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L'éTAT de VILLes AFrIcAINes - UN-Habitat

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cHAPITre cINQ<br />

182<br />

et qui échappent à tout contrôle <strong>de</strong>s autorités couvrent <strong>de</strong> vastes<br />

étendues <strong>de</strong> terrains avec <strong>de</strong>s maisons, <strong>de</strong>s routes et <strong>de</strong> semblants<br />

d’infrastructures qui facilitent les inondations, pour la bonne raison<br />

que les sols ne peuvent plus absorber les eaux <strong>de</strong> ruissellement.<br />

Partant du fait que les terrains urbains <strong>de</strong>sservis ne sont pas à la portée<br />

<strong>de</strong> leurs bourses, les citadins pauvres construisent généralement leurs<br />

maisons dans <strong>de</strong>s endroits impropres ou dangereux, tels que près <strong>de</strong>s<br />

cours d’eau, ce qui les rend vulnérables aux inondations. Le manque<br />

<strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> drainage <strong>de</strong>s eaux pluviales et l’entassement <strong>de</strong>s<br />

ordures ménagères presque jamais enlevées qui bloquent les drains<br />

<strong>de</strong> ralentissent le ruissellement <strong>de</strong>s eaux pluviales et provoquent<br />

<strong>de</strong>s inondations. Avec la survenance <strong>de</strong> plus en plus fréquente <strong>de</strong>s<br />

événements météorologiques extrêmes associés au changement<br />

climatique, les citadins pauvres sont <strong>de</strong> plus en plus exposés au risque.<br />

L’une <strong>de</strong>s principales causes sous-jacentes du changement climatique<br />

en Afrique centrale est l’utilisation du bois <strong>de</strong> chauffe et du charbon<br />

<strong>de</strong> bois pour la cuisson, en raison du fait que les <strong>de</strong>ux contribuent<br />

<strong>de</strong> manière significative à la dégradation <strong>de</strong>s sols et à la déforestation<br />

, en plus <strong>de</strong> la pollution <strong>de</strong> l’air intérieur. Les crises économiques à<br />

répétition associées à d’autres facteurs <strong>de</strong> précarité et la détérioration<br />

générale <strong>de</strong>s infrastructures d’électricité urbaines ont contraint <strong>de</strong><br />

nombreux ménages urbains à utiliser le charbon <strong>de</strong> bois ou le bois<br />

<strong>de</strong> chauffe, en plus <strong>de</strong> ceux qui le font déjà, parce qu’ils n’ont pas les<br />

moyens <strong>de</strong> consommer l’énergie électrique. Il en résulte que l’utilisation<br />

intensive du bois <strong>de</strong> chauffe n’est pas seulement une conséquence<br />

<strong>de</strong> la pauvreté, mais qu’elle procè<strong>de</strong> également <strong>de</strong> l’incapacité <strong>de</strong><br />

résoudre le problème <strong>de</strong> la sécurité énergétique en milieu urbain.<br />

Depuis le début <strong>de</strong> l’année 2000, <strong>de</strong> nombreuses municipalités<br />

ont adopté et publié <strong>de</strong>s lois et règlements pour contrer les effets<br />

du changement climatique. A Bangui, Brazzaville, Kinshasa,<br />

Libreville, Luanda et Yaoundé, les documents d’orientation tels<br />

que les Programmes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’environnement et d’autres<br />

instruments ont énoncé le cadre juridique nécessaire pour lutter<br />

contre le changement climatique. Des améliorations importantes<br />

ont déjà été relevées, notamment grâce à l’implication <strong>de</strong>s entreprises<br />

privées opérant sous le contrôle ou la supervision <strong>de</strong>s organismes<br />

publics et <strong>de</strong>s organisations internationales non gouvernementales.<br />

La plupart <strong>de</strong>s collectivités locales d’Afrique centrale ont élaboré <strong>de</strong>s<br />

politiques d’urgence pour faire face au changement climatique, en<br />

particulier dans les zones urbaines. La raison d’être <strong>de</strong> ces mesures<br />

exceptionnelles, la plupart du temps est d’arrêter la <strong>de</strong>struction<br />

continue <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> sauver les vies et les moyens<br />

<strong>de</strong> subsistance <strong>de</strong>s citadins. De nombreuses autorités locales,<br />

notamment celles <strong>de</strong>s villes situées sur la côte Atlantique, travaillent<br />

actuellement avec les organisations non-gouvernementales et les<br />

communautés locales pour réduire la vulnérabilité aux effets sociaux<br />

et économiques du changement climatique. Cependant, bien que <strong>de</strong><br />

nombreuses municipalités aient déjà mis en place <strong>de</strong>s mécanismes<br />

permettant <strong>de</strong> faire face au changement climatique, la plupart <strong>de</strong><br />

ces dispositifs ne fonctionnent pas <strong>de</strong> manière effective et leur mise<br />

en œuvre est entravée par le manque <strong>de</strong> planification urbaine et <strong>de</strong><br />

ressources financières locales.<br />

Changement Climatique: Qu’en Savons-Nous?<br />

Bien que le changement climatique dans les villes constitue une<br />

importante menace pour les conditions <strong>de</strong> vie, les initiatives <strong>de</strong><br />

réduction <strong>de</strong> la pauvreté et le développement en général, la majorité<br />

<strong>de</strong>s citadins d’Afrique centrale ne maîtrisent pas cette notion ni<br />

ses implications. Elles sont principalement débattues dans les<br />

arènes politiques et scientifiques par les médias et les organisations<br />

gouvernementales. La majorité <strong>de</strong>s citadins ne parlent que leur<br />

dialecte local et la traduction <strong>de</strong>s notions changement climatique n’est<br />

pas toujours clairement gravée dans leur imagination. Les réunions<br />

publiques <strong>de</strong> sensibilisation, comme <strong>de</strong>s assemblées publiques ou<br />

communautaires, pourraient ai<strong>de</strong>r à surmonter ces difficultés <strong>de</strong><br />

partage <strong>de</strong>s connaissances. Alors que <strong>de</strong> nombreux citadins sont<br />

conscients <strong>de</strong> la déforestation autour <strong>de</strong> leurs villes et ont remarqué<br />

<strong>de</strong>s changements dans les conditions météorologiques, peu nombreux<br />

sont ceux qui parviennent à établir la relation <strong>de</strong> cause à effet entre ces<br />

événements et la façon dont le comportement individuel <strong>de</strong> chacun<br />

peut contribuer à atténuer les effets du changement climatique.<br />

A l’heure actuelle, le débat sur le changement climatique se déroule<br />

principalement au sein d’un petit nombre d’intellectuels, <strong>de</strong><br />

politiciens, <strong>de</strong> scientifiques et, dans une moindre mesure, parmi les<br />

gestionnaires <strong>de</strong>s agglomérations urbaines. Au fur et à mesure que les<br />

organisations non-gouvernementales et les médias partagent <strong>de</strong> plus<br />

en plus leurs connaissances, leurs ressources et leurs idées, <strong>de</strong> plus en<br />

plus nombreux sont ceux qui prennent conscience du changement<br />

climatique et <strong>de</strong> ses effets, mais beaucoup reste encore à faire. A<br />

partir du moment où la production agricole <strong>de</strong> la région repose<br />

principalement sur les précipitations, les populations rurales doivent<br />

également être tenues informées si elles veulent contribuer à tout effort<br />

d’adaptation au changement climatique ou d’atténuation <strong>de</strong> ses effets.<br />

Afin <strong>de</strong> combler les lacunes <strong>de</strong>s connaissances locales, les autorités<br />

municipales urbaines et nationales <strong>de</strong>vraient investir dans la<br />

sensibilisation <strong>de</strong>s populations à travers les responsables <strong>de</strong>s médias,<br />

<strong>de</strong>s institutions scientifiques, <strong>de</strong>s établissements scolaires, les<br />

dirigeants religieux et communautaires à tous les niveaux afin <strong>de</strong><br />

faire connaître le problème et faciliter l’élaboration <strong>de</strong>s réponses<br />

appropriées.<br />

Stratégies Urbaines D’adaptation au<br />

Changement Climatique<br />

La sécurité énergétique en milieu urbain est essentielle pour la<br />

croissance économique et la réduction <strong>de</strong> la pauvreté dans la région.<br />

En Afrique, où le bois, le charbon, et d’autres produits <strong>de</strong> la biomasse<br />

constituent près <strong>de</strong> 80 pour cent <strong>de</strong>s besoins domestiques en énergie<br />

primaire, plus <strong>de</strong> 550 millions <strong>de</strong> personnes n’ont pas accès à<br />

l’approvisionnement en énergie mo<strong>de</strong>rne 23 . Mais cela peut changer.<br />

La République Démocratique du Congo possè<strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s plus<br />

gran<strong>de</strong>s centrales hydro-électriques en Afrique dotée d’une capacité<br />

<strong>de</strong> 150.000 MW, soit trois fois la consommation électrique actuelle<br />

<strong>de</strong> l’Afrique. Le barrage d’Inga sur le fleuve Congo, a, à lui seul,<br />

le potentiel <strong>de</strong> générer 40.000 à 45.000 MW, une capacité <strong>de</strong><br />

production en mesure <strong>de</strong> satisfaire les besoins en énergie <strong>de</strong> la sousrégion<br />

<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> l’Afrique australe. Le fleuve Congo qui<br />

mesure plus <strong>de</strong> 4.500 km <strong>de</strong> long, est la <strong>de</strong>uxième cours d’eau du<br />

mon<strong>de</strong>, après l’Amazone pour le débit et comporte d’importantes<br />

chutes d’eau en Afrique, avec la possibilité <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong> l’électricité<br />

propre et renouvelable aux vastes régions <strong>de</strong> l’Afrique, <strong>de</strong> générer,<br />

dans le même processus, <strong>de</strong>s revenus énormes. La République<br />

Démocratique du Congo exporte actuellement <strong>de</strong> l’électricité vers<br />

l’Angola, le Burundi, le Congo, le Rwanda, la Zambie et le Zimbabwe.<br />

Le contraste qui frise le scandale est que 8 pour cent seulement <strong>de</strong><br />

la population <strong>de</strong> la République Démocratique du Congo a accès à<br />

l’électricité en raison d’une maintenance proprement calamiteuse<br />

(dans les rares cas) du réseau. Les recettes générées par l’exportation<br />

<strong>de</strong> l’électricité peuvent être investies dans la fourniture <strong>de</strong> l’énergie<br />

bon marché à l’ensemble <strong>de</strong> la République Démocratique du<br />

Congo, y compris ses villes. Les coûts très compétitifs <strong>de</strong> cette<br />

source d’énergie propre et renouvelable peut donner une formidable

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