L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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report. De nouvelles configurations urbaines exigent de nouvelles
modalités de gestion urbaine et la mise en place des institutions
qui sont adaptées à la nature polynucléaire de ces régions urbaines.
Si ces réformes ne sont pas rapidement adoptées et mises en
œuvre, les grandes villes finiront par se fragmenter, deviendront
dysfonctionnelles et de plus en plus difficiles à vivre, et peuvent se
transformer en foyers critiques de risque environnemental, social et
politique.
Si les tendances actuelles se maintiennent, toutes les grandes
villes d’Afrique centrale connaitront entre, 2010 et 2020,
une croissance démographique importante et une expansion
territoriale au-delà de leurs limites administratives municipales.
Luanda, par exemple, a absorbé dans sa croissance spatiale les
villes avoisinantes de Benfica et Viana, tandis que Kinshasa a déjà
englouti Kinkole à la l’est, Kimwenza au nord et Matadi-Mayo à
l’ouest. Pour avoir une idée exacte de l’ampleur de cette expansion
spatiale, la distance entre Kinkole et Matadi-Mayo est plus de 100
km, et la Grande Métropole de Kinshasa ne cesse de s’étendre.
L’expansion urbaine actuelle en République Démocratique du
s
Kinshasa, RdC. ©eddy isango/irin
Congo s’explique par le fait qu’après l›indépendance en 1960,
la capitale a gagné en importance sur toutes les autres villes de ce
vaste pays. Kinshasa, en 1970, comptait seulement un (1) million
d’habitants et atteindra 3,5 millions d’âmes en 1990, puis 5,6
millions en 2000. Selon les estimations, la capitale de la République
Démocratique du Congo compterait 8,7 millions d’habitants
en 2010. Les projections indiquent que d’ici 2020, Kinshasa
comptera 12,78 millions de personnes et deviendra l’agglomération
la plus peuplée d’Afrique, après Lagos. Avec un taux de croissance
démographique prévisible de 71,8 pour cent entre 2010 et 2025,
Kinshasa connaît une expansion démographique significative plus
rapide que celles de toutes les autres capitales d’Afrique Centrale.
Parmi les villes d’Afrique centrale qui ne sont pas des capitales, les
populations de Mbuji-Mayi et de Lubumbashi devraient croître
de 50,0 et de 49,3 pour cent respectivement entre 2010 et 2020.
L’élan a commencé entre 1992 et 1994, lorsque, conformément
aux instructions du régime de Mobutu, les Congolais du Kasaï ont
été expulsés de la province du Katanga. Près de deux millions de
personnes ont quitté le Katanga et la plupart d’entre eux ont rejoint