L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat
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cHAPITre sIx<br />
192<br />
6.1<br />
La Géographie sociale <strong>de</strong><br />
L’urbanisation<br />
N<br />
Northern African Countries<br />
Telle que définie dans la précé<strong>de</strong>nte édition <strong>de</strong> ce Rapport<br />
(HABITAT (2008), l’Afrique australe regroupe <strong>de</strong>s pays que<br />
rapprochent leurs caractéristiques physiques, linguistiques et<br />
culturelles, leur économie politique et leur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> développement.<br />
Leurs populations se décrivent souvent elles-mêmes comme<br />
appartenant à l’Afrique australe, même si cela ne coïnci<strong>de</strong> pas<br />
toujours avec la nomenclature ou les limites imposées par les colons<br />
ou les empires et qui sont reprises telles quelles dans les rapports<br />
d’organisations internationales.<br />
L’Afrique australe se compose <strong>de</strong> neuf pays: Afrique du Sud,<br />
Angola, Botswana, Lesotho, Mozambique, Namibie, Swaziland,<br />
Zambie et Zimbabwe.<br />
Même si l’on peut considérer qu’en Afrique la croissance<br />
économique n’est pas allée <strong>de</strong> pair avec l’urbanisation rapi<strong>de</strong>,<br />
dans les villes d’Afrique australe (Zimbabwe excepté) la croissance<br />
démographique s’est accompagnée <strong>de</strong> celle du produit intérieur brut<br />
ces 10 <strong>de</strong>rnières années, bien que les <strong>de</strong>ux tendances aient été très<br />
0inégales au 1,500 fil <strong>de</strong>s ans comme 3,000 Kms d’un pays à l’autre.<br />
La géographie urbaine reconnaît l’importance que peuvent avoir<br />
les inégalités spatiales pour le développement. Elle prend aussi acte<br />
CARTE 6.1: les Pays Southern d’aFriQue African australe<br />
Countries<br />
N<br />
0 1,500 3,000 Kms<br />
Central African Countries<br />
N<br />
Eastern African Countries<br />
<strong>de</strong>s changements qui s’imposent dans les conceptions <strong>de</strong> l’espace et<br />
les investissements qu’exige le développement durable, comme par<br />
exemple <strong>de</strong>s équipements et <strong>de</strong>s incitations à l’investissement visant<br />
tout spécialement à promouvoir la croissance, d’une part, et à réduire<br />
les inégalités, d’autre part. Le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la géographie nous permet<br />
<strong>de</strong> mieux comprendre bien <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong> l’évolution inégale qui<br />
est celle <strong>de</strong>s villes d’Afrique australe. Il faut avant tout se rappeler que<br />
les inégalités actuelles résultent <strong>de</strong> rapports <strong>de</strong> force, d’institutions et<br />
<strong>de</strong> facteurs internationaux <strong>de</strong> nature politique qui, hérités du passé,<br />
continuent à produire <strong>de</strong> la différentiation sociale à diverses échelles.<br />
Par conséquent, le présent chapitre souligne que si l’on veut s’attaquer<br />
aux inégalités <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie dans les villes, cela ne va pas<br />
se faire pas sans luttes pour le pouvoir. Le présent chapitre montre<br />
aussi que l’élaboration <strong>de</strong>s politiques publiques est un processus par<br />
lequel les intérêts socio-économiques et politiques sont défendus par<br />
ceux qui sont au pouvoir, et que les interventions technocratiques<br />
risquent fort, à elles seules, <strong>de</strong> ne pas être à la hauteur.<br />
Dans une perspective 0 toujours 1,500 géographique 3,000 Kms mais qui dépasse le<br />
simple espace physique pour chercher à comprendre la trame plus<br />
ou moins distendue qui sous-tend le développement, il faut gar<strong>de</strong>r<br />
à l’esprit l’importance qui est celle <strong>de</strong> la gouvernance libéralisée<br />
désormais caractéristique <strong>de</strong> l’Afrique australe. Dans cette perspective,<br />
on définit la gouvernance comme Western la façon African ou les Countries processus par<br />
lequels le pouvoir est mobilisé, mis à profit et utilisé, non seulement<br />
entre l’Etat et la société mais aussi au sein même <strong>de</strong>s institutions<br />
publiques et <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> la société civile ainsi qu’entre elles, tant<br />
individuellement que collectivement. 1 On a beau considérer le plus<br />
souvent que les processus <strong>de</strong> gouvernance prennent place dans un<br />
cadre constitué <strong>de</strong> règles et règlementations formelles, en Afrique<br />
australe au contraire la tendance est à une gouvernance qui se<br />
pratique dans <strong>de</strong>s sphères non-règlementées ou au sein <strong>de</strong> systèmes<br />
où le retrait du pouvoir règlementaire suscite une logique différente<br />
en ce qui concerne la distribution et l’accumulation <strong>de</strong>s ressources<br />
ainsi que l’autorité. 2<br />
Après <strong>de</strong>ux décennies <strong>de</strong> réformes plus ou moins néolibérales en<br />
Afrique australe, l’absence <strong>de</strong> règles et d’institutions est <strong>de</strong>venue <strong>de</strong><br />
facto une modalité d’organisation et une caractéristique majeure <strong>de</strong><br />
la gouvernance tant <strong>de</strong> l’Etat que <strong>de</strong> la société elle-même. Comme<br />
vont le montrer les cas <strong>de</strong> Maputo, Harare, Luanda, Lusaka et, dans<br />
une moindre mesure, du Cap, <strong>de</strong> Durban et <strong>de</strong> Johannesburg, la<br />
capacité <strong>de</strong> fourniture <strong>de</strong> services et d’infrastructures, ou <strong>de</strong> planifier<br />
et d’investir en matière <strong>de</strong> croissance économique et <strong>de</strong> création<br />
d’emplois, est inégale et continue N à diminuer. Cela n’empêche pas<br />
les pouvoirs publics en Afrique australe <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurer puissants et<br />
à même d’influencer la société à travers diverses modalités non-<br />
0 1,500 3,000 Kms<br />
règlementaires, qu’il s’agisse <strong>de</strong>s interventions, <strong>de</strong>s intervenants ou<br />
<strong>de</strong>s rapports entre eux. L’autorité publique reste la seule à pouvoir