

Nuba, les Mseiria, les Zaghawa, les Masalit, les Borno et les Rizeigat, qui<br />

ont fui l’insécurité dans leurs zones d’origine lors <strong>de</strong> la guerre civile et,<br />

plus récemment, les violences au darfour.<br />

ENCAdRé 4.2: l’erytHree doit eXPloiter <strong>de</strong><br />

nouvelles sources d’enerGie<br />

En Erythrée, les sources d’énergie comprennent surtout la biomasse (70<br />

pour cent) et le pétrole (27 pour cent). Tous les produits pétroliers sont<br />

importés. La contribution <strong>de</strong> l’électricité ne dépasse pas 3 pour cent.<br />

L’électricité provient <strong>de</strong> centrales thermiques (99 pour cent), les<br />

sources renouvelables (éoliennes et panneaux solaires) ne représentant<br />

que 1 pour cent; 78 pour cent <strong>de</strong>s citadins ont accès à l’électricité,<br />

contre seulement 3 pour cent <strong>de</strong>s ruraux. A l’échelle du pays, la<br />

surface raccordée au réseau est <strong>de</strong> 38 pour cent (18 pour cent <strong>de</strong> la<br />

population), et les 62 pour cent restant dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s autres sources<br />

d’énergie. L’Erythrée est l’un <strong>de</strong>s pays du mon<strong>de</strong> où le nombre <strong>de</strong><br />

branchements au réseau électrique est le plus faible. Le potentiel <strong>de</strong>s<br />

sources renouvelables est considérable, qu’il s’agisse <strong>de</strong>s éoliennes, du<br />

photovoltaïque, <strong>de</strong> la géothermie ou <strong>de</strong>s barrages, mais ces techniques<br />

ne suscitent aucun intérêt dans le pays.<br />

Source: Ministère <strong>de</strong> l’Energie et <strong>de</strong>s Mines d’Erythrée http://www.moem.gov.er<br />

gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’expansion urbaine <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s dizaines d’années.<br />

Au début <strong>de</strong>s années 1990, le total <strong>de</strong> la population urbaine du<br />

pays, soit 329 300 personnes, se composait <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 240 000<br />

habitants <strong>de</strong>s taudis/bidonvilles (soit 73 pour cent). De même, en<br />

Erythrée, 70 pour cent <strong>de</strong> la population vit dans <strong>de</strong>s établissements<br />

irréguliers ou <strong>de</strong>s taudis. Nairobi abrite plus <strong>de</strong> 200 établissements<br />

irréguliers, où les conditions <strong>de</strong> vie sont parmi les pires d’Afrique<br />

en raison <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsités extrêmement élevées qui atteignent jusqu’à 26<br />

000 personnes/km² dans <strong>de</strong>s ghettos comme Pumwani et Maringo.<br />

A travers l’Afrique <strong>de</strong> l’Est, les citadins pauvres n’ont aucun<br />

accès, ou <strong>de</strong>s plus limités, aux marchés informels du foncier ou du<br />

logement. Ils n’ont accès aux terrains à bâtir qu’en <strong>de</strong>hors du système<br />

officiel ou, pour être plus précis, <strong>de</strong> manière informelle, illégale ou par<br />

l’invasion pure et simple <strong>de</strong> terres. Ces processus et leurs effets sont<br />

détaillés à la Section 4.3. Par conséquent, et vu le grand nombre <strong>de</strong><br />

citadins pauvres, c’est, en Afrique <strong>de</strong> l’Est, une majorité écrasante <strong>de</strong>s<br />

transactions foncières/immobilières urbaines qui se font <strong>de</strong> manière<br />

informelle et portent sur <strong>de</strong>s terrains publics ou privés non viabilisés<br />

et souvent dangereux. Cela ne fait qu’exacerber la vulnérabilité <strong>de</strong>s<br />

citadins pauvres, puisque ces terrains urbains ainsi acquis ne satisfont<br />

généralement pas aux normes minimum d’aménagement <strong>de</strong>s autorités<br />

locales ni aux règles relatives à l’environnement. Par conséquent, ces<br />

parcelles sont insusceptibles d’être ultérieurement converties en actifs<br />

échangeables sur les marchés réguliers. Entretemps, les lotissements<br />

successifs <strong>de</strong> ces terrains marginaux et non-viabilisés se poursuivent<br />

alors que la spéculation foncière <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus endémique<br />

Dans les établissements non-aménagés d’Afrique <strong>de</strong> l’Est, 40 à<br />

60 pour cent <strong>de</strong>s habitants manquent d’eau et d’un assainissement<br />

convenables 3 . Ils n’accè<strong>de</strong>nt à l’eau que par le biais <strong>de</strong> ven<strong>de</strong>urs<br />

ambulants. Ils paient davantage pour une eau <strong>de</strong> qualité douteuse<br />

que les habitants qui sont raccordés au réseau municipal. Pour le<br />

moment, les autorités locales voient dans la privatisation le meilleur<br />

moyen <strong>de</strong> remédier à la situation, comme c’est le cas à Nairobi. Les<br />

entreprises privées spécialisées ont beau savoir déployer <strong>de</strong>s réseaux<br />

d’adduction d’eau dans les zones rési<strong>de</strong>ntielles régulières, la <strong>de</strong>sserte<br />

<strong>de</strong>s établissements irréguliers est loin d’aller <strong>de</strong> soi. C’est ce qui a<br />

amené <strong>de</strong>s organisations non-gouvernementales à essayer <strong>de</strong> combler<br />

les carences <strong>de</strong> l’adduction d’eau dans ces zones plus difficiles.<br />

Toutefois, elles n’ont remporté qu’un succès limité, car elles n’ont<br />

ni mandat en bonne et due forme pour fournir ce service, ni la<br />

capacité <strong>de</strong> livrer l’eau en quantités suffisantes et, par conséquent,<br />

à <strong>de</strong>s prix abordables. Ce qu’elles parviennent à faire, en revanche,<br />

c’est ai<strong>de</strong>r les sociétés <strong>de</strong> distribution d’eau à limiter au minimum<br />

les déprédations contre les infrastructures et les pertes dues aux<br />

raccor<strong>de</strong>ments illicites.<br />

L’accès à l’assainissement constitue un autre enjeu majeur pour<br />

les pauvres dans la plupart <strong>de</strong>s villes d’Afrique <strong>de</strong> l’Est. Tel est<br />

particulièrement le cas dans les taudis d’Addis-Abéba, Asmara, Dar<br />

es Salaam, Kampala, Nairobi et bien d’autres villes. Les sacs en<br />

plastique que jettent les habitants manquant <strong>de</strong> latrines sont connus<br />

sous le nom <strong>de</strong> “toilettes volantes” et forment désormais d’énormes<br />

entassements dans les bidonvilles <strong>de</strong> Nairobi et <strong>de</strong> Kampala. Rien<br />

<strong>de</strong> surprenant, dans ces conditions, à ce que les établissements<br />

irréguliers et les taudis soient associés à <strong>de</strong> nombreux cas <strong>de</strong> choléra,<br />

qui sont liés directement au manque d’hygiène.<br />

L’absence d’assainissement est moins marquée dans les villes<br />

<strong>de</strong> dimensions plus réduites comme Bujumbura, Kigali et les<br />

établissements irréguliers d’îles <strong>de</strong> l’ouest <strong>de</strong> l’océan Indien comme<br />

Maurice et les Comores. Dans ces plus petites villes, les autorités<br />

locales ont les moyens voulus pour relever les défis <strong>de</strong> l’eau et <strong>de</strong><br />

l’assainissement. Sur l’Ile Maurice, la fourniture <strong>de</strong> services est<br />

directement liée au fait que la plupart <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts sont propriétairesoccupants,<br />

avec la sécurité <strong>de</strong> la tenure, et qu’ils ont investi dans <strong>de</strong>s<br />

logements conventionnels <strong>de</strong> bonne qualité. Il en va <strong>de</strong> même dans<br />

les Comores, où rares sont les habitants qui n’ont pas accès à l’eau<br />

salubre ou à <strong>de</strong>s systèmes mo<strong>de</strong>rnes d’assainissement. Toutefois, la<br />

taille ne semble pas constituer un obstacle majeur à Antananarivo,<br />

où 85 pour cent <strong>de</strong> la population urbaine (1.9 million) ont accès au<br />

réseau <strong>de</strong> distribution d’eau et 70 pour cent à un type ou un autre<br />

<strong>de</strong> sanitaire mo<strong>de</strong>rne 4.<br />

La majorité <strong>de</strong>s citadins pauvres d’Afrique <strong>de</strong> l’Est recourent soit<br />

au bois, soit au charbon <strong>de</strong> bois, au gaz naturel liqui<strong>de</strong> ou au kérosène<br />

pour la cuisine. Dans les villes du Kenya, le gaz et le kérosène sont<br />

plus répandus que le bois ou le charbon <strong>de</strong> bois (ils sont 47 pour<br />

cent à utiliser le kérosène pour la cuisine). 5 ONU-HABITAT a<br />

montré que les maladies respiratoires sont un <strong>de</strong>s principaux facteurs<br />

<strong>de</strong> mortalité infantile dans les villes d’Afrique <strong>de</strong> l’Est, en raison <strong>de</strong><br />

l’usage très répandu du bois et du charbon <strong>de</strong> bois et d’une mauvaise<br />

ventilation <strong>de</strong>s taudis urbains. En Ethiopie, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ont montré

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